La transition écologique, relais de croissance pour les TP ?

Lors de ses dernières Assises, le 28 novembre à Montpellier, la FRTP Occitanie Méditerranée a planché sur les opportunités de business ouvertes par la transition écologique... mais aussi par les PPP. Avec un témoin vedette : l'explorateur Nicolas Vanier.
Olivier Giorgiucci (FRTP Occitanie) et l'explorateur Nicolas Vanier, grand témoin de ces Assises 2017

Le 28 novembre au Corum de Montpellier, les nouvelles Assises de la FRTP Occitanie ont permis à Olivier Giorgiucci, président de la délégation Méditerranée, de dresser un constat à peine meilleur que lors de l'édition 2016 : après une baisse de 5 % de l'activité l'an passée, "les carnets sont un peu meilleur en 2017", assure-t-il.

Le contexte reste atone, néanmoins : en cinq ans, la FRTP Occitanie a perdu 15 % de son activité, et 15 % de ses emplois. Les causes en sont bien connues, et d'ailleurs bien identifiées par la cellule économique de la fédération : sur cette période, les commandes des collectivités territoriales ont chuté de 20 % en Occitanie.

De nouvelles voies

En plus d'un appel en faveur d'une réalisation accélérée des chantiers ("Les délais entre la prise de décision des élus et le début des chantiers ont tendance à s'allonger de façon inexplicable"), Olivier Giorgiucci a tenté d'identifier de nouvelles pistes, dont l'arrivée du Plan Littoral 21, et les opportunités ouvertes par la transition écologique.

"Paris a le Grand Paris Express, mais en Occitanie, les grands chantiers sont derrière nous, affirme-t-il. Or la transition écologique génère d'énormes besoins en requalification des infrastructures et en création de nouveaux équipements. Le littoral est attractif : il faudra donc y accéder et l'habiter autrement, préserver la ressource en eau, préparer de nouvelles formes de mobilité, etc. Et pour cela, il faudra investir massivement dans les équipements de demain."

L'invité vedette de la soirée, l'explorateur, romancier et cinéaste Nicolas Vanier, a abondé dans son sens. Lanceur d'alerte depuis près de 35 ans sur les conséquences du réchauffement climatique, ce dernier en appelle à "l'intelligence au service de solutions innovantes".

"Une 1e solution consisterait à réduire les gaspillages, car nous gaspillons encore 40% de l'énergie que nous produisons, par exemple, cite-t-il. Une 2e solution consiste à exploiter le génie humain, comme le font les métiers de la construction, en allant chercher les énergies de demain que sont le vent, le soleil, la géothermie ou le mouvement des marées."

Plaidoyer pour les PPP

La suite des échanges a tourné sur les moyens de mettre en oeuvre de nouvelles opérations, dans le contexte de contraction budgétaire décrit par Olivier Giorgiucci. Et sur ce point, un plaidoyer assez net en faveur des partenariats public-privé (PPP) est apparu au fil des échanges.

"La mise en place d'un comité d'orientation des infrastructures au plan national, et d'un Schéma Régional d'Aménagement, de Développement Durable et d'Egalité des Territoires (SRADDET) au plan local, sont une première étape, mais le vrai sujet, ce sont 2018, 2019 et 2020, anticipe Jean-Louis Marchand, président de la commission Développement durable à la FNTP. Il faut favoriser un effet levier sur fonds privés car il n'y a plus assez d'argent public, et ce y compris pour des projets communaux de quelques centaines de milliers d'euros."

"Il ne faut pas avoir de tabous sur les PPP : à Narbonne, les privés sont les plus gros donneurs d'ordre, poursuit Alain Péréa, député de l'Aude et vice-président de la commission Développement durable de l'Assemblée Nationale. Je n'ai aucun problème de conscience s'il faut transférer la voirie au privé pendant quelques années pour l'entretenir..."

Une table-ronde réunissant plusieurs entrepreneurs et acteurs économiques, tels que Jean-Marc Bouchet (Quadran) ou Salvador Nunez (Vinci Autoroutes), a permis de juger des modalités et des résultats économiques de "l'écologie en action". Responsable régional développement d'EDF Énergies Nouvelles, Ivan Barthélémy a indiqué que le stratégie "Cap 2030" de l'énergéticien a permis d'installer 500 MW en Occitanie (40 % de la puissance disponible) et de créer 230 emplois... avant de revenir, lui aussi, sur le sujet des PPP.

"Les énergies renouvelables sont désormais une économie mature, et les financements privés peuvent largement contribuer à ce développement, estime Ivan Barthélémy. D'ici 2030, on estime que leur croissance génèrera 40 M€ par an de travaux, y compris dans la ruralité."

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Commentaires 2
à écrit le 04/12/2017 à 14:16
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Et pour compléter le propos et pour proposer des pistes de financement, il faut rappeler que la France est leader mondial en nombre de ronds points. Vu que l'on a en a déjà construit plus que les USA, sauf si l'on à prévu d'indéfiniment tourner en ro...

à écrit le 04/12/2017 à 14:06
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Pourquoi pas les PPP, mais il faudrait aussi mieux équilibrer les contrats en faveur du secteur public, qui manque probablement d’experts juridiques de haut niveau au sein des administrations et collectivités. Il y a tout de même quelques exemples fl...

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