Entreprise familiale créée il y a trente ans par Michel Pryet et son épouse Yumi, la société Aromandise (27 collaborateurs) s'est d'emblée positionnée sur le développement et la distribution de produits issus de l'agriculture biologique, bien-être et éthiques.

Après deux années de forte croissance (2020 et 2021), la PME montpelliéraine a connu un léger coup de frein en 2022, accusant une baisse de 6%, pour un chiffre d'affaires de 5,8 millions d'euros. Un résultat à mettre en regard d'un contexte inédit en Europe où le marché du bio a, lui, nettement fléchi, avec des ventes ayant chuté de 10 à 20% (sources IRI).

« Nous sommes sur le bio par conviction environnementale et sociale mais santé et bienêtre sont le cœur de nos produits, explique Michel Pryet. Nous travaillons par exemple sur des substituts de sel, de sucre, ou des fibres solubles. Or ce secteur, très tendance, est peu impacté, ce qui explique notre léger fléchissement. »

Une production au rythme soutenu

Avec un catalogue de 400 références, Aromandise distribue une large gamme de senteurs naturelles (40% du CA), d'épicerie certifiée AB (comprenant notamment de l'épicerie japonaise), de thé et de tisanes, qu'elle vend respectivement sous les marques Les Encens du Monde, Aromandise et Hildegarde de Bingen.

Porteur de valeurs humanistes et culturelles, le couple de dirigeants travaille avec un réseau d'environ 3.000 magasins bio en France (qui représente 75% de son chiffre d'affaires) mais aussi des librairies spirituelles, des jardineries (Botanic...) et des chaines de produits culturels et déco (Nature et Découvertes, Cultura...).

S'inspirant des savoir-faire traditionnels du Japon, d'Inde , du Tibet mais aussi de l'Europe, le département R&D de Aromandise conçoit régulièrement de nouveaux produits qui sont ensuite fabriqués par des partenaires industriels.

La société va ainsi lancer prochainement une gamme de matés gourmands (menthe réglisse et gingembre verveine), un mélange de plantes à rituel, une chicorée torréfiée en infusette et sachet compostable, une sauce onctueuse avec version saté (indonésienne) ou couscous, et un miso non pasteurisé.

« Les produits sortent chaque année à un rythme soutenu, précise le dirigeant. Ces nouveautés représentent 5 à 10% de notre chiffre d'affaires ! »

Intégration de nouveaux process

Pour accélérer, Aromandise vient d'acquérir une parcelle adjacente à ses locaux sur laquelle va être construit un bâtiment polyvalent de 2.900m2. Coût de l'investissement : 6 millions d'euros. Ce nouveau site intégrera un entrepôt réfrigéré de 1.000m2, un atelier pour la préparation logistique, deux ateliers de production ainsi qu'un showroom.

« Nous voulons intégrer des process à valeur ajoutée sur un programme innovant de produits d'épicerie salée ; ce programme est encore confidentiel, nous allons déposer un brevet, lâche Michel Pryet. En intégrant une partie de la production, le site nous permettra de capitaliser sur notre savoir-faire. Quant au showroom, il accueillera nos clients et proposera des formations. Nous souhaitons ainsi transmettre notre expertise à nos revendeurs. »

Les travaux du site devaient démarrer d'ici deux mois pour une livraison prévue en mai 2024.

Cap sur les pays scandinaves

Gérée en famille, la gouvernance de la société va évoluer avec, en septembre prochain, la nomination, d'Alice, fille ainée des Pryet, au poste de directrice générale. La cadette, Elsa, vient de prendre la direction du service export.

Avec seulement 10% de son chiffre d'affaire réalisé à l'export, principalement en Belgique, au Danemark et en Allemagne, Aromandise a de fortes velléités de conquête de nouveaux marchés. Deux nouvelles personnes viennent d'être recrutées dont l'une à Copenhague, point de base pour un développement sur les pays scandinaves.

En parallèle, la PME mise désormais sur le web ne représentant, pour l'heure, que 2% du chiffre d'affaires.

« Les freins informatiques ont enfin été levés indique Michel Pryet. En début d'année, une nouvelle version du site a été lancée, nous pouvons commencer à monter en puissance. Nous projetons d'ailleurs de créer un studio d'enregistrement pour faire des podcasts et des vidéos qui seront diffusés sur le site. »

Aromandise ambitionne de passer le cap des dix millions d'euros d'ici 2028.