Budget 2018 : la Région met le "Produit en Occitanie" à l'honneur

Le Conseil régional a présenté ses orientations budgétaires sur 2018 lors de l'assemblée plénière tenue à Montpellier, le 3 novembre. Parmi les annonces fortes : un service public régional des transports, la création de deux cités de l'innovation à Montpellier et Toulouse, et la part belle faite au "made in Occitanie".
Carole Delga, lors de l'assemblée plénière du 3 novembre 2017

En présentant ses orientations budgétaires sur 2018, la présidente de Région, Carole Delga, a fixé une première priorité sur l'emploi et l'égalité des citoyens : elle se traduira notamment par un service public de l'emploi géré depuis les Maisons de la Région présentes dans les 13 départements d'Occitanie. Dans la formation, une expérimentation sera conduite dans les 11 Écoles Régionales de la Deuxième Chance, avec la création d'un service d'intérêt économique général et d'un nouveau dispositif pour le public mineur.

Plus globalement, la Région compte engager une nouvelle politique de contractualisation avec les territoires pour la période 2018-2021, en direction des deux Métropoles, des Communautés d'agglomération et Urbaines, et des territoires ruraux et de montagne. Elle se traduira aussi par l'installation officielle du Parlement de la Montagne et l'élaboration d'un Plan Montagne.

Le "made in Occitanie" revient fort

Une inflexion sensible est donnée au "Produit en Occitanie" : la Région veut, en effet, mettre en avant "les richesses régionales", au travers d'un plan de valorisation des produits de proximité et de qualité dans les lycées, le poursuite du plan bio, et de nouveaux dispositifs d'accompagnement des agriculteurs et des agros-filières. De même, Carole Delga annonce une large concertation allant "de la production à la consommation en passant par la transformation, la question de l'identité et de la qualité des produits, les modes de consommation".

"Notre assiette, c'est le reflet du monde, déclare Carole Delga. Dans notre assiette, il y une part de nos emplois d'aujourd'hui et les défis de demain auxquels il faut répondre. Mais aussi le rapport à la terre, la santé, la transmission de valeurs, la justice sociale, le pouvoir d'achat, le gaspillage alimentaire... L'alimentation, parce que nos vies et notre économie sont liées à elle, nous allons en faire une grande cause régionale avec le lancement, en 2018, d'une concertation citoyenne sans précédent en France."

Création d'agences régionales

Sur le volet écologique, la Région annonce la mise en oeuvre de sa feuille de route visant à faire de l'Occitanie la première région à énergie positive à l'horizon 2050. Elle passera par de nouveaux appels à projets (« Bâtiments No Watt » pour soutenir des opérations  de construction et de rénovation de bâtiments publics et privés, « Solaire photovoltaïque en autoconsommation » pour expérimenter des solutions de production d'électricité solaire innovantes) et par la création de deux agences : l'Agence Régionale de l'Énergie et du Climat, et l'Agence Régionale de la Biodiversité, aux côtés de l'Agence Française de la Biodiversité.

Le soutien à l'innovation passera, lui, par divers dispositifs (dispositif Start-ups, mise en oeuvre du PIA3 régionalisé) et surtout par la création d'une Maison de l'Économie Nouvelle à Montpellier et de la Cité des Start-ups à Toulouse. Ces deux sites faisaient partie de promesses de campagne de Carole Delga lors des élections régionales de 2015.

À cette occasion, l'ingénierie financière de la Région est revue elle aussi, avec le « Pass Occitanie » (projets des petites entreprises et des artisans de moins de 40 000 €), et le « Contrat Occitanie », déclinable en « Innovation », « Croissance » et « Expertise » (projets au-delà du seuil de 40 000 € d'investissement). Le fonds FOSTER TPE-PME, co-financé par l'Europe et doté de 143 M€, sera opérationnel en 2018 pour les créateurs d'entreprises innovantes (6 M€), pour les garanties bancaires (92 M€) et à travers la création de fonds de co-investissements (45 M€).

Nouvelles impulsions autour des infrastructures

Enfin, la mobilité est présentée elle aussi comme un enjeu fort, alors que 2018 sera la première année de plein exercice des nouvelles compétences de la Région pour l'organisation des services de transport routier non urbains réguliers ou à la demande, qu'elle exercera directement dans dix départements, dont l'Aude, le Gard, les Pyrénées-Orientales et l'Hérault (la Lozère continuera à exercer la compétence par délégation). Ce service public régional des transports sera opéré, lui aussi, depuis les Maisons de la Région.

En matière aéroportuaire, la Région dévoilera sa stratégie régionale de mise en cohérence des plates-formes au terme des 10 concertations actuellement menées autour de chaque aéroport. Sur le front des ports, les travaux du volet maritime de l'extension du port de Port-La Nouvelle vont démarrer, les opérations déjà votées sur le port de Sète-Frontignan se finiront avec la réalisation de la digue d'enclôture destinée à recevoir des matériaux de dragage et à terme constituer un nouveau terre-plein de 17 ha. De même, la Région prévoit d'installer un Opérateur Ferroviaire Régional chargé de gérer et développer les trafics ferroviaires sur ces deux ports, et sur la ligne Colombiers/Maureilhan.

Dans un discours (très) offensif vis à vis de l'État, Carole Delga a déploré la remise en cause au plan national des 450 M€ correspondant à la compensation partielle de la reprise par les Régions des interventions économiques départementales, ce qui se traduit par une perte de 50 M€ pour le prochain budget régional (avec la baisse programmée de la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle). La présidente du Conseil régional dénonce "une recentralisation des pouvoirs et une mise sous tutelle des collectivités".

"À l'inverse d'une vision autoritaire, parisienne et comptable du territoire français, la Région demande à ce que son rôle soit confirmé au quotidien, cingle Carole Delga. Les moyens de l'autonomie financière doivent être simplifiés. Nous avons fait des propositions en ce sens. La Région n'a pas besoin d'un État tuteur ou censeur, mais d'un État partenaire sur le terrain. (...) L'État doit se recentrer sur ses missions régaliennes et la Région se voir pleinement reconnue comme moteur du développement économique harmonieux et partagé des territoires. Comme les autres collectivités locales doivent être reconnues dans leurs compétences propres."

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