ESS : Carmelec, la Scop qui équipe (notamment) les centrales nucléaires

SERIE ESS (3/3) – A Perpignan, Carmelec conçoit, produit et commercialise des instruments de mesure pour la radioprotection et des accessoires de contrôle des conditions d’inspection pour le contrôle non destructif (champ magnétique ou photométrie). Née il y a 30 ans, elle a été transmise aux salariés en 2017 via une Scop d’amorçage. Elle vient de remporter un gros appel d’offres d’EDF pour équiper les centrales nucléaires.
Cécile Chaigneau
L'équipe de salariés-sociétaires de la Scop Carmelec, à Perpignan.
L'équipe de salariés-sociétaires de la Scop Carmelec, à Perpignan. (Crédits : Carmelec)

Bientôt trente ans que l'entreprise perpignanaise existe, et cinq ans qu'elle a été transmise par ses fondateurs aux salariés. Très discrète jusqu'à présent, Carmelec consent, à la veille de cet anniversaire, à lever un coin du rideau...

Créée en 1980 par Daniel Tur, ancien ingénieur d'EDF, Carmelec est spécialisée dans les instruments de mesure pour les secteurs de la radioprotection, du contrôle non destructif (dans le domaine du champ magnétique et de la photométrie) et, plus à la marge, du génie civil (mesures de cordes vibrantes et hauteur d'eau dans les barrages).

Elle conçoit les produits - qui sont fabriqués en sous-traitance locale et assemblés et contrôlés par Carmelec - et les commercialise, principalement via des distributeurs. Ses clients sont essentiellement des grands comptes : EDF, Srem Technologies, Babbco, MPE, etc.

En 2012, le fils du dirigeant met en place une fonctionnement d'entreprise libéré, et en 2017, sur la volonté des dirigeants, les seize salariés reprennent l'entreprise au sein d'une Scop (société coopérative et participative) d'amorçage, qui leur donne sept années pour acquérir au moins 51% du capital.

« Aujourd'hui, soit deux ans avant le terme, nous avons acquis 67% des parts, et nous allons poursuivre jusqu'à atteindre 100%, précise Aurélie Facca, chargée de la gestion administrative, financière et des RH chez Carmelec. Passer du statut de collaborateur à celui d'acteur ne va pas de soi, et il nous a fallu deux ans pour nous approprier la coopérative. »

« Un résultat très bénéficiaire »

Sur l'année 2021, Carmelec annonce « un résultat très bénéficiaire », avec un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros, « assez peu sur les marchés export dans la radioprotection ni dans le domaine médical sur lequel nous ne travaillons pas mais qui restent des pistes à explorer », précise Aurélie Facca.

« Nous avons remporté, fin 2021, un gros appel d'offres d'EDF pour notre appareil ECHO qui va équiper les centrales nucléaires du groupe, indique-t-elle. En parallèle, nous avons entamé une démarche de diversification et nous avons développé un appareil de mesure des durées limites d'exposition thermique qui répond à une demande d'EDF pour ses bâtiments-réacteurs et que nous souhaitons aussi le déployer dans des industries agroalimentaires, de pétrochimie, de fonderie ou de sidérurgie, c'est jà dire partout où il y a une ambiance thermique qui le justifie. Ce produit est aujourd'hui en phase de déploiement commercial. »

Sur le volet R&D, très important chez Carmelec, la Scop collabore avec le CNRS et avec le Laboratoire de physique des deux infinis à Bordeaux « pour accélérer l'industrialisation de la recherche », souligne Aurélie Facca.

Lire également les autres volets de cette série :

Cécile Chaigneau

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