
En conclusion d'une visite en Occitanie, le Premier ministre Jean Castex a fait le détour par Port-la-Nouvelle (Aude) en compagnie de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique pour lancer officiellement les appels à projets pour la construction de deux fermes éoliennes flottantes commerciales dans le Golfe du Lion.
Rappelant à demi-mot et prudemment le contexte de guerre en Ukraine, il a insisté sur l'impérieuse nécessité de renforcer la souveraineté énergétique de la France. Le 10 février dernier, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé une ambition forte pour la France sur l'éolien en mer : atteindre les 50 parcs d'ici 2050 pour une capacité de 40 GW, soit 2 GW par an à partir de 2025.
« La planification de la façade maritime arrive en fin d'élaboration, elle est maintenant sur le bureau de la ministre et sera publiée prochainement », ajoute Jean Castex avant d'entrer dans le détail qu'attendait le parterre d'élus locaux, Didier Codorniou, maire de Gruissan et vice-président de la Région Occitanie, en tête.
50 km2 au large de la Narbonnaise et Fos-sur-Mer
« L'heure est venue de lancer la procédure de mise en concurrence pour les deux projets qui concernent la Méditerranée. Il s'agit de construire deux fermes éoliennes flottantes commerciales, qui peuvent s'installer même dans des zones profondes. Elles produiront 250 MW, soit de quoi alimenter un million d'habitants, chacune d'elle pouvant être étendue pour que la production des deux parcs atteigne au total 750 MW. La première sera construite au large de la Narbonnaise, à 22 kilomètres de la côte, la deuxième au large de Fos-sur-Mer également à 22 kilomètres de la côte. »
Le Premier ministre précise toutefois que tous les obstacles n'ont pas encore levés pour ce deuxième site et que l'autorisation finale est suspendue à la fin d'un dernier paquet d'études environnementales.
« Mais au cas où ce site ne serait pas envisageable, nous avons une solution de repli au large du Roussillon à 24 kilomètres des côtes », veut-il rassurer.
Zones retenues pour les mises en concurrence (1- retenue, 2- préférentielle, 3- optionnelle).
Les zones pouvant accueillir chaque parc mesurent environ 300 kilomètres carrés, chaque ferme doit occuper environ 50 km2 dans la première phase puis 100 km2 de plus chacune, une fois les extensions réalisées.
Le ministre annonce également la nomination, par la commission du débat public, d'un garant dont le rôle sera de veiller à « la qualité de l'information délivrée au public » et précise que « tous les enseignements vont être tirés de l'expérience du premier parc de la baie de Saint-Brieuc ». Les entreprises seront désignées en 2023, probablement en milieu d'année, pour une mise en service prévue en 2030.
Convertir l'avantage technologique en avantage industriel
Jean Castex indique par ailleurs que le lancement de deux appels à manifestation d'intérêt aura lieu dans le courant de ce mois de mars. Le premier concernera les infrastructures portuaires destinées à répondre aux contraintes (gigantesques) de l'éolien flottant. Le deuxième, la production d'équipements, de construction et d'assemblage de ces éoliennes.
« Nous avons une petite avance technologique dans l'éolien flottant, il faut que nous la transformions en avance industrielle et que ne se reproduise pas ce qui s'est passé avec le solaire » argumente-t-il.
300 millions d'euros seront consacrés à cet objectif dans le cadre du plan France 2030.
Enfin, pour accompagner le projet de développement du port de Port-la-Nouvelle, mis sur pied pour 234 millions d'euros par la Région, le Premier ministre annonce un financement de 32 millions d'euros (au lieu des 30 attendus).
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