La crise sanitaire n'a pas enrayé la croissance du groupe gardois Bastide Médical (DG : Vincent Bastide) qui publie, mercredi 26 août après bourse, son chiffre d'affaires 2019-2020 clos le 30 juin. Ainsi, le groupe gardois annonce un chiffre d'affaires de 382 M€ en hausse de 15,4 % par rapport à l'an dernier (331 M€ en 2019).

C'est en fait durant son 4e trimestre, en pleine période de confinement, que Bastide Médical a enregistré une croissance aux airs de thermostat aoûtien (+34,9 %), notamment grâce à l'activité soutenue de quelque 150 points de vente (succursales, franchisés, web).

"Les choses n'ont pas été aussi simples que les chiffres peuvent le laisser paraître. Aucun patient chronique (apnée du sommeil, diabète...) ne nous a été adressé durant cette période car les cabinets médicaux de ville ont, et c'est bien normal, traité en priorité les urgences", explique Olivier Jourdanney, directeur général délégué du groupe. Aussi, il a fallu rapidement nous réorienter en portant un maximum de moyens humains sur l'aide au retour à domicile de patients initialement hospitalisés, et sur notre activité de vente de dispositifs médicaux afin de satisfaire la demande légitime du public en équipements de protection."

Le coût des masques

Ainsi, en plein confinement, le groupe a-t-il revu son modèle en développant de manière rapide son site e-commerce, jusqu'ici embryonnaire, et en assurant l'approvisionnement des magasins en masques, gel hydroalcoolique et gants.

Le défi, notamment logistique, était de taille dans un contexte de forte de demande où les professionnels du transport étaient également sous pression pour, au moins, tenter de tenir les délais de livraison promis.

Comme dans tous les commerces, les prix publics des masques ont fortement augmenté durant la crise, faisant mécaniquement augmenter le chiffre d'affaires du groupe sur ce segment. Une situation dont Bastide Médical se défend d'avoir outrageusement profité, lui qui a par ailleurs offert plusieurs dizaines de milliers de masques à la Ville de Nîmes et au CHU local en pleine pénurie.

"Nous n'avons fait que répercuter les hausses de prix pratiqués par nos fournisseurs asiatiques qui faisaient face à une demande mondiale. Par ailleurs, nous avons dû acheminer des centaines de milliers de masques par avion pour répondre à une urgence. Or, ce mode de transport a aussi un coût.  Rappelez-vous que certains États ont été accusés d'acheter sur le tarmac même des aéroports une marchandise pourtant déjà vendue à quelqu'un d'autre", soulève Olivier Jourdanney, dont le réseau de magasins a bénéficié d'une visibilité inédite durant cette trouble période.

Pour l'exercice 2020-2021 en cours, le groupe entend "dans un contexte toujours incertain, poursuivre son développement organique et bénéficiera de plus de l'intégration des sociétés acquises en juillet en France et en Espagne (9 M€ de chiffre d'affaires annuel cumulé)", précise-t-il dans un communiqué.