« Cette installation est la marque concrète de l'entrée dans une nouvelle ère, celle des énergies renouvelables. C'est le début d'une longue histoire », déclare Claude Bompard, directeur territorial de GRDF dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales, lors de l'inauguration, à Perpignan ce 7 septembre, de la première station de production et d'injection de biométhane dans le réseau de distribution de gaz d'Occitanie et de tout l'arc méditerranéen.

Ce projet porté par la Communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (PMM) et Veolia, avec l'appui de GRDF, a été financé à hauteur de 2,5 M€, issus de l'Agence de l'eau (500 000 €), l'ADEME (419 000 €) et PMM qui a apporté le reste du financement.

La station de production et d'injection de Biométhane à Perpignan est en service depuis le 14 août. Elle fournit déjà environ 1200 logements (soit 7,5 millions de KWh d'énergie produite). La maison Sales Producteurs, agriculteurs catalans spécialistes des mini-légumes gastronomiques, installée non loin de la station de valorisation du biométhane, fait partie des bénéficiaires de cette énergie renouvelable obtenue suite à l'épuration du biogaz (à 97 %), issu de la méthanisation des boues d'assainissement.

Une seconde station à Perpignan dès 2019

« D'autres projets de construction de stations de production et d'injection de biométhane dans le réseau de distribution devraient voir le jour dès 2019 à Perpignan et en Occitanie », révèle Claude Bompard.

Ainsi, Albi devrait être la seconde ville de la région à produire, injecter et vendre du biométhane, selon Claude Bompard, puisqu'un projet similaire à celui de la ville catalane serait en cours de concrétisation et devrait être inauguré en 2019. Cette même année, Perpignan devrait accueillir une seconde installation de méthanisation (production à partir de déchets agroalimentaires et d'invendus de fruits et légumes), dans la zone de Torremila. Ce projet est porté par un industriel du domaine des ENR.

Les énergies vertes qui seront produites par ces deux stations perpignanaises permettront à la ville de proposer, dès 2020, 10 % de bio gaz à la consommation, prenant ainsi dix ans d'avance sur les objectifs actuellement fixés dans la Loi de Transition Energétique du gouvernement, selon les partenaires du projet.

Grâce à « un retour sur investissement extrêmement rapide », PMM espère réaliser annuellement 600 000 € de recettes, d'après un représentant de la Communauté urbaine. Le biométhane produit par la station d'épuration pourra également, dès 2019, selon Claude Bompard, être utilisé comme biocarburant par les véhicules GNV / BioGNV grâce à la construction d'une station qui pourra fournir annuellement l'équivalent de 40 poids lourds ou 700 véhicules légers.

Faire émerger une filière industrielle

« Cette première régionale confirme le virage amorcé par les collectivités locales, GRDF, et tous les acteurs de la filière biométhane, pour faire du gaz, une énergie renouvelable et vertueuse, issue de l'économie circulaire, capable de couvrir 30 % des besoins en gaz de la France à horizon 2030 et 100% en 2050 », détaille GRDF.

Actuellement, 65 sites de production de biométhane sont actif en France, pour 765 millions de KWh injectés annuellement. Avec une capacité de production qui double chaque année depuis trois ans, le distributeur français de gaz naturel ambitionne de faire émerger une filière industrielle de production et d'injection de biométhane grâce à plusieurs technologies (méthanisation, pyrogazéification, power to gaz...).