Recherche : le projet MUSE prépare son grand oral

Le projet MUSE (Montpellier University of Excellence) livre un bilan positif, au bout de deux ans, et avant son passage devant un jury international prévu le 28 novembre. Labellisé "I-Site" dans le cadre des Investissements d'Avenir, le dispositif a notamment permis de soutenir 68 projets de recherche.
La salle des marchés du projet MUSE, inaugurée en 2019
La "salle des marchés" du projet MUSE, inaugurée en 2019 (Crédits : MUSE)

Porté par un consortium de 18 établissements emmenés par l'Université de Montpellier (UM), le projet MUSE (Montpellier University of Excellence) arrive au terme d'une période probatoire de deux ans. Les partenaires engagés dans ce dispositif, labellisé "I-Site" dans le cadre du Programme Investissements d'Avenir en 2017, ont rendez-vous devant un jury international, ce jeudi 28 novembre, pour valider sa reconduction, ou non*.

Destinée à faire émerger en France des universités de recherche de niveau mondial, la labellisation I-Site s'est traduite à Montpellier par un dispositif mobilisant 50 000 étudiants, 6 000 cadres scientifiques, et 130 structures de recherche.

Un nouvelle visibilité internationale

En deux ans, et selon le bilan établi le 25 novembre par les partenaires de MUSE, le dispositif a permis de soutenir 68 projets de recherche autour des trois axes thématiques de MUSE (la sécurité alimentaire, la protection de l'environnement et la santé humaine) et 66 projets d'innovation pédagogique en faveur des étudiants. Il a également conduit à la création de cinq initiatives clefs ("key initiatives", dans les domaines des biomarqueurs, des data santé, de la filière vin, de la mer et du littoral, et du cycle de l'eau) et à une douzaine de partenariats signés avec de grandes universités internationales, notamment UC Davis (États-Unis) en mai 2019.

"MUSE a aussi des retombées en termes de visibilité internationale, comme le prouvent certains éléments de classements internationaux : notre première place en écologie dans le classement thématique de Shanghai, notre progression du top 400 au top 200 du classement général de Shanghai, ou encore notre rang de première université française pour l'innovation dans le palmarès Reuters", se félicite Philippe Augé, président de l'UM.

Par ailleurs, le projet MUSE a reçu 550 M€ de dotations d'État, soit 17 M€ par an. Suite à une convention signée avec la Région Occitanie (chef de la file de la recherche, de l'enseignement supérieur et de l'innovation au titre de la réforme territoriale), celle-ci soutient également le dispositif, à hauteur de 76,8 M€ sur la seule année 2019.

"L'ambition de concentrer la recherche dans des domaines clefs pour atteindre un rang mondial rejoint celle de la Région en vue de créer de la valeur et des emplois durables sur le territoire. Quand MUSE porte des projets sur l'alimentation et sur l'écologie, ils font écho aux priorités de la Région également, à travers le pacte alimentaire ou le plan REPOS (visant à faire de l'Occitanie un territoire à énergie positive d'ici 2050, ndlr)", estime Marie-Thérèse Mercier, conseillère régionale et vice-présidente de l'agence économique régionale Ad'Occ.

Tous les clignotants au vert ?

Quelles sont les chances du projet MUSE d'être reconduit par le jury international ? Les partenaires du projet font valoir que les prescriptions formulées par ce jury en 2017 ont été suivies : la mise en place d'une charte pour la signature commune des publications scientifiques (qui a facilité le rapprochement de MUSE avec SupAgro Montpellier et l'École de chimie), la transformation des structures administratives et internes pour préparer la création d'une "université-cible", l'intégration des organismes de recherche dans les instruments de pilotage actuels et futurs (avec par exemple une Fondation hospitalo-universitaire pour intégrer le CHU de Montpellier à MUSE), et une nouvelle démarche pour travailler en cohérence avec les programmes internationaux portés par le Cirad et l'IRD.

"Les deux seuls critères disqualifiants pour MUSE auraient été l'absence de charte pour la signature commune et le plan vers une université-cible. Or cela été fait : sur le premier critère, nous arrivons aujourd'hui à un taux de 77 % de signatures communes, soit au-dessus de nombreux autres projets I-Site et Idex en France. Certains avaient pris le démarrage d'une période probatoire comme un couperet, mais c'est l'inverse qui s'est produit : chaque institution, qui a pourtant ses propres contraintes, a joué le jeu d'un dispositif engageant les écoles, les organismes, les hôpitaux et les CHU de sorte à faire bouger les lignes", insiste François Pierrot, directeur exécutif de MUSE.

"Je n'envisage pas d'autre scénario que la reconduction", rajoute Philippe Augé. Lequel se projette déjà dans l'après : le mise en route d'un comité d'investissements stratégiques et la poursuite des collèges doctoraux de la politique de pôles de recherche sont au menu de 2020. L'année suivante, le projet MUSE devrait rentrer dans une nouvelle phase statutaire, avec l'intégration de l'École de chimie comme composante de l'UM, la réforme du conseil d'administration de l'UM (quatre élus céderont la place aux représentants de quatre organismes) ou la signature d'une convention d'association avec le futur Établissement national d'agronomie, où SupAgro Montpellier est engagé en première ligne.

* : pour mémoire, l'Université de Toulouse avait perdu son label Idex en 2016, après une période probatoire débutée en 2013. Elle a échoué à le reconquérir en 2018.

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