Pourquoi le secteur bancaire propose 300 postes en alternance en Occitanie

Le secteur bancaire n’oublie pas de se renouveler. Alors qu’il traverse une zone de turbulences et doit affronter d’importantes mutations, il mise sur la formation en alternance et recrute à cet effet, chaque année, des bataillons de jeunes gens. En Occitanie, ce sont 300 postes en alternance qui sont à pourvoir à la rentrée prochaine. La campagne de recrutement est lancée.
Cécile Chaigneau
Le secteur bancaire recrute des jeunes en alternance : 300 postes sont à pourvoir sur la seule région Occitanie.
Le secteur bancaire recrute des jeunes en alternance : 300 postes sont à pourvoir sur la seule région Occitanie. (Crédits : DR)

En Occitanie, le secteur bancaire démarre son opération séduction pour attirer des jeunes sur les 300 postes en alternance qui sont à pourvoir pour la rentrée 2020 sur l'ensemble de la région. Une campagne "Alternance" récurrente, qui amène le CFPB (Centre de formation de la profession bancaire) - École supérieure de la banque à organiser une journée portes ouvertes dans ses locaux toulousains le 29 janvier, ainsi qu'une série de job-dating dans différents lieux de la région*.

Selon le CFPB, 10 000 jeunes sont actuellement en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation dans les banques en France, dont la moitié formés par le CFPB.

« En Occitanie, leur nombre de postes en alternance oscille entre 250 et 350 chaque année, précise Lindo Mendès, délégué régional du CFPB en Occitanie. Depuis trois ou quatre ans, les recrutements en alternance sont importants dans les banques. Et ça va augmenter car la réforme formation professionnelle dynamise en particulier le contrat d'apprentissage. »

Capter les compétences et modeler les candidats

Créé en 1932 par les banques pour les banques, le CFPB est l'outil de formation de la Fédération bancaire française pour former les salariés du secteur. Initialement destiné à la formation continue, il est depuis les années 1990 la cheville ouvrière des banques pour le recrutement et la formation des jeunes en alternance dans ses 14 CFA Banque. En Occitanie, les jeunes peuvent suivre les formations en alternance du CFPB à Montpellier, Toulouse, Albi, Cahors, Carcassonne, Mende, et Foix.

Parmi les formations proposées : un BTS banque, une licence professionnelle Banque, un Bachelor RDC Banque Assurance et un Bachelor Banque omnicanal, un Master 1 et un Master 2 (options : gestion de patrimoine, conseiller patrimonial agence, et conseiller d'affaires professionnel).

« En Occitanie, on compte 20 000 collaborateurs pour le secteur bancaire, observe Lindo Mendès. L'alternance est un axe très important - plus de 50 %. Par exemple, chez BNP Paribas, les recrutements de gens expérimentés ne représentent que 15 %... Les banques préfèrent capter des compétences et ensuite modeler les candidats. Un apprenti coûte environ l'équivalent d'un Smic (non chargé, NDLR) par mois, et depuis la réforme de la formation professionnelle, le coût de la formation n'est plus supporté par l'employeur, qui doit cependant acquitter sa cotisation, de 1,67 % de sa masse salariale... Nous avons beaucoup de candidatures, mais la difficulté, c'est de trouver les bons profils. Le secteur est très exigeant : il fait de l'apprentissage dans le but de recruter. D'ailleurs, le taux d'intégration est excellent : 87 % hors poursuite d'études. »

Une image dégradée mais encore des atouts

Pourtant, le secteur est encore porteur d'une image dégradée. Avec la refonte des réseaux d'agences, de moins en moins fréquentées, la transition digitale ou la chute historique des taux d'intérêt, il négocie un important virage. Mais s'il licencie (en septembre dernier, une dizaine de banques européennes avaient annoncé la suppression de 44 000 postes depuis le début 2019 et le secteur a enregistré une baisse des effectifs pour la 9e année consécutive), il recrute aussi...

« Le secteur bancaire français a recruté plus de 42 000 collaborateurs en 2019, la moitié en CDI et avec un bon taux de féminisation, rappelle ainsi Lindo Mendès. C'est vrai que le secteur est dans un tournant important. Il y a des licenciements, oui, mais peu de licenciements secs, et une nécessaire adaptation des collaborateurs. La digitalisation remet en cause pas mal de métiers et le CFPB permet au secteur de s'adapter aux mutations et à la banque de demain... Certes, il faut être conscients de la mauvaise image de la banque, souvent diabolisée, et le secteur est en concurrence avec beaucoup d'autres. C'est pourquoi nous devons trouver tous les moyens de dire "venez voir !", notamment en rappelant le bon niveau de rémunérations ou les perspectives intéressantes en termes de diversité des métiers et d'évolution de carrière. »

* Du 16 au 18 janvier au Salon de l'enseignement supérieur à Pérols (34), le 29 janvier au CFPB à Toulouse, les 4 et 5 mars (Montpellier) et les 11 et 12 mars (Toulouse) sur le Salon TAF (Travail-Avenir-Formation) organisé par la Région Occitanie, un job-dating le 11 mars à Sud Formation Montpellier, et le 2 avril sur le Forum alternance de Toulouse School of Management.

Cécile Chaigneau

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