Fin de la vaisselle jetable : quel impact sur les PME du Languedoc-Roussillon ?

Et si la fin de la vaisselle en plastique marquait une nouvelle ère pour les PME du Languedoc-Roussillon ? Les députés ont adopté, le 11 octobre, le projet de loi sur la transition énergétique, en repoussant à 2020 l’interdiction de la vaisselle jetable. Un choix que entreprises régionales ne voient pas toujours d’un bon œil.
L'entreprise Ecocup aurait préféré que la suppression de la vaisselle jetable soit adoptée en 2017

Au niveau mondial, le marché global la vaisselle jetable est estimé à 1,3 Md €, selon le magazine LSA, spécialisé sur les questions de commerce et de grande consommation. En Languedoc-Roussillon, des entreprises comme Ecocup (Céret, 66), Comatec (Carcassonne, 11) ou encore Solia (Rivesaltes, 66) sont positionnées sur le même secteur. Pour ces trois entreprises, le projet de loi sur la transition énergétique, prévoyant la suppression de la vaisselle en plastique jetable n'est pas sans conséquence.

« Notre concurrent direct, c'est le jetable plastique : si on repousse de deux ou trois ans sa suppression, (comme c'est déjà le cas, puisque l'amendement proposé par un député EELV mentionnait 2017, mais l'Assemblée a préféré choisir l'année 2020, NDLR), cela suppose, pour nous, qu'on recule d'autant notre potentiel de développement, indique Emmanuel Torrent, dirigeant d'Écocup, pour qui la loi ne vient pas assez rapidement. Cela fait déjà 8 ans que l'on milite, au travers de notre activité pour la suppression de la vaisselle jetable : la vraie écologie c'est notre système de lavage des verres. »

Le coût de la production écolo reste problématique

Pour l'entreprise Solia, spécialiste des solutions packaging à usage unique pour la restauration, la loi reste encore floue, voire contradictoire à certains endroits, et la direction affirme qu'elle pourra s'adapter :

« S'il ne faut plus de plastique, on fera autrement : notre métier c'est de proposer des solutions », indique-t-on à la direction, même si la problématique du coût est soulevée.

Enfin, chez Comatec, la loi irrite cette entreprise spécialisée dans la vaisselle à usage unique haut de gamme, même si la nécessité d'être « écoresponsable » est reconnue :

« Nous ne pouvons pas dire que nous sommes totalement sereins, indique Tatiana Rumeau, directrice générale adjointe de Comatec. Nous avons une vraie crédibilité sur notre marché, et une excellente réputation aux yeux nos clients. D'ailleurs, la plupart de nos produits sont réutilisables. Néanmoins si on supprime la vaisselle jetable en plastique, cela signifie qu'il faudra produire avec d'autres matériaux, écologiques, ce qui coûte plus cher. »

La société a déjà deux gammes de produits biodégradables ou recyclables, mais, explique Tatiana Rumeau, elles sont chère, et la part du chiffre d'affaires (17,5 M€ en 2012) sur ces gammes-là reste encore très marginale.

« Par ailleurs, argue-t-elle, la recherche sur d'autres matériaux comme les algues coûte très cher : si notre chiffre diminue, comment pourront-nous financer notre R&D ? Enfin, certains matériaux proviennent d'Asie : sera-t-il possible de produire encore en France ? »

Malgré les réticences qui pourront émerger, la loi sur la transition énergétique, adoptée en première lecture par l'Assemblée Nationale, doit encore être examinée par le Sénat, avant d'être promulguée en fin d'année ou début 2015.

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