Valls et Rajoy inaugurent l'interconnexion électrique France-Espagne

Le Premier ministre français et le président du gouvernement espagnol ont inauguré l'interconnexion électrique entre Baixas (66) et Santa Llogaia (Espagne), le 20 février, à l’entrée du tunnel traversant les Pyrénées. Un investissement de 700 M€ pour doubler la capacité d'échanges entre les deux pays.
Manuel Valls et Mariano Rajoy à l'entrée du tunnel des Albères

« Cette interconnexion tant attendue, c'est une prouesse technologique. Nos entreprises ont une fois de plus démontré leur expertise, leur excellence. Ce sont de nouvelles frontières techniques qui ont été dépassées » s'est félicité Manuel Valls sous un chapiteau comble, à deux pas du tunnel qui traverse la chaîne pyrénéenne des Albères, à Montesquieu-des-Albères (66).

« C'est un exemple de coopération entre gouvernements », a souligné le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

« C'est un moment exceptionnel pour un projet exceptionnel » a pour sa part estimé le président du directoire de RTE, Dominique Maillard. Un discours repris par le président de REE (Red Electrica de España), José Folgado Blanco, insistant sur l'aspect « emblématique » de ce projet, mené par INELFE, consortium regroupant RTE et REE.

Contribuer à la transition énergétique

Autant de superlatifs pour décrire une interconnexion électrique de 2 000 MW, renforçant la sécurité d'approvisionnement électrique des 34 pays interconnectés d'Europe... Une interconnexion qui « nous permettra de doubler la capacité d'échange d'électricité entre la France et l'Espagne. C'est une nouvelle étape de la construction européenne » a assuré le commissaire européen au climat et à l'énergie Miguel Arias Cañete.

Cette interconnexion, voulue par l'Europe dès les années 90, a trois objectifs : éviter le burn-out, favoriser une meilleure convergence des prix de l'électricité et, assure Dominique Maillard, « économiser un million de tonnes de CO2 par an et contribuer à la réussite des transitions énergétiques engagées en Europe ».

Le 2e plus long tunnel au monde

Le tout aura mobilisé près de 800 personnes durant toute la durée du chantier et permis de créer une centaine d'emplois dans la région. Coût total : 700 M€, financés à hauteur de 225 M€ par l'Union européenne, auxquels s'ajoutent un prêt de 350 M€ de la Banque Européenne d'Investissement.

Pour expliquer des chiffres si élevés, les partenaires rappellent que cette interconnexion n'est pas aérienne, mais enterrée, en courant continu sur toute la traversée des Pyrénées-Orientales entre la commune de Baixas et Montesquieu-des-Albères, puis sous la frontière via le tunnel des Albères. Elle a nécessité la construction d'un tunnel de 64,5 km, soit le deuxième plus long du monde.

L'enfouissement de cette ligne est le résultat d'une âpre bataille menée contre le projet par des habitants des Pyrénées-Orientales. Le collectif « Non à la THT » avait notamment réussi à faire descendre 15000 personnes dans les rues de Perpignan en 2008. Une concertation avait duré quinze mois. Un médiateur, Mario Monti, avait été nommé, permettant de déboucher, après neuf mois de travail, sur un accord sur l'enfouissement de la ligne.

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Commentaires 2
à écrit le 24/02/2015 à 11:24
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Burn-out???!!! Le journaliste voulait dire black-out j'imagine... Pour information burn-out veut dire surmenage.

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