Initiée par le groupe EDF et officiellement lancée en janvier 2019, la CleanTech Vallée est une association publique-privée* constituée après la fermeture de la centrale thermique d'Aramon dans le Gard. Signataire d'un Contrat de transition écologique avec l'Etat, elle ambitionne de redynamiser l'économie locale sur la thématique des cleantech, en soutenant des projets orientés sur l'écologie industrielle (économie circulaire, énergies renouvelables, déconstruction, dépollution des sols, échange de chaleur, gestion des déchets ou résilience du territoire aux inondations).
Depuis le début de la pandémie du Covid-19, les lauréats du programme d'accélération CleanTech Booster, déployé par la CleanTech Vallée, se mobilisent pour adapter leurs solutions au contexte actuel.
Un robot de décontamination par lumière pulsée
Ainsi, cinq entreprises unissent-elles leurs technologies pour créer une solution innovante en matière de décontamination : un robot de désinfection des surfaces (murs, équipements, mobiliers...) et de l'air ambiant, capable de se déplacer de façon autonome, sans fil et de communiquer avec l'opérateur.
Ce nouveau robot de décontamination est un assemblage de briques technologiques ayant déjà fait leurs preuves chez Innowtech (Nîmes - robots d'investigation en milieux sensibles pour de l'inspection, de la vidéo, de la prise de mesures pour les marchés du nucléaire, de la chimie, du pétrole-gaz, de l'eau ou de la sécurité civile), Alfileo (Nîmes - IoT), Sirea (Castres - ingénierie industrielle et efficience énergétique), Fadilec (Laudun-l'Ardoise - automatismes industriels) et Sterixene (Les Angles - décontamination par lumière pulsée).
« Ce projet commun est né des échanges entre Innowtech et Sterixene autour de l'idée de monter sur un robot le système de désinfection par lumière pulsée, raconte Alain Godot, fondateur d'Innowtech. Parmi les autres entreprises du CleanTech Booster, Sirea apporte le volet énergie, Fadilec la partie électrotechniques et Alfileo la couche IoT pour remonter les données à l'opérateur. Pour se différentier de nos concurrents, nous utilise lumière ultra-violette C qui permettra de détruire les virus. »
La conception du prototype est en cours de finalisation et devrait être terminé à la mi-mai. Dans le même temps, des essais en laboratoire auront été faits sur la lumière pour déterminer à quelle distance doit être le robot pour être efficace. Les partenaires du projet espèrent une mise sur le marché en juillet prochain. Ce robot offrirait une alternative à la désinfection chimique ou à la décontamination par lumière pulsée également mais avec des robots de grandes tailles, moins faciles à utiliser.
Une appli mobile pour faciliter la reprise des activités
La start-up montpelliéraine Safenergy, qui a développé une plate-forme d'applications pour les industriels permettant d'organiser les différents processus métiers, propose une application mobile de prévention du risque Covid-19 à destination des PME et grandes entreprises industrielles, destinée à faciliter la continuité ou la reprise des activités.
« La solution propose aux entreprises de créer leur propre appli mobile Covid sur-mesure pour la formation et la sensibilisation aux gestes barrières, la mise en place de bonnes pratiques, la réalisation des analyses de risques avant d'intervenir, la diffusion rapide et performante de mesures sanitaires spécifiques liées aux lieux de travail, explique Pierre Fourcade, fondateur de Safenergy. Nous avons développé un module Covid pour l'entreprise Razel-Bec, qui a été notre premier client pour la gestion de ses chantiers, afin d'organiser les gestes barrière, de diffuser une culture de la sécurité, checker les prises de poste, inspecter les stocks d'équipements de protection Covid... Officiellement, nous lançons cette nouvelle application Covid le 5 mai prochain, qui a vocation à devenir un assistant simple et polyvalent sur smartphone et hors connexion. »
Le drive de l'artisan
Enfin, Caprionis, start-up montpelliéraine spécialisée dans le réemploi des matériaux de construction et des surplus professionnels, adapte son offre en partenariat avec la CAPEB Hérault en proposant "Le Drive de l'Artisan".
L'idée est de pallier la fermeture d'enseignes de distribution, laissant certains artisans face à une pénurie de matériaux.
« Le Drive de l'Artisan propose une solution d'approvisionnement qui garantit la sécurité sanitaire des artisans, assure Guillaume Bros, le fondateur de Caprionis. L'objectif est de profiter de cette crise pour inciter les artisans à déstocker, à favoriser l'entraide et à adopter des pratiques plus vertueuses, dans une logique d'économie circulaire et de circuits courts. »
Mais de son propre aveu, pour l'heure, la solution remporte encore peu de succès : « Les artisans ont peu de visibilité, ils ne savent pas s'ils ne seront encore là après la crise... D'une manière générale, nous sommes encore dans une phase d'évangélisation sur ces pratiques. Le changement de pied sera long, peut-être encore plus du fait de la crise. Le rôle de la commande publique est essentiel pour donner l'exemple et revêtir une valeur d'expérience afin de montrer que ça fonctionne ».
* Les acteurs publics et privés engagés dans la CleanTech Vallée sont la Communauté de communes du Pont du Gard, la Communauté d'agglomération du Gard Rhodanien, EDF, Enedis, la Banque Populaire du Sud, Sanofi, BRL, Orano, l'UIMM et la CCI du Gard.
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