French Impact : Christophe Itier vient labelliser 3 territoires en Occitanie

Les 5 et 6 février, Christophe Itier, haut-commissaire à l'Économie sociale et solidaire, sera en déplacement à Montpellier, Narbonne et Toulouse afin de remettre officiellement le label "Territoire French Impact" aux collectifs porteurs de la démarche. En amont de sa venue, il rappelle les ambitions de ce programme et donne son regard sur les engagements régionaux en matière d’économie sociale et solidaire.
Cécile Chaigneau
Christophe Itier, haut-commissaire à l'Économie sociale et solidaire et à l'Innovation sociale.
Christophe Itier, haut-commissaire à l'Économie sociale et solidaire et à l'Innovation sociale. (Crédits : DR)

Le label "Territoire French Impact", créée début 2018 par le gouvernement, permet d'accélérer l'innovation sociale au service des défis sociaux et écologiques des territoires. Cette bannière nationale rassemble dans une même dynamique les acteurs engagés dans cette démarche d'innovation : porteurs de projets, entreprises de l'économie sociale et solidaire, collectivités, entreprises engagées, incubateurs, ruches, investisseurs, etc.

Début 2019, 20 territoires avaient été labellisés, et sept nouveaux territoires ont rejoint la communauté du French Impact en décembre, dont trois en Occitanie : l'Occitanie Est, le Grand Narbonne et Toulouse Métropole.

"L'ambition de French Impact, c'est d'identifier les initiatives locales et faire en sorte qu'elles deviennent des solutions nationales, souligne Christophe Itier, haut-commissaire à l'Économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale, qui sera en déplacement les 5 et 6 février à Montpellier, Narbonne et Toulouse pour leur remettre officiellement le label. Le label reconnaît l'engagement d'un collectif et les innovations portées par le territoire. Elles sont des réponses très concrètes à des enjeux citoyens et sont transformatrices en termes de consommation, logements, mobilité, etc. L'ambition de French Impact est de voir comment accélérer la croissance de ces entreprises qui innovent."

Trois défis pour l'Occitanie-Est

La candidature de la zone Est de la région Occitanie (Aude, du Gard, de l'Hérault, de la Lozère et des Pyrénées-Orientales) a été portée par un collectif de 17 acteurs* de l'ESS, dont l'URSCOP Occitanie- pôle Méditerranée est le chef de file.

"L'obtention du label French Impact par le collectif "Occitanie Est", le Grand Narbonne et Toulouse Métropole va favoriser l'émergence, le développement et l'essaimage des innovations sociales en Occitanie, réagit la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga. Il vient récompenser les acteurs qui ont su, depuis de nombreuses années, construire et proposer des outils à la mesure des besoins des entreprises de l'économie sociale et solidaire."

Chaque collectif labellisé est invité à formuler trois défis. Le collectif Occitanie Est s'engage ainsi sur trois objectifs : développer les solidarités et l'égalité des chances sur les territoires (le bien vieillir, le développement de l'emploi en zones rurales et dans les quartier prioritaire de la politique de la ville, des métiers de demain pour tous), favoriser une alimentation saine et durable pour tous (développer les circuits courts, diffuser une culture du manger mieux) et accélérer l'économie verte (des énergies renouvelables au recyclage, réemploi et traitement durable des déchets).

"Cela permet de connecter les territoires entre eux, explique Christophe Itier. Par exemple, l'Occitanie-Est a retenu l'alimentation saine et durable : nous connecterons le collectif avec des territoires travaillant sur cette même thématique, pour faire des transferts de compétences et d'expériences, plutôt que réinventer ailleurs ce qui a déjà été travaillé."

Intelligence collective et financements

Le label doit agir comme catalyseur et levier pour la mobilisation des acteurs publics et privés. Quinze fonds d'investissement ont rejoint le "French impact", représentant un total de 500 M€ destinés à financer des projets d'entreprises sociales.

"La labellisation, c'est de l'intelligence collective entre territoires, mais aussi une réponse aux enjeux financiers avec des financements publics - émanant de la Caisse des Dépôts qui viendra investir dans les territoires labellisés, de bpifrance et des Régions via le fonds d'innovation sociale - et privés, souligne Christophe Itier, qui rappelle que le gouvernement veut mobiliser, sur le quinquennat en cours, 1 Mds € d'investissements dit "à impact". Il faut sourcer les entreprises à accompagner, car ces entreprises ont des modèles économiques particuliers. Nous avons besoin de "market builder", c'est-à-dire de construire le marché... Les entreprises de l'ESS ne sont pas encore le modèle dominant, évidemment, mais l'investissement à impact est un champ qui progresse fortement, avec 500 Mds € d'encours au niveau mondial, 100 Mds € au niveau européen et 4 Mds € au niveau français. Il y a un profond mouvement dans ce sens. Les entreprises ambitionnent de plus en plus de réaligner leur performance économique et leur impact social et environnemental. Le French Impact permet d'amener des entreprises à maturité."

Hackers publics

Parmi les mesures dont bénéficieront les territoires labellisés, figure celle de lever les freins réglementaires à l'innovation sociale et environnementale.

"C'est un volet important du programme, précise le haut-commissaire. Nous avons développé le programme des "hackers publics" : il s'agit de créer un réseau d'agents publics pour fluidifier les relations entre les entrepreneurs sociaux et les administrations et de lever les freins réglementaires qui empêchent un projet de se développer. Par exemple, le réseau ENVIE (insertion professionnelle et emploi solidaire œuvrant pour l'économie circulaire, ndlr) a développé une coopérative à Angers, visant à recycler le matériel médical. Dans le cadre du label French Impact, notre accompagnement a constitué notamment à faire évoluer le code de la Sécurité sociale pour qu'elle rembourse le matériel médical recyclé."

"L'écosystème est en avance sur son temps "

Le haut-commissaire à l'Économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale connaît très bien l'engagement de longue date de la région Occitanie dans l'ESS.

"En termes de volumétrie d'emplois, l'Occitanie est la 3e région française, l'ESS représentant 16 à 17 % des emplois régionaux, souligne-t-il. Il y a une vraie politique régionale en faveur de l'ESS... L'écosystème régional est en avance sur son temps et les structures ont été pionnières sur l'incubation et l'accélération (Alter'Incub et Alter'Venture, créés par l'Urscop-LR, ndlr). Le sujet, c'est la capacité à accélérer quand on sort des dispositifs d'accompagnement, donc la question des moyens et du changement d'échelle."

Membres du collectif porteur Occitanie Est : URSCOP Occitanie pôle Méditerranée, Cité de l'ESS REALIS (Région Occitanie), CRESS Occitanie, France Active-AIRDIE Occitanie, MOUVES Occitanie, Laboratoire Université Paul Valéry, IN'ESS Le Grand Narbonne, Collectif d'entreprises à impact social.

Cécile Chaigneau

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Commentaires 2
à écrit le 06/02/2020 à 14:21
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CE serait bien qu'avant de nous imposer un nouveau terme poltico-médiatico-affairiste certainement étudié dans un cabinet financier quelconque comme tout cabinet financier on nous explique ce qu'est "un territoire". Moi je connais les régions, le...

à écrit le 05/02/2020 à 10:17
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label "Territoire French Impact" : et on pouvait pas trouver un nom en français s'agissant d'une labellisation qui permet "d'identifier les initiatives locales et faire en sorte qu'elles deviennent des solutions nationales" ??...

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