Comment les entreprises héraultaises se mobilisent pour l'Ukraine

Les premiers dons collectés par la CCI de l'Hérault auprès des entreprises en faveur des Ukrainiens vont être acheminés par le SDIS de l’Hérault. L’élan de solidarité est tel que la question de la logistique pour stocker les marchandises en attendant leur acheminement en Ukraine devient prépondérante, et les entreprises sont aussi attendues sur ce point.
Cécile Chaigneau
La CCI de l'Hérault a collecté 25.000 euros de marchandises qui vont être intégrées par les sapeurs-pompiers dans le flux logistique national.
La CCI de l'Hérault a collecté 25.000 euros de marchandises qui vont être intégrées par les sapeurs-pompiers dans le flux logistique national. (Crédits : Cécile Chaigneau)

Dans l'Hérault, comme partout ailleurs en France, l'élan de solidarité en faveur des Ukrainien soumis à l'agression russe est très grands. A un tel point que certains dons effectués en grandes quantités ne sont désormais plus utiles. Alors la CCI de l'Hérault a voulu répondre à cette solidarité de manière adaptée. Le 22 mars, André Deljarry, président de la chambre consulaire, faisait le point sur l'état de cette solidarité en provenance des entreprises du département.

« Le préfet de l'Hérault, Hugues Moutouh, a mis en place une cellule spéciale dont l'objectif est de structurer les dons à destination de l'Ukraine, mais les associations d'aide aux civils nous ont indiqué qu'aujourd'hui, en raison de l'immense élan de solidarité mondial, l'Ukraine croule sous les camions d'acheminement, mais certains besoins spécifiques ne sont pas satisfaits, a souligné André Deljarry. A la CCI, nous avons voulu répondre à ces besoins ciblés. »

Ces besoins ciblés concernent des matériels spécifiques : cartons de conditionnement, scotchs, lampes autonomes et piles. En moins de 48 heures, un appel au don auprès des entreprises héraultaises a permis de récupérer un premier lot de marchandises : 400 cartons permettant le conditionnement de 5 tonnes de marchandises par la Cartonnerie Ondupack (Le Bosc), 3.000 euros de lampes autonomes par l'Intersport de Lattes, 10.000 piles  par la Centrale d'achat Système U de Vendargues, 6.000 euros de piles par l'Intermarché de Mauguio et autant par l'Intermaché de Saint-Gély, et 3.000 euros de piles par le Super U de Servian. Soit un total 25.000 euros de marchandises qui seront transférées dans les camions du SDIS de l'Hérault.

« Nous allons intégrer ces marchandises dans le flux logistique national via nos deux hubs logistiques, à Roissy avec le ministère de l'Intérieur, et à Colmar avec la Fédération des sapeurs-pompiers de France, précise le colonel Sylvain Besson, directeur départemental adjoint du SDIS de l'Hérault. Aujourd'hui, dix sapeurs-pompiers de l'Hérault sont en mission, certains en Pologne pour aider les réfugiés, d'autres qui vont partir de Roissy pour l'Ukraine, et notre directeur est en mission européenne de préfiguration en Moldavie. »

Accueil d'étudiants et de chercheurs ukrainiens

Le président de la CCI Hérault rappelle que la chambre consulaire a pris trois autres engagements : « Les CCI sont le point d'entrée principale pour les entreprises impactées par la guerre en Ukraine (pour l'heure, la CCI n'a pas eu connaissance de problème particulier et s'attend plutôt à des remontées sur les difficultés d'approvisionnement et la hausse des prix des matières premières, NDLR), nous avons lancé hier avec la Région Occitanie un appel aux entreprises pour la mise à disposition de locaux pour stocker des palettes en attendant leur acheminement en Ukraine, et enfin, nous lançons aujourd'hui, à l'attention des entreprises, un appel aux dons sur le site CCI Hérault où figure une liste de quelques associations françaises et étrangères labellisées "Dons en confiance" auprès de qui flécher ses dons ».

Sur un plus long terme, la CCI Hérault s'engage également à accueillir des étudiants et chercheurs ukrainiens en management au sein de Montpellier Business School « afin de ne pas interrompre leur cursus ». Le président de la CCI annone aussi « la mise en place, avec Purple Campus, de formations sur les métiers en tension pour les Ukrainiens qui arriveront ».

« Tout ça s'ajoute aux dispositifs que la Région et la Métropole de Montpellier mettent en place, et si d'autres besoins sont exprimés par la cellule de la préfecture, on est à l'écoute et il faudra réagir très vite », ajoute André Deljarry.

Les collectivités mobilisées

En effet, le 12 mars dernier, la Région, la Métropole de Montpellier (et ses 31 communes), un grand nombre des collectivités du territoire ou encore le CHU de Montpellier participaient au convoi humanitaire parti de Toulouse pour acheminer 400 m3 de dons de première nécessité (denrées alimentaires, vêtements, produits d'hygiène, médicaments, ainsi que 12 palettes de matériel médical donné par le CHU de Montpellier) jusqu'en Pologne, à proximité de la frontière ukrainienne.

 « Alors que notre convoi humanitaire vient de rentrer en Occitanie, après avoir livré 400 m3 de dons en Pologne, à la frontière avec l'Ukraine, nous adopterons un pack de mesures pour venir en aides aux ukrainiens, particulièrement aux nombreux déplacés contraints de fuir leur pays, ainsi que pour soutenir les initiatives locales qui émergent partout en Occitanie », déclare Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, à deux jours de l'Assemblée plénière qui se tiendra ce jeudi 24 mars.

Ce 22 mars, le conseil métropolitain de Montpellier a voté une aide d'urgence de 50.000 euros en faveur de l'Ukraine et la Ville mobilisera le même montant lors de son prochain conseil municipal.

Selon un communiqué de la préfecture de l'Hérault le 18 mars dernier, 476 personnes en provenance d'Ukraine étaient à ce jour recensées dans l'Hérault, dont environ 1/3 d'enfants. Les déplacés ukrainiens ne disposant pas d'attaches locales sont accueillis et pris en charge au gymnase mis à disposition par la Ville de Montpellier (d'une capacité de 80 places) et équipé par la Croix-Rouge. Un second centre d'accueil a été activé dans l'Hérault, au Palais des Congrès de Béziers, ainsi qu'un hébergement de second niveau, dit "d'accueil collectif",  au CCAS EDF du cap d'Agde.

Cécile Chaigneau

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