Le mix électrique 100 % énergies renouvelables serait possible selon l’Ademe

À l’occasion du salon Energaïa, qui se tient à Montpellier les 25 et 26 novembre, l’Ademe a présenté son étude sur un mix électrique 100 % énergies renouvelables à horizon 2050. Un scénario qui repose sur une forte croissance de l’éolien et du photovoltaïque, deux moyens de production phares en Languedoc-Roussillon.
Cécile Chaigneau

La loi de transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en juillet 2015, fixe l'objectif de 40 % d'électricité d'origine renouvelable à l'horizon 2030 en France. Afin d'éclairer les enjeux d'une part plus importante des énergies renouvelables (EnR) dans la production d'électricité, l'Ademe a réalisé une étude testant différentes hypothèses de mix électrique de sources renouvelables à horizon 2050.

L'étude avait suscité le débat quand avaient « fuités » les premiers éléments en avril dernier. Officiellement dévoilée en octobre 2015, elle a été présentée à l'occasion du salon Energaïa de Montpellier, le 25 novembre.

« Il s'agit d'une étude exploratoire, à caractère scientifique, réalisée avec plusieurs acteurs de l'énergie autour de la table, et menée en poussant le curseur jusqu'au bout, souligne David Marchal, adjoint au chef de service Réseaux et Énergies renouvelables de l'Ademe. Mais il ne s'agit pas d'une étude de faisabilité complète. »

Deux piliers : le photovoltaïque et l'éolien

Aujourd'hui, les EnR représentent 14 % environ de la consommation finale d'énergie en France, avec comme ressources majeures le bois-énergie et l'hydro-électricité, et pèsent 20 % de la consommation d'électricité. Dans ce mix électrique, c'est l'hydraulique qui tient le haut du pavé actuellement (13 % de la consommation), loin devant l'éolien (3 %) et le photovoltaïque (1 %).

Les données 2013 en région Languedoc-Roussillon faisaient état d'une part de 14 % des EnR dans la consommation d'énergie finale régionale, et de 28 % dans la consommation d'électricité régionale.

« L'atteinte des objectifs sera très majoritairement basée sur le développement du photovoltaïque et de l'éolien, dont la capacité installée devra être multipliée respectivement par 5 et par 4, fait observer David Marchal. Plusieurs mix optimaux sont identifiés pour monter à 100 % d'EnR, testés sur sept années météo au niveau européen, et l'éolien et le photovoltaïque en sont les piliers. »

En Languedoc-Roussillon, le Schéma régional Climat Air Énergie (SRCAE) adopté en 2013 prévoit de faire passer la puissance installée de l'éolien de 532 à 2 000 MW et du photovoltaïque de 541 à 2 000 MW, à horizon 2020.

« Le mix est différent dans chaque région en fonction des ressources locales. Chaque territoire n'est pas en autarcie. Enfin, l'étude montre que le développement du réseau permet de mutualiser les meilleurs potentiels EnR. »

Pour le Languedoc-Roussillon, le scénario de référence de l'étude montre une nette prédominance de l'éolien terrestre et du photovoltaïque au sol.

Quel coût ?

« Le coût dépend peu du taux d'EnR mais surtout de la maîtrise de la demande, acceptabilité sociale, sur l'éolien notamment, et des progrès technologiques, explique David Marchal. Le coût de l'électricité augmenterait d'environ 30 % par rapport à aujourd'hui. Mais de toute façon, les énergies conventionnelles vont voir leurs coûts augmenter... Aujourd'hui, le coût de l'électricité dépend surtout du coût des combustibles pour alimenter les centrales, alors que sur un mix électrique 100 % EnR, on serait surtout sur un coût d'investissement pour les parcs EnR. »

Étant donné cette évolution attendue sur du coût des moyens conventionnels, le surcoût du mix 100 % EnR (qui prend en compte le coût du parc de production, le coût du parc thermique non EnR, le coût du stockage et le coût du réseau) serait seulement de 2 % par rapport à un mix électrique 40 % EnR. Soit 119 €/MWh contre 117 €/MWh.

Les surfaces mobilisées par un tel scénario seraient de 3 % du territoire pour les parcs éoliens terrestres, 0,1 % pour les parcs photovoltaïques au sol, et 0,3 % du domaine public maritime pour les parcs éoliens en mer. Soit 18  500  km2  mobilisés.

C'est là que l'acceptabilité sociale des projets entre en jeu comme variable de taille, une grande part de la population s'insurgeant contre la multiplication d'implantation d'éoliennes terrestres par exemple.

« Avec une acceptation sociale restreinte sur l'éolien et le photovoltaïque, on remarque une apparition de l'énergie marine et de l'éolien flottant en Languedoc-Roussillon, conclut David Marchal. Nous supposons qu'en 2050, nous n'arriverons pas à faire plus que trois fois plus d'éoliennes qu'aujourd'hui. La région Languedoc-Roussillon serait une région à fort potentiel. »

Cécile Chaigneau

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