À Montpellier, Harlem Désir défend "une Europe de projets"

Le secrétaire d'État aux Affaires Européennes, présent le 14 novembre à Montpellier pour un séminaire sur la programmation des fonds européens, a indiqué que les régions françaises recevront 26,7 Mds € de crédits sur la période 2014-2020. Le programme opérationnel de cinq d'entre elles, dont le Languedoc-Roussillon, vient d'être validé.
Harlem Désir, lors du séminaire de programmation 2014-2020 des fonds structurels européens, le 14 novembre à Montpellier

Un séminaire national de lancement des programmes européens sur la période 2014-2020, organisé à Montpellier le 14 novembre, a permis à Harlem Désir de préciser le montant des crédits alloués aux régions et avec quelles priorités.

S'affichant en avocat d'une "Europe de projets" ("et non de règlements"), le secrétaire d'État aux Affaires Européennes a inscrit son propos dans l'urgence de relancer une "croissance européenne atone", citant les faibles taux de croissance des PIB français (0,3 %) et allemands (0,1 %) au 3e trimestre 2014, révélés le même jour.

Cinq régions dans les clous

Harlem Désir confirme que 26,7 Mds € de crédits européens seront alloués aux régions françaises qui, pour la première fois, jouiront d'une autorité de gestion pour les mettre en œuvre. Le 10 novembre, la Commission européenne a validé le programme opérationnel de quatre d'entre elles (le Languedoc-Roussillon, la Franche-Comté, l'Aquitaine et l'Auvergne), rejointes par Rhône-Alpes le 13 novembre.

Harlem Désir a listé trois priorités fixées pour la programmation 2014-2020. La première, le développement durable, prolonge les efforts engagés sur 2007-2013 (5 800 projets financés en région, pour 1 Md€). 9,8 Mds € lui seront consacrés.

"Il y aura une grande priorité donnée aux projets visant à transformer nos modes de transports, d'habitat, etc., déclare-t-il. Elle s'inscrira dans la ligne déjà ouverte en France par la loi sur la transition énergétique, dans la fidélité aux objectifs de réduction de gaz à effet de serre définis par l'Europe, et en complément de la part des fonds Feder consacrés aux énergies décarbonnées (23 Mds € sur la précédente programmation, NDLR)."

Deuxième axe fort : la promotion de l'emploi durable, sur lequel 5,5 Mds € seront fléchés, dont un tiers pour l'inclusion sociale des jeunes et des plus pauvres. Une enveloppe supplémentaire de 620 M€ sera réservée aux régions affichant un fort taux de chômage des jeunes.

"Le dispositif de garantie jeunes sera ainsi étendu de 10 à 30 départements d'ici 2017, précise Harlem Désir. 50 000 jeunes en bénéficient à ce jour. Notre objectif est de porter ce chiffre à 150 000 jeunes au plan national. La part de financement assurée par l'Europe dans les projets locaux pourra, sur ce sujet, atteindre 92 %."

Enfin, Harlem Désir a cité l'innovation et le soutien aux PME comme troisième priorité. 7,7 Mds € seront consacrés, pêle mêle, "à la réduction de la fracture numérique entre territoires, à l'accompagnement des entreprises, à l'accroissement de leur capacité en R&D".

"Désormais, nous devons aboutir lors du Conseil des ministres européens des 18 et 19 décembre, précise-t-il. C'est la priorité fixée par François Hollande."

1,2 Md€ pour le Languedoc-Roussillon

Alain Rousset, président du Conseil régional Aquitaine et président de l'Association des régions françaises (ARF), s'est félicité du dialogue noué avec la Commission européenne en amont de ces annonces.

"Les régions avaient déjà anticipé leur autonomie de gestion sur la partie innovation au titre de la précédente programmation, argumente-t-il. Nous allons, cette fois, continuer avec une spécialisation régionale sur ces thématiques, y compris dans une logique de retournement. Celle-ci bénéficiera aux publics fragiles et à la transition énergétique, en réduisant par exemple les factures dans l'habitat social."

En Languedoc-Roussillon, le Conseil régional gèrera directement 1 Md € sur l'enveloppe globale de 1,2 Mds € qui lui attribuée. Celle-ci se répartira en 611 M€ pour le Feader (fonds européen agricole et de développement durable), 306 M€ pour le Feder (fonds européen de développement régional), 12,03 M€ pour le Feamp (fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche), 105 M€ pour le FSE (fonds social européen), et 13,7 M€ au titre de l'Initiative pour l'emploi des jeunes.

"L'autorité de gestion accordée à notre région et à d'autres illustre l'Europe de la proximité, commente Damien Alary, président du Conseil régional Languedoc-Roussillon. J'attends désormais que la mise à disposition des personnels de l'État vers la Région pour gérer tous ces dossiers intervienne rapidement. Une première convention sera signée avec l'État dans les prochains jours à ce sujet. Mais d'ici à ce que nous aboutissions, le Languedoc-Roussillon fait des avances pour financer le recrutement de ces personnels en anticipation..."

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