Comment le moral des chefs d’entreprises héraultais remontait… avant le coronavirus

Le Medef Hérault Montpellier vient de publier les résultats de son 2e baromètre économique, sondant le moral et la confiance en l’avenir des entrepreneurs du département. Avant que la crise du coronavirus ne vienne menacer l’économie tout entière, ils s'affichaient plutôt optimistes. Mais c’était avant…
Cécile Chaigneau
Samuel Hervé, président du Medef Hérault Montpellier, présente l
Samuel Hervé, président du Medef Hérault Montpellier, présente l (Crédits : DR)

Samuel Hervé, le président du Medef Hérault Montpellier (670 adhérents au 31 décembre 2019, dont 80 % de TPE-PME de moins de 20 salariés), a présenté, le 10 mars, la 2e édition du baromètre économique du Medef qui sonde les chefs d'entreprises du territoire héraultais sur leur perception de l'économie, leurs projets d'investissement et de recrutement, leur moral et leurs grands sujets de préoccupation.

Depuis, la donne a changé et la crise du coronavirus menace l'économie mondiale. Jusque là, sur la centaine de chefs d'entreprise interrogés* de décembre 2019 à fin janvier 2020, 70 % déclaraient avoir confiance dans la conjoncture à horizon de 6 à 12 mois (57 % confiants, 13 % très confiants). Soit une progression de 19 % par rapport à la 1e édition en février 2019, où ils n'étaient que 51 % à exprimer cette confiance. Ce qui laissait 28 % d'entre eux inquiets, et même 2 % pessimistes...

Interrogés sur leur moral, 16 % le disaient très bon, 54 % bon, 24 % moyen et 6 % mauvais.

Recrutements : des prévisions plus optimistes

Par ailleurs, 58 % des chefs d'entreprise interrogés estiment que le niveau de leur activité a été aussi bon en 2019 qu'en 2018, quand ils étaient 52 % l'année précédente.

« Les chefs d'entreprise voient leurs projets d'investissement et leur activité en 2020 de façon plutôt positive : 61 % estiment que l'année 2020 va être bonne ou très bonne, contre 52 % en 2019 à la même époque, notifie le Medef. Ils sont également 18 % à estimer que leurs prévisions d'activité pour le 1er trimestre 2020 seront très bonnes, contre 8 % en 2019 à la même époque. »

Sur la question des recrutements envisagés, l'enquête fait état de « prévisions de recrutement qui évoluent, notamment sur la tranche des recrutements prévisionnels en CDI » : en 2018, 41 % des chefs d'entreprises interrogés ne prévoyaient aucune embauche sur l'année, et début 2019, les prévisions d'embauche en CDI étaient nulles pour 48 %, 43 % envisageaient 1 à 4 projets d'embauche, et 3 % 5 à 9 projets d'embauche.

« Pour 2020, les prévisions d'embauche en CDI sont de zéro pour 42 % des sondés, de 1 à 4 projets d'embauche pour 42 %, et de 5 à 9 projets de recrutement pour 8,24 % », montre l'enquête.

Quelles préoccupations ?

Dans le top 5 des préoccupations des chefs d'entreprise en 2020 - toujours hors coronavirus, rappelons-le - figurent les lourdeurs administratives (51 % contre 45 en 2019), la compétitivité des entreprises (40 % VS 37 %), le ralentissement de la croissance (31 % VS 43 %), les difficultés de recrutement (30 % VS 43 %) et l'évolution de la fiscalité (29 % VS 31 %).

Dernier point observé par l'enquête : la perception positive des réformes actuelles, qui positionne en haut de tableau la baisse de la fiscalité des classes moyennes, juste devant la reconduction de la prime exceptionnelle défiscalisée jusqu'à 1 000 €, et en bas de tableau la disparition des niches fiscales pour les entreprises et le nouvel acte de décentralisation.

Coronavirus, dialogue social et lobbying

Par ailleurs, le Medef Hérault Montpellier relaie les éléments de langage du Medef national sur la crise du coronavirus qui, immanquablement, aura un impact sur les entreprises : « Il est désormais acquis que l'épidémie de coronavirus aura un impact significatif sur l'économie mondiale, même si son impact sur l'économie française reste encore difficilement chiffrable... Le Medef se satisfait de la décision du ministre de l'Économie et des Finances de réactiver la cellule de continuité́ économique, comme de la mobilisation de la BPI pour garantir les prêts que les entreprises pourraient avoir besoin de souscrire pour soutenir leur trésorerie ».

Enfin, dans ses cartons, le Medef Hérault annonce une étude actuellement menée dans le cadre de l'Observatoire départemental du dialogue social (instance composée des organisations syndicales de salariés et des organisations patronales représentatives) et portant sur l'état du dialogue social dans les entreprises à l'occasion de l'installation des CSE, sur la perception du dialogue social par les jeunes.

Un groupe de travail baptisé "influence du Medef Hérault Montpellier" devrait prochainement être lancé « pour faciliter la représentation du Medef et renforcer sa parole auprès des élus locaux, des députés et des sénateurs, et ainsi faire davantage entendre et comprendre la voix des entrepreneuses et des entrepreneurs de l'Hérault ».

* Typologie des entreprises qui ont répondu à l'enquête : 15 % secteur industrie, 71 % services et 14 % commerce. 52 % des entreprises ayant répondu au moins de 10 salariés.

Cécile Chaigneau

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