Quels acteurs pour décliner la stratégie économique de la Région ?

Telle était la question posée à Carole Delga, le 30 mars, lors d’un déjeuner du club d’affaires Conecto, à Montpellier. La présidente du Conseil régional a évoqué l’organisation de sa compétence économique, mais aussi sa déclinaison opérationnelle en associant des acteurs de terrain tels que les CCI et les départements.
Carole Delga, aux côtés de Florent Mentionne (FMI) et André Deljarry (CCI de Montpellier)

Sur l'initiative de son président André Deljarry, le club des entreprises ressortissantes de la CCI de Montpellier, Conecto, s'est réuni le 30 mars lors d'un déjeuner-débat sur le thème « la responsabilité des chefs d'entreprise et des politiques pour diminuer le chômage ». La présidente du Conseil régional Carole Delga était invitée à s'exprimer sur les outils de sa politique de développement économique.

André Deljarry, soulignant la nécessité d'aller plus loin que des réformes telles que le CICE ou la nouvelle loi El Khomri « afin de transformer le marché du travail, et non plus seulement le réformer », a annoncé que la CCI de Montpellier organisera, le 16 juin, une soirée pour présenter un projet construit autour « des nouveaux modèles économiques, des nouveaux services centrés sur l'humain, et des nouveaux schémas en matière de formation et de financement des entreprises ».

Questionnée par les dirigeants et les directeurs régionaux d'entreprises et de groupes de premier plan présents à ce déjeuner, Carole Delga a longuement énuméré les domaines où la Région entend « travailler en coopération ».

La nouvelle commande publique : « Elle va être refondée au travers d'initiatives telles que la plan Marshall pour le BTP, d'un montant de 860 M€, que nous voterons lors du budget primitif de la nouvelle région. Ce plan sera décliné en petits lots, occasionnera la mise en place d'un système d'information pour permettre aux TPE-PME de se préparer six mois à l'avance et de mettre en route des consortiums, et facilitera le financement bancaire (voir ci-dessous, NDLR). Ce plan sera décliné par des conventions avec le réseau des CCI. De même, la Région signera, en juin 2016, son plan Littoral XXI avec la Caisse des dépôts. Il déclenchera de nombreux investissements sur les ports, l'hébergement, le trait de côte et la croissance bleue, notamment les énergies renouvelables. »

Le financement des entreprises : « Les plans régionaux s'accompagneront de dispositifs facilitant la trésorerie des TPE-PME, par le biais de conventions avec le secteur bancaire, et le haut de bilan, en provoquant la création de fonds de fonds. Je veux qu'on travaille sur le capital-risque, mais aussi les fonds de développement à l'international. Ce sera l'objet d'une négociation avec la Caisse des dépôts. Au niveau de l'Europe, l'initiative Jeremie va être remplacée par celle de Foster, que nous pourrons activer via des outils tels que l'Airdie (voir l'interview de Pier Luigi Gillibert, président du Fonds européen d'investissement, dans le nouveau numéro d'Objectif Languedoc-Roussillon, NDLR). »

La logique des schémas régionaux : « Nous en avons trois en cours d'élaboration, sur le développement économique et l'innovation, sur l'enseignement supérieur, et sur la formation professionnelle. Je veux que les groupes de travail soient conduits en concertation, car on ne peut traiter une thématique sans l'autre : il est illusoire aujourd'hui d'évoquer l'innovation et la recherche sans parler de transferts vers les entreprises. Les CCI auront là aussi un rôle dans l'élaboration de ce plan régional, mais aussi son application. En matière d'accompagnement des TPE-PME, la Région n'est pas forcément la mieux placée : après une phase de diagnostic, le plan d'actions peut être délégué à un acteur tel qu'une CCI, avec qui on peut conventionner sur des sujets tels que la transmission-reprise d'entreprises. »

La départementalisation : « Le chef-de-filat économique a été confié aux Régions dans le cadre de la réforme territoriale, mais nous allons mettre en place une antenne dans chaque département. Chacune d'elle intègrera un pool de développeurs, qui travailleront en liaison avec les CCI. »

Les dispositifs pour l'innovation : « Ils doivent porter sur trois secteurs forts du LRMP. D'abord l'agro-agri, avec un secteur tel que la viticulture qui s'est bien structuré, mais qui doit aujourd'hui profiter de ce climat favorable pour anticiper son évolution sur des critères tels que l'accès à l'eau, le foncier, ou le marketing commercial. Ensuite, le tourisme : il lui faut une image de qualité, de tourisme naturel, apte à faire partager notre identité régionale, et donc une image différenciante à l'international. Je précise que le dispositif Grands Sites, qui existait en Midi-Pyrénées, va être étendu à tout le territoire du LRMP. Enfin, les secteurs innovants tels que le numérique ou les énergies renouvelables, où nous investirons plus fortement, notamment en matière d'éolien marin, de méthanisation ou d'hydro-électricité. Pour le numérique, nous allons créer deux Cités des start-ups, à Montpellier et à Toulouse, qui intègreront tous les dispositifs de l'innovation, tels que les pépinières, les managers accompagnant les entreprises en création, ou les outils d'accès au financement. »

Les agences de développement économique : « Nous avons aujourd'hui des structures de part et d'autre du LRMP. Il nous faut évoluer vers plus de mutualisation, après avoir bien identifié l'action des uns et des autres. Nous nous dirigeons vers des agences menant des missions bien définies sur l'ensemble du territoire régional. Mais ce travail ne sera pas fait avant 2017. »

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