MarketLuck mise sur le Royaume-Uni pour gagner ensuite le marché US

Le groupe MarketLuck, l’éditeur de jeux cofondé par le montpelliérain Prosper Masquelier, accélère le développement de nouvelles applications de loterie gratuite. Dans le même temps, il ouvre une antenne à Londres.
MarketLuck prépare le lancement de trois nouveaux jeux, dont deux sortiront au printemps : Bravo Scratch (carte à gratter) et Bravo Bet (pari sportif).
MarketLuck prépare le lancement de trois nouveaux jeux, dont deux sortiront au printemps : Bravo Scratch (carte à gratter) et Bravo Bet (pari sportif). (Crédits : DR)

Alors que les casinos de jeux connaissent une situation critique, la crise sanitaire n'aura pas eu d'impact négatif sur l'éditeur de jeux en ligne, MarketLuck. Au contraire. Depuis le développement en 2016 de Bravoloto, application de loto gratuit en ligne, la société connaît une croissance exponentielle.

Avec son modèle économique reposant sur la publicité et les partenariats de marques, le groupe, cofondé par le Montpelliérain Prosper Masquelier, Philippe Ginestet (actionnaire majoritaire et fondateur de Gifi) et Mathieu Leboucher (directeur opérationnel), annonce fin 2020 plus de 13 millions d'utilisateurs, et une marge brute d'environ 5 millions d'euros (contre 4,2 millions d'euros en 2019) pour un volume d'affaires de plus de 45 millions d'euros.

Un record historique a même été atteint en août dernier avec la diffusion de plus de 100 millions de vidéos publicitaires.

Pile ou Face

Pour son lancement en avril 2020, Bravospeed la seconde application de MarketLuck avait fait l'objet d'une campagne de publicité nationale (TF1, France TV, M6, Canal). Le lancement de Bravo Coin, mi-décembre 2020, a été recentré sur les réseaux sociaux, avec le recours d'influenceurs comme Benjamin Castaldi, Bernard Montiel ou Jean-Marie Bigard pour dynamiser le trafic.

« Pour Bravospeed, c'était la première pub TV du groupe mais au final, cela ne correspondait pas à notre canal de diffusion, admet Prosper Masquelier. Les réseaux sociaux nous coûtent moins chers et sont beaucoup plus efficaces. »

Dix mois seulement après le lancement de Bravospeed qui a trouvé sa vitesse de croisière (1,3 millions d'utilisateurs), l'application Bravo Coin, toujours gratuite mais cette fois uniquement disponible sur Google Play Store, se veut simple, ludique et rapide.

« Dans les jeux en ligne, il y a beaucoup de règles, de chiffres, explique le cofondateur montpelliérain. Nous nous sommes imprégnés de ce qui se faisait dans les casinos qui ont intégré sur leurs tables de jeux des parties de batailles : l'idée était de proposer à des utilisateurs qui s'ennuient mais n'ont pas trop de temps, une interface facile avec un jeu de pile ou face qui prend 30 ou 40 secondes, pub comprise. »

Un pari créatif audacieux

S'il est encore trop tôt pour estimer les retombées de Bravo Coin, le groupe ne cache pas son ambition d'étendre au fur et à mesure sa « galaxie » en continuant à gagner des parts de marché et en accélérant son rythme dans la création de nouvelles expériences de jeux.

« Notre modèle économique fait un carton, assure Prosper Masquelier. Nous mettons d'ailleurs nos propres publicités de jeux dans nos applications. Désormais, notre ambition est de développer des nouveautés chaque mois. »

Pour l'heure, outre ses équipes basées à Montpellier, Paris et Aix (au total une trentaine de collaborateurs), MarketLuck sous-traite avec deux studios de création parisiens qui lui permettent d'agréer savoir-faire et créativité. Trois nouveaux jeux sont déjà dans les tuyaux, dont deux sortiront au printemps : Bravo Scratch (carte à gratter) et Bravo Bet (pari sportif).

1,3 millions d'euros pour capter le marché anglo-saxon

Alors que ses trois applications sont disponibles dans sept pays (France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Suisse, Belgique, Autriche), et après avoir gagné en 2020 sa bataille contre la Française des Jeux (un bras de fer judiciaire pour concurrence déloyale et parasitaire, qui a duré plus de 3 ans), MarketLuck retrouve ses velléités de développement à l'international. Avec, toujours en ligne de mire, le marché américain.

Mais avant de s'y imposer, le marché anglo-saxon est un formidable terrain de jeu. En juillet dernier, l'actionnaire principal Philippe Ginestet a d'ailleurs investi 1,3 millions d'euros pour aider la société à franchir cette nouvelle étape.

« Le marché UK est très important dans la mesure où les jeux en ligne font partie intégrante des mœurs. Le nouveau bureau que nous venons d'ouvrir, avec cinq salariés, va nous permettre d'être opérationnel tant sur l'acquisition et les partenariats que sur la consolidation du produit », explique le cofondateur du groupe qui vise, sur ce secteur, les deux à trois millions de téléchargements en 2021.

Face aux casinos

Avec Gemma Collins (personnalité médiatique et célèbre influenceuse) comme égérie qui porte le projet avec humour et décalage, MarketLuck se donne les moyens (montant de la collaboration non communiqué) pour capter ce nouveau marché qui nécessite quelques ajustements, notamment au niveau de l'interface des jeux (modification de codes couleurs), de manière à coller parfaitement aux habitudes des joueurs anglais.

Mais les enjeux sont de taille. Dans un contexte mouvant où certains casinos (notamment le groupe Barrière) veulent jouer la carte de la diversification en se lançant sur le marché du jeu en ligne, MarketLuck compte bien s'imposer comme leader européen dans son domaine.

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