L'aéroport de Béziers veut sa ZAE

La présentation, le 2 février, de deux nouveaux partenaires au sein de son syndicat mixte a donné l'occasion à l'aéroport de Béziers Cap d'Agde de dévoiler sa feuille de route à l'horizon 2020. Avec deux objectifs : le cap des 300 000 voyageurs et la création d'une zone d'activité économique.
La nouvelle composition du syndicat mixte : P. Pintre (dir.), G. D'Ettore (Hérault Méditerranée), F. Commeinhes (Thau Agglo), F. Lacas (Béziers Méditerranée), A. Deljarry (CCI 34) et S. Pesce (La Domitienne)

L'aéroport de Béziers Cap d'Agde a présenté, le 2 février, les deux nouveaux partenaires intégrant le syndicat mixte gérant la plate-forme : la nouvelle CCI Hérault (qui succède à la CCI de Béziers), représentée par son président André Deljarry, et Thau Agglo, présidée par François Commeinhes. La structure conserve, par ailleurs, ses membres historiques : les Agglos de Béziers Méditerranée et d'Hérault Méditerranée, la Communauté du communes La Domitienne, et le Conseil Départemental de l'Hérault.

Quelle place pour l'aéroport biterrois ?

Cette logique de gestion est encore susceptible d'évoluer : le syndicat mixte, par la voix de Frédéric Lacas, président de Béziers Méditerranée, a proposé que le Conseil régional Occitanie s'y associe également en tant que membre expert. Après des déclarations parfois mal comprises, en 2016, de la société aéroportuaire de l'aéroport de Montpellier Méditerranée, et d'André Deljarry lui-même au cours de la campagne pour les élections consulaires de décembre dernier, Frédéric Lacas a apporté les éclaircissements suivants :

"Tous les aéroports de la Région Occitanie doivent avoir leur place. Tous les territoires doivent avoir leur place. L'aéroport Béziers Cap d'Agde favorise la création d'emplois et génère de fortes retombées économiques. Il est un vecteur d'attractivité et de développement essentiel à l'Ouest héraultais, au Département et au-delà, à la Région Occitanie. Il est donc indispensable de préserver sa contribution. La concertation et la cohésion entre aéroports doivent prévaloir sur la confrontation et l'opposition."

Bientôt un nouvel opérateur ?

Sur le plan stratégique, une mission a été confiée à la société de conseil aéroportuaire Nice Airport Management, chargée de l'ingénierie des aéroports de la Côte d'Azur, afin d'évaluer le potentiel de développement de la plate-forme, dans l'optique d'y accueillir un deuxième opérateur majeur après Ryanair.

"Parmi les 4 ou 6 grandes sociétés les plus connues sur le secteur, nous ciblons bien sûr un profil de compagnie aérienne low cost, elle-même positionnée sur un marché touristique, explique Pascal Pintre, directeur du syndicat mixte. Il s'agit d'une étude d'hypothèse d'ouverture de ligne ou, au delà, d'une stratégie d'opérateur, plus vaste, qui intégrerait des notions d'accueil, etc."

Toutes compagnies confondues, l'objectif est d'atteindre le cap des 300 000 passagers à horizon 2020, alors que le trafic s'est élevé l'an passé à 243 589 voyageurs, en légère baisse de 0,6 %.

Dans les échéances immédiates, l'aéroport de Béziers se donne l'objectif de rétablir le trafic à 250 000 passagers (+ 2,5 %) dès cette année. La plate-forme, de plus, inaugurera au printemps l'extension de son hall de départ, destinée à fluidifier les opérations de filtrage et d'assistance en escale.

Une ZAE à l'étude

En outre, le cabinet en analyse stratégique BIPE a lui aussi été missionné par le syndicat en vue de valoriser les réserves foncières de l'aéroport et favoriser la création d'une zone dédiée à l'accueil d'entreprises de la filière aéronautique. Plusieurs travaux préparatoires ont déjà été menés dans cette optique : relocalisation de certains aéroclubs, destruction de vieux bâtiments...

Après un travail de repérage des expériences similaires et des success stories enregistrées par des aéroports du Grand Sud (Toulouse, Marseille), un comité de pilotage associant les collectivités partenaires au sein du syndicat mixte sera mis sur pied, sur la base de cette étude (attendue d'ici la fin du 1er semestre), "pour qualifier l'offre et déterminer quelle stratégie d'accueil nous suivrons", poursuit Pascal Pintre.

"Nous pourrons alors identifier les entreprises, les donneurs d'ordre, et les réseaux qui peuvent s'inscrire dans cette stratégie, conclut-il. Nous ne nous mettons aucune barrière : toute activité en lien avec le secteur aéronautique et la présence d'une piste nous intéresse."

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.