Philippe Saurel : « Oui, je change de stratégie »

Le maire et président de la Métropole de Montpellier crée un nouveau groupe politique baptisé « Montpellier, La République en Marche » au sein des collectivités qu’il préside. Sept des vingt vice-présidents de la Métropole refusent de rallier ce groupe. Interrogé le 27 juin sur ce sujet, l’édile persiste et signe.

Pourquoi créer ce nouveau groupe au sein de la Métropole de Montpellier ?

Philippe Saurel : Jusqu'à présent, il existait deux groupes à la Métropole : le groupe Les Républicains-Centre et le groupe Libres et Humanistes. Aujourd'hui, la majorité crée un groupe « Montpellier, La République en Marche et apparenté ». C'est la même chose qu'à l'Assemblée nationale. C'est un rassemblement ouvert à tout ceux qui le souhaitent. Certains ont souhaité y rentrer, d'autres pas.

Quel est le sens politique d'un tel choix pour vous qui revendiquiez justement votre posture non partisane en 2014 ?

P. S. : À mi-mandat, je considère qu'un groupe majoritaire doit être construit. Ce n'est pas une lubie d'un élu influencé par le contexte national mais les circonstances m'amènent en effet  à changer de stratégie. C'est une nouvelle façon de fonctionner de la Métropole de Montpellier. C'est le cas dans de nombreuses autres Métropoles et notamment celle de Toulouse. Je suis le premier à dire qu'un élu de cette collectivité doit être choisi au suffrage universel. Ça viendra un jour sur la base de groupes constitués. Je prépare la suite.

Mais quelle est votre légitimité à créer un groupe associé à La République En Marche au sein de votre collectivité alors que vous n'êtes pas adhérent à ce mouvement ?

P. S. : Je soutiens Emmanuel Macron depuis le début et je suis le président de la Métropole. Je ne suis aujourd'hui pas membre de La République En Marche mais je ne dis pas que je n'adhérerais pas. Quoiqu'il en soit, le cas de la Métropole de Montpellier n'est pas isolé : un même groupe s'est constitué à Strasbourg sans que le maire soit adhérent au mouvement.

Le choix d'un changement stratégique est-il l'aveu de dysfonctionnements ou d'erreurs commises au cours de la première moitié de votre mandat ?

P. S. : Je n'ai rien dit durant la première partie de mon mandat, j'ai avalé. J'ai posé un voilé pudique sur un certain nombre de comportements qui, pour moi, allaient dans le sens inverse des intérêts de la Métropole. Aujourd'hui, j'ai besoin d'une Métropole forte et je prends 20 vice-présidents qui travailleront avec moi dans la plus grande harmonie.

Avez-vous décidé d'écarter sept des vice-présidents actuels de la Métropole refusant d'adhérer au groupe estampillé En Marche ?

P. S. : Je ne leur ai pas demandé de quitter la majorité, c'est eux qui ne souhaitent pas intégrer cette nouvelle appartenance. Et ce, malgré le fait qu'il s'agisse d'un mouvement très ouvert. De plus, j'ai ajouté la mention « apparenté » pour que chacun y trouve sa place. Ils n'ont pas voulu. Or, je dois être entouré de 20 vice-présidents qui soient d'une sincérité absolue pour aborder la seconde partie de mon mandat.

Le départ de Catherine Dardé, adjointe au maire de Castelnau-le-Lez, ou de Cyril Meunier, maire de Lattes, élime toute représentation de ces deux grandes communes dans l'exécutif de la Métropole. Cela ne pose-t-il pas un problème pour une représentativité équitable des territoires au sein de la collectivité ?

P. S. : Ces élus restent des élus. Ils perdront juste leur indemnité de vice-président mais conserveront leur place de conseillers. Je ne leur enlève rien. Avec 65 % de votes en faveur du mouvement La République En Marche à Castelnau-le-Lez, ce n'est pas moi qui ai tué Catherine Dardé. Jean-Pierre Grand (le sénateur maire de Castelnau-le-Lez, NDR) a fait des pieds et des mains pour que Catherine Dardé ait l'investiture En Marche. Elle ne l'a pas eu. Concernant Cyril Meunier, il ne souhaite pas démissionner alors qu'il cumule trois mandats : maire de Lattes, conseiller général et élu de la Métropole.

Votre décision suscite la colère d'un certain nombre d'élus. Ne craignez-vous pas une fronde et de vous isoler ?

P. S. : Non, je n'ai pas peur d'être isolé. Je ne l'ai pas été en 2014, ni en 2015, ni aux sénatoriales ou ni encore récemment aux législatives.

La candidate malheureuse aux législatives que vous avez soutenu, Stéphanie Jannin, vous a demandé de suspendre ses délégations à la Ville de Montpellier et à la Métropole. Comment réagissez-vous à ce choix ?

P. S. : Il y a eu les affaires... Elle n'a pas le choix, elle est obligée. Le principe de précaution nous oblige à retirer sa délégation. En attendant la fin de la procédure en cours, c'est  moi qui exerce ses fonctions. On va voir comment on s'organise pour la suite.

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Commentaires 2
à écrit le 05/01/2018 à 0:19
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Pour moi faire de la politique autrement et sans étiquettes...... est la solution d'avenir !! La liberté n'a pas de prix , je milite sans parti,j'essaie de donner le maximum pour l'intérêt général...... ça me permets de m'exprimer et surtout de dire ...

à écrit le 30/06/2017 à 12:01
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Je ne comprends pas !! et j'avoue ne plus rien comprendre !!! comment peut on changer comme cela !!! comment peut on dire que l'on est prêt du peuple et de ces concitoyens ? et ne jamais avoir 5 petites minutes pour les recevoir ???? Que l'on m'ex...

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