André Vezinhet quittera le Département de l'Hérault en 2015

Conseiller général et président du Département depuis 17 ans, André Vezinhet a officiellement annoncé, le 3 novembre, qu'il ne se représentera pas en 2015. Opposé à la réforme régionale, il accuse Manuel Valls d'"exécuter la ruralité".
André Vezinhet quittera le département en 2015

André Vezinhet, lors d'un point presse organisé le 3 novembre à Montpellier, a annoncé qu'il ne briguerait pas, en 2015, un nouveau mandat lors de l'élection des conseillers départementaux, mis en place par la réforme territoriale en cours de discussion au Parlement. Redisant son opposition de longue date à toute idée d'affaiblissement des Départements, il dresse un constat désabusé, voire amer, face à l'enchaînement de textes qui se succèdent sur la question depuis plusieurs gouvernements.

"Nous sommes passés d'une décentralisation voulue à une décentralisation subie, depuis le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, où nous croulons sous l'abondance des compétences transférées avec des financements qui ne sont pas à la hauteur, affirme-t-il. Récemment, les Départements et les autres collectivités territoriales ont du subir une ponction de 5 Mds € en trois ans sur leurs finances, au titre de la loi de finances 2011, puis une autre à venir de 3,7 Mds € entre 2015 et 2017 ! Pour les communes, qui devront assumer 2 Mds € sur ces 3,7 Mds € à elles seules, c'est la mort assurée. Dans la tête du législateur, c'est évident : c'est une exécution capitale de la démocratie de proximité et de la ruralité !"

André Vezinhet a annoncé une conséquence immédiate de cette analyse sur le Conseil général de l'Hérault : la réduction des dépenses de fonctionnement se chiffrera à 6 % du budget (1,5 Md€ en 2014), conduisant notamment à la suppression 50 postes au sein de l'administration départementale.

Scepticisme face aux métropoles

André Vezinhet, par ailleurs, a dit ouvertement son scepticisme face au mécanisme trouvé entre le Grand Lyon et le Département du Rhône, et appelé à être généralisé dans le cadre de la future organisation territoriale : transférer les compétences du Département aux futures Métropoles (sur tout le territoire qu'elles couvrent) d'une part, et aux Conseils régionaux d'autre part. En Languedoc-Roussillon, Montpellier Méditerranée Métropole entrera officiellement en fonction le 1er janvier 2015.

"Quatorze métropoles vont venir prendre la place de l'État dans le développement économique, souligne-t-il. J'ai des doutes sur ce découpage. Montpellier devra par exemple assumer à elle seule toutes les missions sociales qu'exerce le Département de l'Hérault. Le président de l'Agglo (Philippe Saurel, NDLR) claironne qu'il va récupérer, à cette occasion, une dotation passant de 45 € à 65 € par habitant... mais c'est de la petite monnaie ! Cette augmentation ne couvre même pas l'augmentation mécanique du RSA que le Département a du assumer à lui seul : 12 % de plus rien qu'en 2014... Personnellement, je n'ai pas envie de vendre à la découpe les compétences du Conseil général, avec un bout aux Métropoles, un bout à la Région, dans les quelques mois qui suivront l'élection des futurs Conseils départementaux."

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