Il n’y aura pas de comité régional bancaire Occitanie

Le comité des banques Languedoc-Roussillon et celui de Midi-Pyrénées ont fait le choix de conserver leur périmètre d’influence d’avant la fusion des régions. Réunies en assemblée générale le 21 juin, à Montpellier, les premières mettent en avant les atouts de la proximité en matière stratégique.
De g. à d.: Francis Lafon et Bruno Boivin.

Statut quo, tel est le choix des entreprises bancaires du Languedoc-Roussillon qui ont décidé de conserver leur organisme de représentation dans ses dimensions d'avant la fusion des régions. Elles se sont ainsi réunies le 21 juin, à Montpellier, pour organiser leur assemblée générale annuelle.

« Il n'y a pas eu de fusion avec le comité des banques de Midi-Pyrénées, explique Francis Lafon, président du comité des banques du Languedoc-Roussillon. Nous n'avons reçu aucune pression du national, notamment de la Fédération bancaire française (FBF), pour le faire. Nous entretenons de bonnes relations avec nos collègues de Midi-Pyrénées mais chacun a préféré conserver son périmètre d'action. »

Maillage vs concentration

Ce choix apparaît à contre-courant du flot de fusions et réorganisations d'organismes professionnels souhaitant épouser les nouvelles frontières administratives de la région Occitanie. Il se justifie par la taille de la région et les conséquences en termes de distances à parcourir, indiquent les représentants professionnels. Mais pas seulement. Ils évoquent également l'hétérogénéité des territoires.

« Les entreprises de la fédération bancaire sont surreprésentées sur le secteur toulousain tandis que nous sommes plus éclatés du côté Languedoc-Roussillon, résume Bruno Boivin, le vice-président du comité des banques LR. Notre réseau bancaire réalise un maillage de l'ensemble du territoire. Cet éclectisme n'aurait pas pu exister au sein d'une fédération unique. »

Une image négative à inverser

Cet ancrage territorial n'est pas seulement un constat. Pour les banquiers de l'ex Languedoc-Roussillon, c'est un atout à cultiver. Ne serait-ce qu'en termes d'image.

« Nous souffrons d'un déficit de notoriété, admet Francis Lafon. La crise est passée par là...Mais il faut savoir que la France, est le seul pays de la zone euro, où les difficultés du secteur bancaire n'ont rien coûté aux contribuables. Et puis concrètement, dans la pratique, 78 % des clients ont une bonne image de leur banque. Plus on se rapproche des gens et plus la vision est positive. »

Ce sujet alimente de nombreuses actions du comité des banques LR (dont notamment « J'invite un banquier dans ma classe » qui, au travers de 30 animations, a touché 700 élèves languedociens). Et pour cause, l'enjeu n'est pas anecdotique.

Un secteur en faveur de l'apprentissage

« Améliorer notre image permet de réduire le nombre d'incivilités et ainsi d'avoir des équipes plus sereines, commente Francis Lafon. Cela joue aussi positivement dans notre recrutement. Nous recrutons annuellement près de 41 000 collaborateurs à l'échelle nationale et 1 000 en région LR. Mais nous avons des difficultés à sourcer des candidats dans le secteur de l'alternance. Les start-ups font davantage rêver que les banques. »

S'affichant en promoteur de l'alternance (6 000 apprentis dans le secteur bancaire), les représentants professionnels annoncent la création d'une nouvelle formation à Carcassonne par la CFPB, le Centre de Formation de la Profession Bancaire.

Des effectifs à la baisse

Digitalisation et pyramide des âges participent néanmoins à la réduction des effectifs dans le secteur bancaire. Ceux-ci se réduisent de 0,3 % par an. Ce mouvement s'accompagne également de la fermeture d'agences sur les territoires.

« Il n'y a pas de programme de fermeture, indique Francis Lafon. S'il est vrai que cette tendance de rationalisation est réelle dans les centres urbains, nous avons tout intérêt à conserver nos agences dans les territoires isolés. Dans ces zones, fermer des agences signifierait perdre des clients. »

Une stratégie de services de proximité

Alors que certains territoires souffrent du syndrome de désertification, l'ancrage local du secteur bancaire pourrait s'avérer payant.

« Aujourd'hui, la baisse de moyens des organismes consulaires telles que les chambres de commerce et la fusion des régions participent à réduire l'offre de services aux TPE et PME, notamment en matière de renseignements, constate Bruno Boivin. Au-delà du financement pur, le secteur bancaire a une place pour assurer un accompagnement de ces entreprises. Nous devons être des facilitateurs pour entretenir le maillage d'entreprises régionales du territoire. »

Le secteur bancaire compte 2 470 agences en Occitanie dont 1 200 sur le périmètre de l'ex Languedoc-Roussillon. Il emploie 22 000 salariés dont 10 000 en ex LR. Ce sont 127,6 Mds€ de crédits qui ont été alloués sur l'ensemble de la région Occitanie. Le département de l'Hérault se distingue sur ce critère en étant le département de l'ex LR où « les encours de crédits sont supérieurs aux encours de dépôts », précise Francis Lafon. Une spécifité qui témoigne de « la dynamique de l'économie départementale ».

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