Avec un bon bilan 2021, Bio-UV initie le versement d’une prime d’émission à ses actionnaires

Bio-UV, le spécialiste héraultais de la désinfection de l’eau par ultraviolet, coté en bourse depuis 2018, a su tirer parti d’un marché de la piscine résidentielle particulièrement dynamique. Et son activité maritime (équipement des navires en systèmes de traitement des eaux de ballast), qui avait pâti de la crise sanitaire, bénéficie des premiers effets de rattrapage. Pour la première fois de son histoire, l’entreprise va proposer de verser une prime d’émission à ses actionnaires.
Cécile Chaigneau
Benoît Gillmann, P-dg de Bio-UV à Lunel (Hérault).
Benoît Gillmann, P-dg de Bio-UV à Lunel (Hérault). (Crédits : DR)

Alors qu'il présente le bilan 2021, Benoît Gillmann, le président de l'entreprise héraultaise Bio-UV, spécialiste des systèmes de traitement et de désinfection de l'eau par ultraviolets (mais aussi ozone, électrolyse de sel et procédé d'oxydation avancée), souligne le fait : « En vingt-deux ans d'existence, c'est la première fois que Bio-UV va proposer, lors de l'assemblée générale des actionnaires du 25 mai prochain, un versement de 0,05 euros par action au titre de l'exercice 2021. Il s'agit d'une prime d'émission (et non de dividendes, le dirigeant insiste, NDLR) parce que nous souhaitons récompenser nos actionnaires. C'est un geste que nous faisons de façon raisonnable de manière à pérenniser le principe et à s'inscrire dans une politique de distribution régulière au cours des prochains exercices ».

Un geste qui témoigne aussi d'un bilan positif et optimiste. L'entreprise lunelloise (cotée sur Euronext Growth depuis 2018) a terminé l'exercice 2021 sur un chiffre d'affaires consolidé de 33,5 millions d'euros (+ 4%), qui monte à 44,4 millions d'euros en intégrant l'activité de l'entreprise toulousaine Corelec (solutions de traitement de l'eau de piscines par électrolyse de sel) rachetée par Bio-UV en octobre 2021. Sur l'ensemble de l'année 2021, Corelec a réalisé un chiffre d'affaires de 11,9 millions d'euros, en progression de  + 101% par rapport à 2020.

« Notre Ebitda (proforma, NDLR) est de 7,5 millions d'euros, soit une marge d'Ebitda de 16,8%, et notre résultat net de 3,3 millions d'euros, soit 7,4%, ce qui est remarquable dans notre histoire, affirme Benoît Gillmann. Notre stratégie de croissance externe sur le récréatif est extrêmement payante, même si nous avons aussi progressé sur les autres business... Notre croissance a été belle en France mais nous avons pâti de la crise sanitaire à l'export sur l'activité de notre division Maritime. »

Encore 35.000 navires à équiper

Dès l'automne 2021, Benoît Gillmann expliquait la courbe en berne sur cette activité : faisant face à des niveaux d'activité records, les acteurs du fret maritime, sous tension, privilégiaient l'optimisation des taux d'utilisation de leur flott, reportant la mise aux normes et l'équipement de leurs navires en systèmes de traitement des eaux de ballast.

Ce segment est toutefois encore un axe de croissance : « Nous sommes dans la dernière ligne droite de trois ans (en vertu de la Convention internationale BWM entrée en vigueur le 8 septembre 2017, NDLR) pour que les bateaux s'équipent en systèmes de traitement des eaux de ballast. Le décalage de l'année dernière se retrouve maintenant ». Selon Bio-UV, le potentiel d'activité de cette division en 2022, 2023 et 2024 peut s'appuyer sur encore environ 35.000 navires à équiper au niveau mondial.

Concernant l'export, le dirigeant pointe également « une situation encore compliquée au Moyen-Orient »...

« Evoluant dans un marché complexe depuis plus de deux ans, auquel est venu s'ajouter la crise géopolitique de ce début d'année 2022, je tiens à remercier et féliciter toutes les équipes de Bio-UV pour leur efficacité, leur mobilisation et leur motivation, insiste Benoît Gillmann. Cet engagement nous a permis de réaliser une excellente année 2021, et d'engager un début d'année 2022 prometteur et en croissance... Cette année 2021 témoigne également de la poursuite d'une stratégie claire et ambitieuse, avec une prise de position forte sur le marché récréatif, à travers le rachat de Corelec, et le début de notre montée en puissance sur les marchés de l'aquaculture, des process industriels et de la réutilisation des eaux usées ("reuse") notamment. »

Anticipation sur les approvisionnements

En dépit du conflit en Ukraine et de tensions toujours fortes sur les chaînes d'approvisionnement, le dirigeant de Bio-UV affirme avoir bien démarré l'exercice 2022 : « Nos fondamentaux sont solides, nous avions 10 millions d'euros de trésorerie fin 2021. Et à l'issue du 1er trimestre 2022, Bio-UV est en croissance de + 23% (en intégrant Corelec, NDLR), sur le périmètre historique, le groupe est en croissance organique trimestrielle de + 15%, avec une progression soutenue de l'activité de la division Maritime ».

Le groupe n'est pas directement exposé à la guerre en Ukraine : l'entreprise n'a pas de site de production ni de salarié dans le pays, et a réalisé seulement 1% de son activité en 2021 en Russie, Biélorussie et Ukraine, sans aucun achat direct avec des fournisseurs dans ces pays. En revanche, elle est exposée elle aussi aux difficultés d'approvisionnement en matières premières.

« Nous avons beaucoup anticipé sur ces sujets - inox à base d'acier, composants électroniques, cartes électroniques, etc. - et aujourd'hui, notre stock est assez élevé, indique Benoît Gillmann. Mais les retombées que nous subissons, ce sont les hausses de prix et la désorganisation du transport qui rendent le quotidien complexe. Jusqu'à présent, nous avons pu répercuter les hausses de manière raisonnable grâce à ce travail d'anticipation sur l'approvisionnement. Nous continuons de diversifier nos sources... »

Le groupe emploie aujourd'hui près de 160 salariés (après une vingtaine de recrutements sur les douze derniers mois) mais le dirigeant souligne une tension sur les recrutements : « Ce sont surtout les exigences et la façon de raisonner des candidats qui a un peu changé avec la crise sanitaire... Nous parvenons malgré tout à pourvoir nos besoins en raison de notre activité plutôt vertueuse qui attire les candidats ».

Cécile Chaigneau

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