Microbia Environnement, créée en 2013 à Banyuls-sur-Mer (66), est prête à commercialiser ses kits de diagnostic ultra rapide permettant de détecter, surveiller et anticiper le risque d'efflorescence de microalgues toxiques dans les eaux de mer et les eaux douces.

Cette mise sur le marché intervient après plusieurs années de R&D. Depuis deux ans, la start-up catalane de biotechnologie propose ses kits sous forme de prestations de service auprès de clients variés (laboratoires, acteurs de la filière eau, collectivités territoriales, conchyliculteurs, etc.), ce qui lui a permis de tester, améliorer puis valider sa technologie de rupture. Cette activité, en croissance, sera complétée par la vente des kits.

Cibler les microalgues toxiques des côtes méditerranéennes et atlantiques

 « Deux familles de kits seront mises sur le marché : une première permettant de détecter deux types de microalgues toxiques marines présentes sur les côtes méditerranéennes et atlantiques françaises (l'Alexandrium et le Dinophysis notamment qui pose problème aux conchyliculteurs du bassin de l'étang de Leucate depuis plus de vingt ans, NDRL), et une seconde composée de quatre types de kits permettant de détecter des espèces très toxiques de cyanobactéries qui prolifèrent dans les eaux douces, notamment dans les plans d'eau », explique Delphine Guillebault, fondatrice et CEO de Microbia Environnement.

Ces kits, très innovants, devraient être commercialisés en France et à l'international, notamment en Angleterre et en Allemagne, à la fin du premier semestre 2021. Ils se présentent sous la forme d'un petit boîtier contenant des réactifs chimiques ainsi que des capteurs colorimétriques. Ils seront principalement destinés aux laboratoires et aux gestionnaires d'eau équipés d'un laboratoire d'analyse.

« Nos kits de diagnostic vont leur permettre d'être autonomes sur leurs analyses, de suivre l'évolution des proliférations, d'établir les tendances de l'activité des micro-organismes dans le milieu selon la saison et d'obtenir des résultats à J0, précise Delphine Guillebault. Cette rapidité du diagnostic permet une meilleure réactivité, notamment dans le cadre de la surveillance de la qualité des eaux de baignade. »

Un objectif de 500 à 1.000 ventes en 2021

Les boîtiers seront assemblés à Banyuls-sur-Mer par Microbia Environnement. Les différents composants proviennent principalement de fournisseurs français et européens.

Concernant les objectifs de vente pour 2021, Delphine Guillebault reste prudente : « Nos objectifs commerciaux dépendent énormément de l'évolution de la crise sanitaire. Idéalement, nous aimerions vendre entre 500 et 1.000 kits de diagnostic cette année, tous secteurs confondus ».

Actuellement, Microbia Environnement emploie sept personnes et prévoit de recruter une personne supplémentaire en 2021 sur un poste d'ingénieur R&D. Lauréate de nombreux prix, dont le prix Alfred Sauvy des Cadres Catalans en 2016, la start-up avait levé 573.000 euros fin 2017 pour financer son développement. Selon l'évolution de son activité, elle n'exclut pas d'ouvrir à nouveau son capital.