LeadeR Occitanie décode l'industrie du futur

Le cluster régional des entreprises en croissance maîtrisée, LeadeR Occitanie, a organisé sa 1e grande conférence économique, le 4 juillet à la Grande Motte, sur l'industrie du futur. L'occasion de décoder des concepts clefs tels que le blockchain ou l'IA, et d'en dévoiler le potentiel pour les entreprises en phase de transformation numérique.
Maryam Bini (LeadeR Occitanie) et Laura Calmore (ni2o) pour l'ouverture du colloque
Maryam Bini (LeadeR Occitanie) et Laura Calmore (ni2o) pour l'ouverture du colloque (Crédits : LeadeR Occitanie)

En ouverture des débats, Maryam Bini, vice-présidente de LeadeR Occitanie, a insisté sur le défi majeur de la transformation numérique, "qui inonde le monde" sans que l'industrie ne rattrape son retard : à titre de comparaison, le secteur bancaire affiche un taux de transformation de 77 %, contre 38 % seulement pour les industriels français. Comment expliquer que cette culture du changement ait tant de mal à s'installer ?

L'innovation comme levier de croissance

Posant le décor, Franck Nouyrigat (Startup Weekend) a rappelé que l'époque se caractérise par une révolution d'ampleur inédite : là où la révolution industrielle s'était traduite par un doublement du PIB mondial en 120 ans, la croissance actuelle est dix fois plus rapide.

"Cela interroge sur la nature de l'entrepreneuriat aujourd'hui, quand Uber et Facebook deviennent des leaders mondiaux du transport et des médias sans posséder le moindre taxi ou employer le moindre journaliste. On peut donc se lancer sans rien connaître au business. Ce qui compte désormais dans l'innovation, pour qu'elle dégage des profits et de la productivité, ce sont les talents de l'entreprise, qui conditionnent ce qui pourra être vendu dans cinq ans", analyse-t-il.

Cette vision de l'innovation comme levier de croissance peut irriguer dans toute la société, selon Chloé Bonnet (5by5), pour autant qu'on se défasse de certains mythes : la bonne innovation n'est pas, selon elle, purement technologique. "Innover, c'est capitaliser sur la recherche d'un problème à résoudre plutôt que d'investir sur de nouvelles technologies. La responsabilité de l'entreprise est de créer des espaces de liberté pour les 30 % de l'équipe les plus innovants, au-delà de leur fiche de poste. Il faut sortir de son écosystème, tester rapidement sur un marché et être prêt à recommencer."

Un bon exemple de cette ouverture se retrouve dans les relations grandissantes entre groupes et start-ups, avec l'exemple donné à Montpellier par Plussh et par Dell EMC. La première accompagne des grands comptes, tels que Société Générale, dans leur transformation digitale, tandis que le deuxième a créé des partenariats avec des start-ups comme VR Solution : "L'utilisation de leur solution et d'un casque de réalité virtuelle nous donne des nouveaux moyens de présenter nos produits, et de renouveler nos méthodes de formation pour les jeunes talents qu'on recrute", témoigne Nicolas Guetin (Dell EMC).

Décoder les nouveaux "buzz words"

L'époque se caractérise aussi par de nouveaux buzz words, ou concepts à la mode qu'il faut savoir décrypter pour les intégrer à son business, estime Fabien Cauchy (Metapolis) : à propos du Big Data et de l'IA, ce dernier observe qu'"en dégageant de plus en plus de datas, on dégage aussi des avantages concurrentiels pour produire plus et mieux, comme le démontre un outil tel que la maintenance prédictive chez les industriels".

"Il existe peu d'outils pour prédire les métiers de demain, ou identifier les talents dans un groupe. Nous avons donc créé une plate-forme pour faire du troc de talents dans une communauté, sans sortie de cash, en utilisant les points forts de la blockchain : sourcing sécurisé, transactions tracées, et création d'un livre de comptes partagé entre chaque membre de la communauté", rajoute Alexandra Brehier (Talent Coin).

Les échanges ont aussi rappelé que, quelle que soit les formes qu'elle prend, l'industrie du futur ne pourra pas négliger l'humain, qui doit être replacé au coeur de la transformation numérique. En plus des témoignages de Nicolas Jacquey (Orange Business Services) et David Attali (VR Solution), un autre cas d'usage a été donné par Zimmer Biomet Medtech (fabricant de robots d'assistance aux gestes chirurgicaux) qui se développe autour du concept de "cobot" : une robotique repensée pour assister l'humain dans des taches répétitives.

"Les solutions robotiques existantes quand nous avons créé Medtech en 2002 étaient très difficiles à utiliser. Nous avons donc choisi d'assister le chirurgien sur ce qui lui manque le plus dans certaines opérations : la précision, la recherche du geste parfait", souligne Pierre Maillet, "robotic leader" au sein de l'entreprise montpelliéraine.

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