Martin Malvy ne sera pas candidat aux Régionales de 2015

Si le président PS de la Région Midi-Pyrénées a refusé de s'exprimer, jusqu'au soir du 6 janvier, son service de presse a finalement confirmé le choix de Martin Malvy de ne pas se présenter à la présidence de la future région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. En poste depuis 1998, l'ex ministre de François Mitterrand ne briguera pas à un 4e mandat. Récit d'une journée d'interrogations.
Martin Malvy ne se présentera pas à la présidence de la future grande Région

C'est un séisme politique en Midi-Pyrénées : Martin Malvy, le président socialiste du Conseil régional ne sera pas candidat en décembre à la présidence de la future région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon.

Annoncée par France 3 Midi-Pyrénées le matin du mardi 6 janvier, l'information n'a été ni confirmée, ni infirmée par Martin Malvy tout au long de la journée. "Il n'a pas été content de lire cette information ce matin, mais je ne peux ni la confirmer, ni l'infirmer, affirmait Philippe Joachim, son directeur de la communication. Le président est plus qu'étonné que des gens se sentent autorisés à parler en son nom." Selon Philippe Joachim, Martin Malvy devait se prononcer "dans quelques jours", vraisemblablement mercredi 7 janvier, devant les personnalités de la région, ou le 8 janvier, devant la presse. Le président du Conseil régional Midi-Pyrénées semble avoir entre temps changé d'avis puisqu'en début de soirée, son service de presse a finalement confirmé l'information de nos confrères.

Ce matin, certains élus voyaient une confirmation en cette absence de démenti. "La château est en ébullition, estimait un élu de la majorité PS en Midi-Pyrénées. Cela recoupe ce que j'ai entendu ici et là toute la journée de lundi,  Son âge (79 ans en février), le contexte national défavorable au parti socialiste et le terrain pas conquis d'avance, ont pu le convaincre de ne pas se lancer."

Poussé vers la sortie ?

Pour d'autres élus au contraire, c'était la surprise. "Les rumeurs des derniers jours indiquaient plutôt l'inverse", commente Gérard Bapt, député socialiste de la 2e circonscription de Haute-Garonne. Même réaction pour la députée PS de Haute-Garonne, Catherine Lemorton : "Jusque là tout était possible, il y avait autant de chances pour qu'il se représente ou qu'il ne le fasse pas." Pour autant, la députée attend une confirmation officielle: "Si l'information venait du cabinet, ce serait une source sûre, mais là nous ne savons pas d'où sort cette information."

La source, justement, voilà qui interroge la députée socialiste de Haute-Garonne, Monique Iborra. "Je voudrais être sûre que personne n'a poussé Martin Malvy dehors", déclare-t-elle, avant de s'agacer : "Je n'ai jamais vu une telle situation politique. Dire que quelqu'un n'est pas candidat avant sa propre déclaration, c'est un manque de respect pour celui qui a été le président de Conseil régional le mieux élu de France en 2010." Or, selon l'ancienne première vice-présidente de la Région Midi-Pyrénées, Martin Malvy était le meilleur candidat possible pour décembre 2015. "Malgré son âge, dans le contexte national et la situation inédite de fusion, il est le seul à pouvoir maintenir la région à gauche, assure-t-elle. Martin Malvy et Damien Alary préparent un projet d'harmonisation des deux régions. Comment imaginer qu'ils travaillent pendant un an et soient remplacés par une tierce personne en janvier 2016 ?"

Comme tous les élus socialistes interrogés, Didier Cujives préfèrait attendre l'annonce officielle de Martin Malvy avant de réagir. Le conseiller régional socialiste, candidat aux Départementales de mars s'agaçait cependant de "ceux qui ont pressé Martin Malvy à être ou ne pas être candidat. Il n'a pas besoin qu'on lui tienne la main".

Les prétendants en Midi-Pyrénées

Maintenant que le président du Conseil régional a pris sa décision, le Parti socialiste va devoir trouver une nouvelle tête de liste pour mener la difficile campagne qui s'annonce en décembre. Tout au long de ces derniers mois, plusieurs noms ont circulé. Ils ont réapparu aujourd'hui à la faveur des derniers rebondissements. Chacun y allant de ses pronostics. Parmi eux : Jean-Pierre Bel, l'ancien président socialiste du Sénat, Christian Teyssèdre, maire de Rodez, Philippe Martin, le président du Conseil général du Gers et Monique Iborra, députée de Haute-Garonne. Deux membres du gouvernement sont également citées : Sylvia Pinel, ministre PRG du Logement, de l'Égalité des territoires et de la Ruralité, et Carole Delga, la secrétaire d'État au Commerce, une proche de Martin Malvy.

"C'est cuit pour Philippe Martin à cause du calendrier mis en place par
Borgel, qui manœuvre pour préparer le terrain à Carole Delga", croit savoir
un élu régional contacté mardi matin. Si cette dernière n'a pas souhaité réagir, selon son cabinet, l'éventualité de sa candidature ne fait pas l'unanimité en Haute-Garonne. "Il y aurait une favorite plus ou moins imposée par François Hollande et Manuel Valls, déplore Monique Iborra, en visant la secrétaire d'État. J'accepte assez mal ces désignations nationales qui n'amélioreront pas les choses."

Secrétaire national du Parti socialiste chargé des élections, Christophe Borgel dément le rôle qu'on lui prête. "Il n'y a pas une circulaire spéciale pour Midi-Pyrénées, mais une circulaire nationale, explique le député de la 9e circonscription de Haute-Garonne. Je ne suis pas à la manœuvre. Les candidats déposeront leurs candidatures à partir du 15 janvier, mais il faut attendre la décision des présidents sortants." Pour Midi-Pyrénées, Christophe Borgel aurait déjà reçu "quelques intentions de candidatures" au cas où Martin Malvy ne devait pas se présenter. "Quels que soient leurs noms, ce sont les militants qui décideront en votant, conclut Christophe Borgel. Le jeu de dénigrer un ou une candidate dessert la gauche et les socialistes." Les têtes de liste socialistes seront désignées le 5 février.

Les candidats potentiels en Languedoc-Roussillon

Côté Languedoc-Roussillon, le président de Région, Damien Alary, est la seule personnalité politique à s'être ouvertement positionnée en vue des prochaines élections régionales. D'abord farouche opposant à la fusion entre les deux régions, il s'est depuis dit favorable à la mise en place d'une gouvernance partagée.

Deux autres personnalités politiques du Conseil régional du Languedoc-Roussillon seraient aussi sur les rangs : l'eurodéputé socialiste Éric Andrieu et le PRG Didier Codorniou, tout deux vice-présidents. Des ambitions régionales sont également prêtées à Philippe Saurel, élu en mars 2014 maire de Montpellier puis de sa Métropole en dépit de son exclusion du Parti socialiste.

Gael Cérez et Florine Galéron (Objectif News)

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Commentaire 1
à écrit le 07/01/2015 à 14:01
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C'est la solution pour ne pas connaître le défaite , vite un reclassement auprès de FH

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