Suivi agronomique des centrales agrivoltaïques : VSB et l’Institut Agro Montpellier partageront leurs données avec la filière

Parce que beaucoup d’interrogations subsistent encore sur la réaction des cultures sous centrales agrivoltaïques, le producteur d’énergies renouvelables VSB Energies Nouvelles a noué un partenariat avec l’Institut Agro Montpellier autour d’un projet avec les élèves ingénieurs de l’établissement, portant sur l’amélioration des connaissances de l’évolution agronomique des parcelles équipées de panneaux photovoltaïques. Ces données seront ensuite partagées avec toute la filière.
Cécile Chaigneau
Le partenariat entre VSB Energies Nouvelles et l'Institut Agro Montpellier porte sur l’amélioration des connaissances de l’évolution agronomique des parcelles agricoles équipées de panneaux photovoltaïques.
Le partenariat entre VSB Energies Nouvelles et l'Institut Agro Montpellier porte sur l’amélioration des connaissances de l’évolution agronomique des parcelles agricoles équipées de panneaux photovoltaïques. (Crédits : DR)

L'agrivoltaïsme est un sujet montant. Nombreux sont les producteurs d'énergie solaire qui se penchent sur le sujet. Mais c'est aussi une activité encore peu documentée, qui fait l'objet d'expérimentations diverses, des interrogations subsistant sur les conséquences de la présence de panneaux photovoltaïques pour les cultures (ou les élevages) qui récupèrent cette ombre.

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Dans le cadre du salon des énergies renouvelables Energaïa, qui s'est tenu les 7 et 8 décembre à Montpellier, VSB Energies Nouvelles, producteur d'électricité à partir d'énergies renouvelables basé à Nîmes (Gard), filiale de l'Allemand Groupe VSB (détenu depuis 2020 par le fonds suisse Partners Group), a annoncé la signature d'une convention avec l'Institut Agro Montpellier. L'entreprise veut s'appuyer sur les compétences et l'expertise d'élèves ingénieurs en agronomie (option "Biodiversité, eau, sol, climat, environnement") de l'établissement d'enseignement supérieur pour d'améliorer les connaissances autour de l'évolution agronomique des parcelles équipées de panneaux photovoltaïques afin de faire évoluer la conception des futurs projets.

Partager avec la communauté photovoltaïque

« L'agrivoltaïsme est un des relais de croissance que nous avons identifiés, l'enjeu étant de voir comment on peut se projeter sur des terrains qui sont dégradés et peu attractifs du point de vue agricole, déclare Maël Lagarde, directeur général et gérant de l'entreprise. Mais l'activité agricole doit rester au cœur du projet. Le photovoltaïque est là pour améliorer la production, mais il ne doit s'y substituer. Notre objectif est d'inciter à relancer de l'activité agricole. »

Le projet avec l'Institut Agro Montpellier vise à obtenir des données et mettre en place un suivi agronomique complet de la centrale photovoltaïque "Soleil de Gaujac", située au nord de Nîmes.

« La centrale solaire de Gaujac n'est pas une centrale dimensionnée pour de l'agrivoltaïsme, explique Jérémie Baccar. C'est une centrale solaire au sol, mais le projet permettra de collecter des données sur différents tests de cultures qui vont être lancés dans cette garrigue, comme des céréales ou des légumineuses. Il permettra aussi d'identifier l'impact des panneaux photovoltaïques sur la biodiversité du sol ou sur la ressource en eau. »

Spécificité du projet : VSB Energies Nouvelles et l'Institut Agro Montpellier partageront les résultats de ces travaux « avec toute la communauté photovoltaïque pour améliorer les connaissances globales en la matière ». »

« Certes la question est déjà un peu documentée mais les informations sont souvent confidentielles, déclare Jérémie Baccar. Les données de ce projet, qui portera sur des installations de panneaux photovoltaïques fixes (et non dynamiques, comme sur certaines centrales agrivoltaïques, NDLR), seront mises à dispositions de tous les acteurs de l'agrivoltaïsme. »

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Discussions avec les chambres d'agriculture

Pour l'heure, VSB Energies Nouvelles n'a pas de projets d'agrivoltaïsme en exploitation mais annonce des projets en développement qui entreront en service dans les prochaines années.

« Nous discutons avec des chambres d'agriculture notamment, ajoute Jérémie Baccar, responsable du développement photovoltaïque chez VSB Energies Nouvelles. Nous souhaitons développer des projets avec de réelles plus-values pour le monde agricole, en leur apportant un revenu supplémentaire. C'est au-delà de la seule récupération de foncier. »

Maël Lagarde indique avoir « de nombreux dossiers en cours dont pas moins de trois projets dans l'Hérault dont un flottant ».

VSB Energies Nouvelles exploite aujourd'hui 750 MW (éoliens et solaires) d'actifs, dont 100 MW en propre, une part qu'il entend porter à 500 MW à horizon 2027.

Cécile Chaigneau

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