Grande région : Alary préempte la Direction et la Chambre de l'agriculture

Comparant le poids de l'aéronautique (7,7 Mds €) et de l'agro-agri en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées (14,3 Mds €), Damien Alary a revendiqué, le 11 mai, le statut de capitale agricole pour Montpellier au sein de la grande région. Le président du Conseil régional exige, tout à la fois, l'implantation des futures Direction et Chambre dédiées, et la généralisation de la marque Sud de France.
Damien Alary, entouré des présidents des chambres régionale et départementales

Flanqué de Denis Carretier, président de la Chambre régionale de l'agriculture, et des présidents des cinq chambres départementales, Damien Alary vient de renouveler l'exigence qu'il a formulée lors des 1ères Rencontres de la nouvelle région, récemment organisées par Objectif Languedoc-Roussillon et Objectif News : la recherche d'une "harmonisation forte", construite "de façon équilibrée" avec Midi-Pyrénées. Pour le président du Conseil régional Languedoc-Roussillon, cet équilibre passera par l'implantation à Montpellier de la future Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la future Chambre régionale de l'agriculture au sein de la grande région, à compter du 1er janvier 2016.

"Pour moi, il n'existe pas de possibilité d'équilibre si on s'oriente vers la recentralisation à Toulouse (des services de l'État et du futur Conseil régional, NDLR), a-t-il indiqué, lors d'un point presse tenu le 11 mai. Ce serait même une catastrophe. La réforme territoriale doit se traduire par des politiques publiques cohérentes en termes d'aménagement du territoire, d'emplois, etc. L'agriculture est une des forces du Languedoc-Roussillon. Avec un chiffre d'affaires de 14,3 Mds € en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, elle pèse plus lourd que le tourisme ou l'aéronautique, à 7,7 Mds €. Nous serons leaders sur la vigne, sur le bio et sur l'élevage. Sur cette base, j'exige l'installation de la future DRAAF et de la future Chambre régionale à Montpellier, pour en faire la capitale agricole de la nouvelle région. Il n'est pas question pour moi d'entraver l'union avec Midi-Pyrénées, mais nous ne la réussirons qu'à cette condition."

"Le code rural stipule que le siège de la Chambre régionale figure dans la capitale administrative, précise Jérôme Despey, président de la Chambre de l'Hérault. Mais il peut être déplacé sur demande."

Denis Carretier a rappelé que la surface agricole utile en Midi-Pyrénées est 1,5 fois plus importante que le Languedoc-Roussillon ("mais sur huit départements, contre cinq chez nous"), et que le secteur agri-agro représente 67 000 emplois en Languedoc-Roussillon (contre 97 000 en Midi-Pyrénées), pour un chiffre d'affaires de 8,6 Mds € (contre 5,7 Mds €). Sur le volet viticole, la production languedocienne s'élève à 12 ou 13 millions d'hectolitres par an (contre 1,5).

Le sort de Sud de France

S'agissant de la marque Sud de France, créée en 2009 par Georges Frêche, Damien Alary a aussi exigé qu'elle perdure. "La marque Sud-Ouest France (créée par les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, NDLR) pourra être gardée en tant que dénomination, mais la seule marque ombrelle de la nouvelle région devra être Sud de France", insiste-t-il.

"C'est une marque économique, et non politique, qui a déjà été acceptée par l'ensemble des producteurs et des exploitants, commente Dominique Granier, président de la Chambre du Gard et président de la Safer Languedoc-Roussillon. L'effort financier consenti par les deux régions se suffit à lui-même : il s'élève à 200 000 € en Midi-Pyrénées, contre plusieurs millions d'euros chez nous."

Une réunion entre l'ensemble des filières et organismes professionnels agricoles des deux régions se tiendra les 27 et 28 juillet. En outre, Denis Carretier a annoncé qu'un rendez-vous sera proposé aux candidats aux élections régionales, à la veille du prochain salon Sitevi (le 23 novembre) pour présenter leurs priorités et propositions dans le cadre d'un projet agricole global à la nouvelle région.

Enfin, s'agissant de l'implantation à venir des services décentralisés de l'État, les travaux de concertation ont été récemment lancés, avant que le préfet préfigurateur, et actuel préfet de Midi-Pyrénées, Pascal Mailhos, ne rende ses conclusions d'ici le 30 juin.

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