Selon l'Insee, la grande région sera en déficit d'emplois productifs

L'Insee a révélé, le 30 avril, une étude sur les caractéristiques socio-économiques de la future grande région. Si le territoire affiche un fort potentiel d'attractivité, il accuse un faible taux d'emplois productifs : 12,1 %, contre 14,1 % dans les autres régions.
La surreprésentaion du tourisme se traduit par un déficit d'emplois à forte valeur ajoutée

L'étude de l'Insee, qui ambitionne de décrire "Un grand sud attractif", comme l'indique son titre, le vérifie d'abord sur le plan démographique : le nouvel ensemble gagne 50 000 nouveaux habitants par an. La population est passée de 3,6 à 5,6 millions d'habitants entre 1962 et 2012, avec un phénomène de densification autour des grandes villes (Toulouse, Montpellier, Nîmes, Perpignan) et sur le littoral.

Ce dynamisme démographique est lié aux migrations de populations en activité. La grande région a connu un bon taux de création d'emplois (0,4 %) entre 2007 et 2013, soit 8 700 nouveaux emplois par an. Néanmoins, l'essor démographique, et surtout l'essor de la population active (1 %), absorbe cette performance, et le différentiel entre les deux explique le taux de chômage actuel, qui reste élevé notamment le long du littoral (et moins autour de Toulouse).

Faiblesses de l'économie productive

De même, chaque emploi produit moins de valeur ajoutée que dans les autres régions. En cause : la sur-représentation de certains secteurs à moindre valeur ajoutée, tel que le tourisme en Languedoc-Roussillon, par rapport à l'industrie.

La différence la plus marquée entre les deux régions se fait sur l'économie productive (liée à la demande extérieure à la région, à l'échelon national ou international). Il existe de fortes disparités, avec 16,7 % de taux d'emplois dans ce secteur en Midi-Pyrénées (14,1 % en France), contre 12,1 % en Languedoc-Roussillon

"Le PIB par habitant est inférieur à 4 % et se situe à un niveau moindre que la moyenne des autres régions, note Pierre Girard, directeur du service Études de l'Insee L-R. Cela traduit un déficit d'emplois productifs. Avec les mêmes taux qu'ailleurs, nous aurions 45 000 emplois de plus."

Cartographie des forces en présence

Dans la grande région, 28 des 50 plus gros employeurs sont implantés à Toulouse. La puissance économique de la ville s'appuie sur la présence de grands groupes et établissements (Airbus, Thales), grandes entreprises du numérique ou grands équipementiers générant un fort effet d'entraînement. La nouvelle région est bien représentée dans l'agroalimentaire, avec des groupes emblématiques (Nestlé Waters, Andros, Euralis) et dans la recherche (Sanofi, Marcoule, Mecanic Valley).

Dans le secteur agricole, elle se classe au 2e rang des nouvelles régions, avec 83 000 exploitations. En tant que premiers producteurs nationaux, le Languedoc-Roussillon s'affiche plus sur certaines productions (vigne, pêche, chicorée), Midi-Pyrénées sur d'autres (élevage d'ovins), quand les deux régions partagent la place de leader sur le blé dur.

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