Virginie Monnier-Mangue (EDF) : "Nous gardons des équipes sur les territoires"

Le 6 octobre, à l’occasion de la nomination de Virginie Monnier-Mangue à la tête de la délégation territoriale ex-Languedoc-Roussillon, Gilles Capy, le directeur régional EDF Occitanie, et la nouvelle déléguée ont fait le point sur les projets engagés par l’énergéticien sur les territoires.
Cécile Chaigneau
Gilles Capy et Virginie Monnier-Mangue.

Jean-Guy Majourel, directeur délégué régional adjoint d'EDF Occitanie ayant fait valoir ses droits à la retraite, c'est Virginie Monnier-Mangue qui prend sa succession sur le territoire de l'ex-Languedoc-Roussillon. L'annonce était faite officiellement le 6 octobre par Gilles Capy, directeur régional EDF Occitanie.

Virginie Monnier-Mangue était jusqu'alors la directrice de cabinet de Jean-Guy Majourel, et c'est elle qui, notamment, pilote le programme Énergie du Gard.

« Elle est à mes côtés pour mettre en œuvre le projet de l'entreprise en Occitanie, souligne Gille Capy. La délégation régionale se compose de 12 personnes à Toulouse et Montpellier, et fédère 9 200 personnes du groupe dans tous les métiers. Nous voulons regarder notre action au travers d'une optique territoriale et apporter une réponse adaptée à chaque spécificité du territoire. »

Sur l'ex-Languedoc-Roussillon, plusieurs projets et partenariats sont en cours, sur la métropole montpelliéraine mais aussi les grandes agglomérations, les villes moyennes ou les territoires ruraux.

« Le groupe EDF a fait le choix de ne pas tout délocaliser à Toulouse, nous gardons des équipes sur les territoires, souligne et rassure la nouvelle déléguée. Nous sommes aussi des ambassadeurs de l'Occitanie : il existe une vraie concurrence des territoires en terme de projets. Ainsi, par exemple, nous avons été les premiers, en Languedoc-Roussillon, à décliner le concours Pulse en région, et la délégation Occitanie est aujourd'hui responsable de l'animation de l'open-innovation sur tout le territoire national. »

Des engagements durables

Gilles Capy rappelle deux engagements durables pris par le groupe en Occitanie, via des conventions, avec la Métropole de Montpellier (M3M) en octobre 2016 (« pour une métropole durable, attractive, innovante et participative ») et avec la Région en juillet 2017 (« pour une région innovante, décarbonée, créatrice d'emplois et solidaire  »).

« Nous revenons d'une mission commune avec M3M à Tel Aviv avec une dizaine de start-ups régionales, pour mieux comprendre les ressorts qui garantissent le développement d'un territoire, ajoute-t-il. Et nous réfléchissons, avec la Métropole et le BIC, comment coopérer davantage. »

La délégation régionale annonce avoir ainsi permis à plusieurs entreprises locales telles que Nelis, TellMePlus, IoTerop ou Seclab de travailler aujourd'hui avec l'énergéticien au niveau national.

De Sète à Perpignan

À Sète, le groupe EDF est présent au travers de sa filiale Citelum, qui gère l'éclairage public, et son autre filiale, Dalkia, travaille sur le projet de piscine olympique, qui pourrait alors être chauffée par thalassothermie.

A Perpignan, Gilles Capy souligne que « la délégation a engagé des réflexions avec l'Université Perpignan Via Domitia sur un partenariat stratégique qui permettra de connecter des travaux conduits avec eux, ou avec le Pôle Derbi...  Nous travaillons aussi le volet innovation : par exemple, Dalkia est déjà partenaire de Eco Tech Ceram (solutions pour valoriser les chaleurs des industries par le stockage de l'énergie, NDLR) ».

Partenaire du Train de la French Tech en juin, la délégation travaille ausi avec la CCI ou encore l'agence de développement économique Pyrénées Méditerranée Invest.

« Là où il faudra être dans 20 ans »

C'est dans le Gard que se situe l'un des programmes majeurs du groupe en région : le programme Énergie du Gard, engagé suite à la fermeture de la centrale thermique d'Aramon en avril 2016, afin de redynamiser le site.

« Nous faisons le choix d'une dynamique qui nous permet d'embarquer toutes les parties prenantes institutionnelles mais aussi les grands groupes, les pôles de compétitivité, les clusters, etc. dans domaine des cleantech, explique Virginie Monnier-Mangue. Nous nous acheminons, tous ensemble, vers une réponse au programme Investissements d'Avenir, sur les thématiques comme le transport propre, les énergies décarbonées, la chimie verte, les réseaux intelligents, etc. L'objectif, c'est d'avoir déposé des projets auprès de la Région et de l'État d'ici le 1er trimestre 2018, pour ensuite les développer avec l'ensemble des partenaires. Il faut se projeter là où il faudra être dans 20 ans. Par ailleurs, EDF-EN a signé au printemps le permis de construire pour un parc photovoltaïque sur pilotis après avoir remporté l'appel d'offre CRE, pour une puissance de 5 MWc. La construction interviendra l'an prochain. »

Le site de la centrale, quant à lui, pourrait à horizon 2018 accueillir un  projet d'espace-école industrielle qui permettrait de mettre des étudiants en situation et, grâce à un parcours pédagogique, de mieux comprendre le fonctionnement d'un usine.

La directrice déléguée régionale adjointe pointe également le gros travail effectué avec les entreprises du Gard (41 rendez-vous en BtoB) pour leur ouvrir les marchés de sous-traitance des centrales nucléaires de Tricastin et Cruas, dans les départements voisins de la Drôme et de l'Ardèche. Le projet de grand carénage de Tricastin, notamment, constitue un potentiel intéressant pour les industriels du Gard, sur des compétences en maintenance, électrotechnique, chaudronnerie, etc.

« Nous mettons en place une plate-forme avec CCI du Gard et nous travaillons avec l'UIMM pour créer une Académie des prestataires, ajoute Virginie Monnier-Mangue. Fin juin, nous avons inauguré, avec le Rectorat et la Région, un campus des métiers et des formations à Bagnols-sur-Cèze pour que les salariés des entreprises soient formés. »

Autoconsommation

Enfin, sur le très actuel sujet de l'autoconsommation, Gilles Capy indique que le groupe travaille en région avec Sunchain (spin-off du bureau d'études catalan Tecsol, qui ambitionne de développer l'autoconsommation mutualisée grâce aux technologies de la blockchain) et sur le projet Digisol (démonstrateurs d'autoconsommation collective à Perpignan).

« EDF ne veut pas être identifié comme le groupe qui mise tout sur le nucléaire mais au contraire, comme l'un des acteurs de référence dans les ENR, conclut-il. En la matière, nous sommes le premier groupe en Europe et notre objectif est de multiplier par deux la puissance installée du parc ENR et hydraulique du groupe, pour passer de 28 GW en 2014 à 50 GW en 2030. »

Cécile Chaigneau

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