Eiffage TP : 50 salariés bientôt en chômage partiel

Alors que les professionnels du secteur des travaux publics ont manifesté, le 14 octobre, devant la préfecture, le groupe Eiffage TP Hérault annonce qu'il va probablement déclencher son plan d'activité partielle le 20 octobre.
Perspectives maussades pour les TP en région

Au début de l'été, trois grands groupes de travaux publics régionaux annonçaient qu'ils allaient certainement recourir à un plan d'activité partielle pour faire face à la crise frappant le secteur.

Parmi eux, Eiffage TP Hérault, 396 salariés, 50 M€ de chiffre d'affaires escompté en 2014.

Soit "moins 10 % que les années précédentes", précise Olivier Giorgiucci, directeur de Eiffage TP Hérault, par ailleurs président de la FRTP-LR depuis avril 2014.

C'est en août que son entreprise avait déposé, auprès de la Direccte-LR, son plan d'activité partielle pour la totalité du personnel et sur une période de six mois, applicable à compter du 8 septembre.

"Finalement, nous ne l'avions pas activé car nous avons eu quelques chantiers qui ont été avancés dans le temps, explique Olivier Giorgiucci. Il est probable que nous le déclenchions aux alentours du 20 octobre. Il concernerait 9 équipes, soit une cinquantaine de personnes, pour une durée que j'espère la plus courte possible."

Le dirigeant fait état d'une lisibilité de son carnet de commandes au plus mal, deux à trois semaines tout au plus.

"Ça fait quinze ans que je suis dans le métier, et c'est la première fois qu'on déclenche ce type d'action, observe-t-il. Il nous arrive de déplacer des gens dans d'autres départements au sein du groupe, ce qui évite le recours aux intérimaires. Ça s'appelle de la solidarité de groupe... Mais aujourd'hui, nous sommes tous dans la même situation."

Le 14 octobre, la Fédération nationale des travaux publics a manifesté partout en France pour soutenir deux amendements en faveur de l'investissement des collectivités et donc du maintien de l'emploi dans la filière : l'amendement sur les 2 centimes d'euro supplémentaires de taxe sur le gazoil pour alimenter l'Agence de financement des infrastructures de transports en France (AFITF) ; et celui qui permettrait aux collectivités qui augmentent leurs investissements d'être remboursées de la TVA l'année des travaux et non plus avec un décalage d'un ou deux ans.

"Il y a urgence, s'inquiète Olivier Giorgiucci. Il en va bien sûr de la situation économique et de l'emploi dans les travaux publics. Il en va aussi de la qualité, de la sécurité des infrastructures ainsi que de la compétitivité des territoires... La machine économique ne repartira pas sans nos entreprises et sans l'investissement public".

"Nous dépendons à 70 % des collectivités, alerte Florent Gianordoli, le secrétaire général de la FRTP-LR. Or, les dotations des collectivités vont encore baisser en 2015 et 2016. En Languedoc-Roussillon, le secteur des travaux publics comptent 11 000 à 12 000 salariés. Nous avons perdu 20 % du chiffre d'affaires depuis 2007 mais heureusement seulement 6 à 7 % des effectifs. Par contre, l'emploi intérimaire a été fortement réduit, passant de 2 500 à 1 000 ETP."

 La FRTP-LR attendait quelque 500 à 1 000 manifestants le mardi 14 octobre devant la préfecture de région.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.