La première unité de méthanisation agricole de l’Hérault est opérationnelle

ARTICLE PARTENAIRE - On compte aujourd'hui 336 unités de méthanisation en injection sur tout le territoire mais aucune n’était encore active dans l’Hérault. C’est aujourd’hui chose faite avec la mise en service du site Biométhagri34 de Florensac le 4 novembre dernier.
La première unité de méthanisation agricole de l’Hérault est opérationnelle
La première unité de méthanisation agricole de l’Hérault est opérationnelle (Crédits : GRDF)

Un projet familial qui a du sens

Agriculteurs de père en fils depuis des années, la famille Carrier qui produit des semences céréalières sur 450 hectares s'est rapidement posé la question de la valorisation de sa production dans un contexte de changement climatique et d'incertitude sur les revenus agricoles. C'est ainsi que pour réutiliser leurs résidus d'exploitation, la méthanisation leur a semblée une solution efficiente, respectueuse de l'environnement et s'inscrivant dans un véritable projet d'économie circulaire pour leur territoire. L'intrant principal est constitué de CIVE (Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique), couverts positionnés entre deux cultures de vente qui ont de nombreuses vertus agronomiques.

Bérenger Carrier explique qu'il leur a fallu 3 ans entre les premières visites de méthaniseurs et l'injection de la première molécule de biométhane sur le réseau de gaz exploité par GRDF. Ce projet ambitieux a nécessité 5 millions d'euros d'investissements et leur permet dès à présent d'injecter du gaz vert, produit localement. Cette production assure l'intégralité des besoins annuels en gaz de la commune de Florensac et de trois autres communes interconnectées par le même réseau de gaz (Pinet, Pomerols et Marseillan).

Les deux frères étant dans l'immédiat mobilisés sur l'exploitation de l'unité de méthanisation, de l'emploi a été créé sur l'exploitation agricole, en plus d'un poste de secrétaire. Bérenger Carrier souligne enfin qu'un « projet de méthanisation agricole est avant tout un projet au service de l'exploitation agricole. La production d'énergie renouvelable, le biométhane, n'est que le co-produit qui assure le revenu nécessaire à cette transition »

Comment est produit le gaz vert (biométhane) ?

Le biométhane est une énergie 100 % renouvelable produite localement à partir de la dégradation de matières organiques : effluents d'élevages, résidus de cultures, déchets verts, déchets ménagers ou industriels... La décomposition de ces matières à l'intérieur d'un méthaniseur produit du biogaz qui, une fois épuré, devient du biométhane. Le biométhane est ensuite injecté dans le réseau de gaz. Il est substituable au gaz naturel, ce qui lui permet d'être utilisé pour le chauffage, la cuisson, la production d'eau chaude mais également comme carburant écologique, le BioGNV. Autre atout pour les agriculteurs, la méthanisation permet la production de digestat, un résidu, utilisé comme engrais naturel et qui contribue à l'amélioration de la qualité des sols.

Les gaz verts, une solution d'avenir pour atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050

La filière biométhane a connu en moins de 10 ans un essor remarquable. En Occitanie, la première injection de biométhane dans les réseaux date de 2018 et il y a aujourd'hui 13 unités de méthanisation en injection. La capacité installée de production de biométhane en région s'élève dorénavant à 280 GWh, soit la consommation annuelle de 36 000 foyers* ou de 1 300 bus au bioGNV. L'objectif de GRDF est d'atteindre en France 12 TWh de biométhane injecté dans les réseaux d'ici 2023 et 100% de gaz renouvelable consommé d'ici 2050.

D'autres filières de gaz renouvelable émergent : l'une basée sur les déchets non fermentescibles, l'autre sur la production d'électricité ENR excédentaire

En complément de la méthanisation, de nouveaux procédés innovants viennent enrichir le panorama des énergies renouvelables. La STEP de Perpignan par exemple, qui produit déjà du biométhane issu des boues de station d'épuration des eaux usées, va mettre en place une méthanation biologique pour valoriser son CO2 avec de l'hydrogène en provenance du hub hydrogène de Port-la-Nouvelle (procédé de power-to-gas).

Il faudra également compter sur la pyrogazéification qui permet de valoriser des déchets résiduels variés pour produire électricité, chaleur ou gaz injectable dans les réseaux. En tant que gestionnaire du réseau de distribution, GRDF accompagne et fédère l'ensemble des acteurs impliqués dans la dynamique des gaz verts afin de participer à la décarbonation de l'économie.

* appartement de 2 personnes de 60 m2 avec gaz pour le chauffage et l'eau chaude

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Commentaire 1
à écrit le 22/12/2021 à 14:21
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La méthanation permettra d'utiliser un gaz, H2 (à produire ...) par CH4 qui émettra du CO2, extra comme principe écologique. La pyrogazéification permettra également de brûler un peu plus de nos forêts. Quel gâchis de biomasse qui devrait retourner ...

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