Mobilité : la Région investira 4 Mds € d'ici 2021

La présidente de Région, Carole Delga, a dévoilé, le 14 décembre, les conclusions des états généraux du rail engagés en mars dernier. Onze priorités d'action ont été définies. Au menu : création d'un titre unique, de nouveaux pôles d'intermodalité, amélioration des liaisons Métropoles/Agglos... et scepticisme toujours affiché face à la gare TGV de Montpellier.
Carole Delga, le 14 décembre en réunion publique pour faire la restitution des États généraux du rail

Près de neuf mois après le lancement des États généraux du rail, et quelque 37 rencontres territoriales plus tard, le Conseil régional a livré, le 14 décembre, les conclusions de cette démarche. La présidente Carole Delga a ainsi présenté 11 nouvelles priorités en matière d'offre ferroviaire et d'intermodalité, dans le cadre d'une feuille de route établie "à quinze ans".

"Il était important que ce plan soit un vrai projet de territoire, c'est à dire compris par tous, explique-t-elle pour justifier la modalité choisie. Il fallait faire prendre conscience des atouts environnementaux et tarifaires de la politique régionale sur le sujet. Ce sont ainsi 20 000 témoignages que nous avons recueillis."

Du neuf sur l'axe Toulouse/Montpellier/Nîmes

La 1e priorité concerne l'amélioration du service TER (objectif : porter le taux de ponctualité de 89 % à au moins 91 %, moyenne nationale) avec la mise en route d'une plate-forme permettant de suivre l'état du trafic des TER et la mise en service de 18 nouvelles rames de type "Regio2n" (pour un coût de 180 M€). La 2e concerne l'harmonisation de la tarification, avec une gamme tarifaire unifiée à compter de septembre 2017, pour tout type de voyageur (jeunes, demandeurs d'emploi...), ainsi que la création d'un titre unique pour utiliser plusieurs réseaux.

De même, les lignes en difficulté ou aujourd'hui fermées feront l'objet de nouveaux investissements croisés entre l'État, la Région et la collectivités, afin notamment de réouvrir six lignes prioritaires (dont Alès-Bessège, Carcassonne-Quillan, la rive droite du Rhône) et d'améliorer les liaisons entre Métropoles et agglomérations : deux aller-retour sur l'axe Toulouse/Montpellier/Nîmes seront rajoutés fin 2017, et une liaison TER sera créée entre Toulouse et Perpignan.

La gare de la Mogère : toujours un point sensible

S'agissant de la Grande Vitesse, la Région réaffirme son soutien au Grand Projet ferroviaire Sud-Ouest (Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax-Espagne) et demande l'inscription de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan comme Projet d'intérêt général ("sur la totalité de la destination, de sorte à obtenir des financements européens"). Sur ce dernier dossier, Carole Delga propose un 1er phasage sur le tronçon Montpellier-Béziers, "afin d'accélérer les procédures et de déclencher une enquête publique dès 2018".

Sur la question des gares nouvelles, la fin de ces États généraux permet à Carole Delga de confirmer la position adoptée dès le mois de mars, et réaffirmée ces dernières semaines : la part de la Région (32 M€ sur 135 M€) dans le financement de la nouvelle gare de la Mogère, à Montpellier, restera gelée tant que la SNCF n'améliorera pas le cadencement projeté (quatre TGV par jour).

"Sur les 286 contributions écrites reçues au sujet des gares nouvelles, seules deux étaient en faveur de ce volet, assure Christian Dupraz, conseiller régional (EELV). Il y a notamment une large unanimité contre le projet de la Mogère."

Un effort de 4 Mds € sur quatre ans

Les autres priorités portent sur la mise en accessibilité du réseau (75 M€ investis d'ici 2021 sur la création de 33 points d'arrêt ferroviaires et 100 points d'arrêt routier) ; sur une meilleure intégration des services autocars/transports à la demande dans une logique intermodale ; sur le maintien des liaisons TET, ou trains d'équilibre du territoire (avec le maintien de la ligne Bordeaux/Toulouse/Montpellier/Marseille, la reprise de la ligne Nîmes/Clermont-Ferrand par la Région, le maintien de la liaison Béziers/Clermont-Ferrand pour une expérimentation de deux ans) ; sur la relance du fret (avec la création d'un fonds régional dédié au sein du budget 2018) ; et sur la relance de la concertation partenariale (avec la mise en route d'un groupement des autorités responsables des transports, ou GART, associant la Région, les Département, les Métropoles...).

Une dernière priorité, l'innovation, a été identifiée, avec notamment un projet de démonstrateur de TER hybride pouvant réduire la consommation énergétique de 10 à 15 %. L'expérimentation, en partenariat avec Alstom, sera conduite dans le courant de l'année 2017.

Au total, le Conseil régional va consacrer 4 Mds € d'ici 2021 à l'ensemble de ces chantiers, soit 2,5 Mds € en fonctionnement, et 1,5 Mds € en investissement. Sur une projection à quinze ans, l'effort financier de la Région se montera à 12 Mds € (8 en fonctionnement, 4 en investissement).

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