"L'entrepreneuriat étudiant est une révolution"

L'Institut Montpellier Management, aux côtés de PEPITE et du Master Accompagnement entrepreneurial, le 9 février à 18h, une table-ronde sur le sujet "Occitanie : accélérateur de l'écosystème entrepreneurial". Les échanges réuniront des acteurs du financement (Banque Populaire du Sud), de la formation (Labex Entreprendre), de l'accompagnement (Transferts, Madeeli, Synersud), des entreprises (Kaliop) et la Région afin d'analyser les moyens de diffuser plus largement l'acte d'entreprendre. Trois questions à Karim Messeghem, directeur du Labex Entreprendre.
Karim Messeghem, directeur du Labex Entreprendre

L'Institut Montpellier Management (MOMA), aux côtés de PEPITE et du Master Accompagnement entrepreneurial, organisera, le 9 février à 18h (Maison des Étudiants), une table-ronde sur le sujet "Occitanie : accélérateur de l'écosystème entrepreneurial". Elle réunira Sébastien Baggio (Banque Populaire du Sud), Jean-Claude Gallo (Objectif Languedoc-Roussillon), Frédéric Hervé (Créaude), Christelle Igual (Synersud), Marie-Thérèse Mercier (Conseil régional), Françoise Nauton (Kaliop), Christophe Nicot (Madeeli), Catherine Pommier (Transferts) et Karim Messeghem, directeur du Labex Entreprendre. Ce dernier fait le point sur la diffusion de l'entrepreneuriat en Occitanie, et au-delà.

Formations, statuts, crédits d'impôt et autres dispositifs d'accompagnement : les outils ne manquent pas pour stimuler l'acte d'entreprendre. Fait-on suffisamment de progrès en ce sens ?

K. M. : Oui, cette culture se diffuse à un bon rythme. Le Salon de l'entrepreneur, qui se tenait la semaine dernière, l'a prouvé : l'entrepreneuriat chez les jeunes est une vraie révolution, alors qu'il y a deux ou trois ans à peine, certaines structures les prenaient encore de haut. De même, on voit arriver de nouveaux acteurs, avec des structures privées comme la Station F (le méga incubateur créé par Xavier Niel, le patron de Free, à Paris, NDLR), qui font bouger les lignes. Les entreprises elles-mêmes sont intéressées par cette évolution. Elles ont compris que le profil de leurs cadres doit changer. On a plus besoin d'intrapreneurs que de managers, désormais. Il faut moins de personnes hyperspécialisées en reporting (sur des tâches qui, par ailleurs, sont de plus en plus automatisées), et plus de collaborateurs ayant la capacité de prendre des initiatives, qu'ils peuvent acquérir désormais au stade de la formation.

Où se situent les freins qui, néanmoins, subsistent ?

K. M. : Ce qui manque, c'est le maillage et la rencontre. On a souvent affaire à des espaces isolés, qui ont leur propre temporalité : le temps de la recherche, par exemple, n'est pas celui de l'exploitation immédiate. Il existe encore des poches d'expertise, comme des centres de recherche ou des structures plus anciennes, avec des projets qui dorment. Il faut donc créer des connexions, des échanges moins ciblés (qui se limiteraient à faire parler des entrepreneurs entre eux) à l'occasion d'opérations telles que cette table-ronde. Car, je vous le disais, il y a un nouvel élan, un volontarisme partagé entre entreprises, universités et autres, pour s'engager davantage. C'est la définition d'un écosystème. Même un média tel qu'Objectif Languedoc-Roussillon a un rôle à jouer, car il nous faut aussi communiquer, valoriser les actions qui se concrétisent. Quand on voit un ancien étudiant-entrepreneur tel que Cédric O'Neill (cofondateur de 1001Pharmacies, NDLR) capable, à 25 ans, de lever plusieurs millions d'euros, cela crédibilise toute notre démarche.

Comment l'appareil de formation évolue-t-il, en fonction des changements que vous décrivez ?

K. M. : Au sein de MOMA et de l'IAE, nous avons mis en place des formations spécifiques à l'entrepreneuriat car il y a un fort engouement. Un étudiant peut désormais suivre une telle formation et concrétiser un projet d'entreprise le temps d'une licence ou d'un Master. De même, des dispositifs tels que PEPITE permettent de bénéficier du statut d'entrepreneur tout en recevant un accompagnement. Globalement, le nombre de bénéficiaires de ces formations est en hausse en France, avec 3 000 étudiants-entrepreneurs, dont une centaine en Occitanie. C'est un mouvement de fond.

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