Les deux acteurs de l'immobilier qui annoncent aujourd'hui s'associer sont bien connus de l'écosystème montpelliérain de l'immobilier. Le premier, Alexandre Teissier, est le fondateur d'Hibrid et du Marché du Lez et le P-dg de Gaïa Promotion. Le second, Olivier Ganivenq, est le directeur général du groupe Promeo.
La foncière Hibrid est spécialisée en immobilier tertiaire enrichi : elle développe des lieux de convivialité hybrides, sa marque de fabrique étant des associations de concepts de vie et de services déclinés autour de thématiques, favorisant les circuits-courts et le développement de synergies locales. Sa vitrine, c'est le Marché du Lez à Montpellier, un site de 6.550 m2 ouvert en octobre 2016.
Le groupe Promeo, créé il y a 43 ans à Sète, est une entreprise familiale aujourd'hui présidée par Olivier Ganivenq, œuvrant dans les secteurs de l'immobilier (1.200 logements par an sur des opérations en accession, social, résidences gérées étudiants, seniors ou tourisme, ainsi que des espaces de bureaux et de coworking) et du tourisme. Le groupe, qui a notamment été copromotion sur l'immeuble L'Arbre Blanc à Montpellier, annonce avoir généré 145 millions d'euros de volume d'affaires en 2021.
Les deux sont des entreprises familiales qui revendiquent une vision commune. Une vision qui se matérialise par l'entrée de la Financière OG du groupe Promeo, aux côtés de la famille Teissier, au capital des deux SAS Le Marché du Lez et Les Berges du Lez, à hauteur de 50%.
Un investisseur et gestionnaire
« La famille nantaise Lesguer était actionnaire depuis 2017 mais il avait été entendu dès le départ que ce serait pour cinq ans, explique Alexandre Teissier à La Tribune. Il était donc prévu qu'elle sorte en juillet 2022... Comme nous sommes en phase de développement, avec 16 ou 17 projets en France, j'avais besoin d'un investisseur à nos côtés mais je souhaitais qu'il soit aussi un gestionnaire. C'est le cas de Promeo, dont la financière a donc racheté les parts de la famille Lesguer. »
De son côté, Olivier Ganivenq ne cache pas son enthousiasme pour le concept du Marché du Lez, devenu en quelques années un lieu branché de référence : « Je trouve le concept exceptionnel. C'est un tiers-lieux hybride, qui mixe les usages puisque dédié au commerce et à la gastronomie mais aussi aux bureaux ou au coworking. Ça a du sens aujourd'hui. Alexandre Teissier a la volonté de développer ce concept partout en France et donc besoin d'accompagner ce développement. Cela nous donne une arme complémentaire pour développer des projets immobiliers adossés à ce concept. Il va nous permettre d'exprimer toute notre expérience et nos différents domaines d'expertise, en termes de développement immobilier et touristique, de montage de concepts et de produits innovants ».
Le Marché du Lez, à Montpellier.
Une équipe dédiée
Cette première étape naturelle préfigure, à court terme, une association entre Promeo et Hibrid afin de développer à travers la France ce concept du Marché du Lez. Elle devrait se traduire par la création prochaine d'une structure de gestion commune, visant à renforcer les ressources humaines et financières d'Hibrid.
« Déployer le concept du Marché du Lez demandera d'avoir une équipe dédiée pour accompagner les projets et gérer ces espaces, précise Olivier Ganivenq. Alexandre a la connaissance de cet univers et de sa commercialisation, et Promeo apporte la partie accompagnement et gestion puisque c'est notre culture. »
Les deux nouveaux associés insistent toutefois de concert : cette association ne rend pas exclusive l'implication de Promeo en tant que promoteur dans les projets à venir.
« Les différents partenariats déjà initiés entre Gaïa Promotion ou Hibrid et plusieurs sociétés de promotion se poursuivent », déclare Alexandre Teissier pour rassurer ses partenaires historiques (par exemple Ametis ou le groupe GGL).
De la Halle Nova au stade Nicollin
En termes d'ambitions, Alexandre Teissier a déjà démontré son appétit... A Montpellier, outre le Marché du Lez, Hibrid est également porteur de la Halle Nova (avec le groupement Gaïa Promotion, Ametis et Lazard Group Real Estate), lieu hybride de plus de 22.000 m2 en R+5 dans le quartier montpelliérain de Cambacérès en plein développement, qui proposera des espaces de travail, de coworking, de restauration, de sports, de commerces et d'événementiel.
« Nous avons obtenu le permis le 15 septembre dernier, nous achetons le terrain début décembre (avec environ dix mois de décalage sur le calendrier annoncé, NDLR) et nous commencerons alors les travaux, indique Alexandre Teissier. 70% des espaces sont déjà commercialisés... Nous sommes aussi en finale de l'appel à projet des Halle de Saint-Jean-de-Védas avec Ametis, et en finale du concours Ode à la Mer 2 pour 38.000 m2 de bureaux et 12.000 m2 de commerce adossés au futur stade de foot Nicollin. »
L'entrepreneur a par ailleurs déjà posé des jalons un peu partout en France.
Hibrid est ainsi lauréat, avec le groupement Ametis-Ideom, du Manifesto-Village des médias à Dugny, en région parisienne, dans le cadre de l'organisation des Jeux Olympiques Paris 2024. Ce projet immobilier a vocation à accueillir les médias du monde entier durant les Jeux Olympiques Paris 2024, avant d'être transformé en un ensemble de logements et commerces. Selon Alexandre Teissier, le chantier avance selon le calendrier initialement fixé et les bâtiments sont aujourd'hui hors d'eau et hors d'air.
Lille, Angoulême, Dijon, Rungis
« A Lille, le permis de construire du projet ECHO dans le quartier Euralille est encore en cours d'instruction, détaille-t-il. Nous avons gagné, avec Ametis, le projet de la caserne à Angoulême, soit 14.500 m2 dont 4.000 m2 de tiers-lieu et halle gourmande et 10.000 m2 de logements. Le compromis a été signé il y a trois semaines et nous déposerons le permis de construire en fin d'année... Les projets à Lyon, Nantes et Rueil-Malmaison sont tous les trois en attente de modification du PLU. Nous étions n°1 à l'issue du 1e tour de l'appel à projet de la Cité du champagne à Reims mais il a été annulé suite à une demande des commerçants du quartier. »
Concernant le projet dijonnais, la Ville attendait de voir comment fonctionnerait la nouvelle Cité gastronomique avant de donner son feu vert. Hibrid, lauréate du foncier avec GGL, a dû revoir la programmation du lieu, soit désormais 11.000 m2 de logements, 5.000 m2 de coworking et 2.000 m2 de commerces mais sans halle gourmande ni restaurant. Elle dit attendre l'avis de la municipalité d'ici fin octobre.
Enfin, Hibrid/Gaia Promotion sont aussi en finale de l'appel à projet de la Cité gastronomique de Rungis (50.000 m2) avec Pitch Promotion et Ametis. La décision, qui devait être rendue en octobre, est repoussée à début décembre.
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