Nouveau tour de table pour l'aéroport de Béziers Cap d'Agde

L'aéroport de Béziers Cap d'Agde a présenté, le 4 octobre, une nouvelle gouvernance, voyant l'entrée de la Région et la montée en puissance du Département de l'Hérault au sein du syndicat mixte. L'opération se traduit aussi par un retrait marqué de la CCI Hérault.
L'ensemble des partenaires de l'aéroport dévoile sa nouvelle dénomination
L'ensemble des partenaires de l'aéroport dévoile sa nouvelle dénomination (Crédits : Aéroport de Béziers)

Les collectivités territoriales associées au sein du syndicat mixte de l'aéroport de Béziers Cap d'Agde ont dévoilé, le 4 octobre, un nouveau tour de table. Ce dernier s'établit désormais ainsi :

  • Communauté d'agglomération Béziers Méditerranée : 31,03 % (soit une contribution financière de 1,33 M€ par an)
  • Communauté d'agglomération Hérault Méditerranée : 31,03 % (idem)
  • Conseil départemental de l'Héraut : 13,79 % (591 000 €)
  • Conseil régional Occitanie : 10,34 % (443 000 €)
  • Communauté d'agglomération Sète Agglopôle Méditerranée : 6,9 % (296 000 €)
  • CCI Hérault : 3,45 % (148 000 €)
  • Communauté de communes La Domitienne : 3,45 % (idem)

Un budget de 4,29 M€

Le remaniement de la gouvernance voit l'entrée au capital de la Région Occitanie, et la montée en puissance du Département de l'Hérault qui, jusqu'ici, n'avait qu'une contribution aux financements des flux touristiques. Avec ce nouveau tour de table, le budget de la plate-forme biterroise s'élève donc à 4,29 M€.

"Sur l'ensemble de l'Hérault, je reste très attaché aux équilibres de territoire, et cet équipement indispensable y contribue. Quand on voit que la fréquentation de l'aéroport a été multipliée par dix en dix ans, notre démarche est amplement justifiée", commente Kleber Mesquida, président du Département de l'Hérault.

"L'aéroport génère 65 M€ de retombées économiques grâce à l'irrigation de touristes sur l'ensemble du territoire : il était donc important pour la Région d'entrer au sein du syndicat mixte, car l'aéroport fonctionne bien en complémentarité des autres. Mais ce que nous faisons ici ne pourra pas être reproduit ailleurs, car Bercy nous impose désormais des contraintes fortes dans les dépenses de fonctionnement de la Région. Quand ces dépenses génèrent du développement économique comme à Béziers, elles sont néanmoins totalement justifiées", analyse Carole Delga, présidente de Région.

La peur du gendarme européen ?

Ce nouveau tour de table se traduit donc, pour chaque partenaire, par une participation en pourcentage au capital de la société aéroportuaire, et non plus par des dépenses forfaitaires, comme dans un passé récent, pour la promotion des flux touristiques. En effet, depuis l'été dernier, l'Union européenne a de nouveau placé dans son collimateur les dépenses engagées pour promouvoir les aéroports locaux en tant que destination touristique : elle a notamment ouvert une enquête sur les contrats passés entre l'APFTE (association de promotion des flux touristiques et économiques) et Ryanair en faveur de l'Aéroport Montpellier Méditerranée.

"Nous essayons tous de trouver le schéma le plus respectueux des lignes directives données par l'Europe. À l'aéroport de Béziers Cap d'Agde, l'investissement de chaque partenaire sera désormais intégré dans un budget sous forme de contribution globale", traduit Pascal Pintre, directeur du syndicat mixte.

Simultanément, le nouveau tour de table permet à la CCI Hérault de réduire sensiblement sa participation. La revente de l'essentiel de ses parts devrait permettre à la chambre consulaire de retrouver des capacités financières sur des dossiers majeurs, tels que la future Montpellier Business School, au moment même où l'État lui impose une ponction de 50 % de ses ressources d'ici trois ans.

"La démarche que nous avons engagée a tout de suite reçu le soutien de la Région, du Département de l'Hérault, et des autres partenaires. Cela illustre à nouveau la mobilisation des collectivités en faveur de l'aéroport. Nous conservons néanmoins une participation au capital, avec une contribution de 148 000 € par an, car nous engageons des actions de valorisation du foncier autour de la plate-forme, dans l'espoir d'y accueillir un jour des entreprises sous-traitantes de l'industrie aéronautique", justifie André Deljarry, président de la CCI 34.

Sous son nouveau nom de "Aéroport de Béziers Cap d'Agde - Hérault Occitanie", la plate-forme a déjà engagé plusieurs investissements : réaménagement de la zone ouest (700 000 €)  avec l'extension du parking et l'installation d'un parc d'ombrières photovoltaïques (8 000 m2), projet de centrale solaire au sol (20 ha). De même, l'aéroport travaille sur l'ouverture de nouvelles lignes d'ici 2020, et la recherche d'une 2e compagnie aérienne partenaire, après Ryanair.

"Nous prospectons du côté de la Belgique, de la Hollande et de l'Allemagne, qui ne sont pas encore assez bien desservies", indique Pascal Pintre.

Vingt-neuvième aéroport français, l'aéroport de Béziers Cap d'Agde - Hérault Occitanie a accueilli 234 000 passagers en 2017 (huit destinations en Europe, dont une liaison vers Paris-Beauvais) et vise les 300 000 par an, à terme. Il compte 110 emplois directs, et génère 580 emplois indirects selon une étude commandée par la Région Occitanie en 2017.

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Commentaire 1
à écrit le 05/10/2018 à 14:28
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"Aéroport de Béziers Cap d'Agde - Hérault Occitanie"... Quel nom à rallonge. On frise le ridicule autant sur la forme que le fond. Quant à la stratégie aéroportuaire de Delga, plus d'un an de réunions et de réflexions avec les acteurs du secteur pour...

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