Pour ses voeux à la presse, Alain di Crescenzo, président de la CCI Occitanie, a dressé un bilan 2018 plutôt satisfaisant pour divers secteurs, dont l'industrie en hausse de 4,5 % (contre une prévision initiale de 3 %), la construction en hausse à 7 %, l'informatique en progression 9 %, un niveau de performance étal pour les services, alors que seule l'agroalimentaire fléchit à 1,3 %, contre 3,5 % en 2017.
Même satisfecit en terme de création d'emplois : l'industrie s'affiche en hausse de 1 % (contre 0,1 % en France), la construction à 2,6 % (contre 2,2 %), le tertiaire à 1,6 % (contre 1,3 %), le commerce à 1,2 % (contre 0,7 %) et l'agriculture à 2,9 % (contre 2,2 %).
"Dans tous les secteurs, nous faisons mieux qu'ailleurs en France, mais le solde est relatif car dans le même temps le chômage continue à grimper. Il s'élève à 10,7 % en Occitanie contre 9,1 % en France. C'est le paradoxe de la région : nous créons de l'emploi salarié, mais il y a un tel afflux de population tous les ans, avec 50 000 nouveaux habitants, qu'il n'y a pas de travail pour tous", nuance Alain Di Crescenzo.
Optimisation de la formation
Parmi ses annonces fortes, ce dernier indique que la CCI Occitanie créera, dans les deux mois, une nouvelle structure destinée à rassembler les CFA (centres de formation des apprentis) sous sa responsabilité, et son offre en formation professionnelle continue. Elle sera opérationnelle en 2020.
"Nous allons externaliser la formation, explique-t-il. La formation professionnelle continue évoluant vers un modèle concurrentiel, il devient nécessaire de disposer des bons outils pour faire face au secteur privé. Cette structure pourrait être une entreprise créée ad hoc ou bien un modèle associatif. Nous trancherons la question dans les deux mois."
En outre, Alain di Crescenzo est revenu sur le contexte régulièrement dénoncé par les CCI depuis quelques années : les ponctions sur leurs ressources imposées par l'État. Elles représenteront, selon le président de la CCI Occitanie - également vice-président de CCI France -, 50 % de ressources en moins sur quatre ans, soit une perte de 400 M€ sur le plan national.
"Mon avis est qu'on n'ira pas au bout de ces 400 M€ de baisse. La perte devrait se chiffrer à 200 M€ sur 2019, et je pense que cela s'arrêtera là. Mais si ça ne suffit pas à l'État, la structure des CCI devient ingérable avec 400 M€ en moins. Il n'y aura plus d'élus et il faudra sans doute nous adosser une autre structure comme les conseils régionaux", estime-t-il.
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