Bioviva désaisonnalise ses jeux de société

PME montpelliéraine spécialisée dans les jeux de société, Bioviva crée de nouveaux produits en suivant les modes de consommation, mais a décidé de casser l’effet « fêtes de fin d’année » propre à ce secteur d’activité. Le tout en conservant ses principes d’écoconception, sa marque de fabrique depuis 1996.
Bioviva adopte une stratégie de désaisonnalisation de ses jeux de société

Pas facile de gérer le risque d'une forte saisonnalité lorsque près de 90 % de votre chiffre d'affaires annuel se réalise sur les périodes de fin d'année, et plus spécifiquement lors des fêtes de Noël. Pourtant, c'est le pari qu'a fait la société montpelliéraine Bioviva, spécialiste dans le jeu de société éco-conçu depuis 1996, en tentant d'enlever cet aspect saisonnier à ses produits.

« Il y a un autre critère à prendre en compte, explique Astrid Buisset, responsable marketing et commercial de Bioviva. La consommation de jeux a changé : les gens réalisent un achat de Noël beaucoup plus tard, voire même après les fêtes, en raison d'achats sur internet et de la crise, qui conduisent le consommateur à surveiller le montant de son panier. Même les achats des familles recomposées se font différemment. Pour contrer ces effets, nous avons dû repenser une partie de notre offre. »

Autrement dit, créer des produits moins chers, de plus petit format pour casser un effet prix « de fin de d'année », et attirer le chaland toute l'année.

D'autant que Bioviva se classe dans la catégorie des producteurs de jeux éco-conçus, dont l'ensemble des composantes est fabriqué en France.

« Nos jeux sont à vocation éducative d'une part et de sensibilisation à l'écologie et l'environnement d'autre part, détaille Astrid Buisset. Nous produisons nos jeux dans la Drôme, en prenant garde à ce que tous les composants des jeux soient issus d'une production française. »

Une paille au regard des chiffres du marchés, donnés par WECF - France (Women in Europe for a Commun Future, réseau international de 150 organisations féminines environnementales) : en 2011, dans l'Union Européenne, 5,5 Mds€ de jouets ont été importés de Chine essentiellement, pendant que les plus gros marchés (France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni) ont cumulé 7,5 Mds € de chiffre d'affaires. Bioviva réalisera cette année à peine plus d'1,4 M€ de chiffre d'affaires (contre 1 M€ en 2013, soit une croissance de 38 %) et vise 2 M€ en 2015.

Elle  distribue ses produits auprès des écoles et librairies, auprès des magasins bio et des jardineries, et dans les magasins de jouets spécialisés, avec une répartition d'un tiers de chiffres d'affaires dans chaque branche.

« L'éco-conçu est un peu à la mode, sur le secteur du jouet, mais cela reste encore récent, alors que l'écoconception est notre leitmotiv depuis notre création », se flatte la petite entreprise qui compte 10 salariés.

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