Les apiculteurs du Languedoc-Roussillon en état de calamité agricole

Le Languedoc-Roussillon enregistre une chute historique de sa production de miel de 50 à 80 %, représentant un manque à gagner de 10 M€ de CA pour les apiculteurs. Déclarée en état de « calamité agricole » sur l’ensemble des cinq départements, la filière demande des aides publiques.

C'est une première historique : la quatrième région française productrice de miel en volume (1 200 tonnes en 2012) enregistre une chute catastrophique de sa production, de 50 à 80 %, selon les miellés, en 2014 par rapport à 2013. Les stocks sont au plus bas, laissant craindre un « effondrement de la filière ». Une situation dramatique qui aboutissait, jeudi 26 novembre, à l'annulation du concours des miels Sud de France organisé par la Chambre régionale d'agriculture.

Principale cause de cette baisse significative des volumes : les conditions climatiques des derniers mois, « les gros orages ayant eu des conséquences dramatiques sur la floraison notamment du châtaignier, ce qui a lessivé les fleurs », selon Hervé Parain, apiculteur dans le Gard et représentant apicole de la Confédération Paysanne.

Calamité agricole

L'ampleur de la crise est tel que pour la première fois, l'ensemble des cinq départements engageait mi-octobre auprès des instances gouvernementales, une procédure de reconnaissance de l'état de calamité agricole. Attendu le 17 décembre, l'arrêté ministériel devrait permettre aux producteurs professionnels (possédant au moins 70 ruches) qui en feront la demande de toucher les premières indemnisations début 2015. « Une peccadille, de l'ordre de 4 à 6 € par ruche », s'insurge Éric Lelong, président de l'association de développement de l'apiculture professionnelle Languedoc-Roussillon (ADAPRO LR), qui à l'appel des syndicats veut demander une « revalorisation des aides de l'État, passant de 20 % à 35 % ».

« Les trésoreries sont exsangues. Les apiculteurs nouvellement installés ne pourront survivre à cette chute de production », poursuit le représentant commission apicole FNSEA qui va solliciter dans les prochains jours, « de façon imminente des aides directes de la Région ».

Cette nouvelle crise apicole est une catastrophe de trop pour la filière, confrontée depuis plusieurs années à une hausse de mortalité des colonies d'abeilles :

« Nous sommes pris en tenaille entre des intoxications récurrentes qui déciment le cheptel, rappelle Hervé Parain. Les pesticides (qui entraînent une perte hivernale entre 13 à 30 % équivalent sur trois ans à la disparition total du cheptel d'un apiculteur), les nuisibles de type varroa, le frelon d'Asie, et désormais le cynips, un parasite venu d'Asie qui depuis deux ans décime les châtaigniers du Gard et de l'Hérault. Nous vivons une crise d'urgence, beaucoup d'entre nous ne pourront attendre dix ans. »

Le mot est lâché, les apiculteurs ne se satisferont pas de simples déclarations d'intention. « Il n'y aura pas d'apiculture durable s'il n'y a pas d'assainissement de l'environnement », insiste Éric Lelong. La filière appelle au dialogue avec l'ensemble du monde agricole, et attend du gouvernement « des décisions politiques courageuses ». Pour « qu'on ne dise pas un jour : pourquoi les apiculteurs ont tout cassé ? »

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Commentaires 12
à écrit le 01/12/2014 à 19:42
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ma fois continuer à travailler avec des abeilles qui ne sont pas adapter à votre biotope ,et votre apiculture n'en sera que plus catastrophique!!! optez pour de la noire local ou peut-être la buck, mais en tous cas pas de l'italienne ou macédonniène,...

le 14/12/2014 à 10:47
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Le type d'abeille n'a rien à voir dans la chute de production et votre propos ne tient pas la route car vous citez la buck (j'ai bien noté le peut-être) alors que vous récusez l'italienne qui est une composante essentielle de la buck. Sans compter qu...

à écrit le 01/12/2014 à 7:54
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d'accord pour dire qu'il n'y a pas d'apiculture durable sans assainissement de l'environnement, mais il faut rajouter "à condition de créer et de maintenir des environnements mellifères" Pourquoi certains affirment que les abeilles ont "plus à manger...

le 14/12/2014 à 11:00
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Les conditions dans les villes sont différentes à plus d'un titre. Tout d'abord les sources d'eau sont partout (fontaines, clim, nettoyage des rues) alors que dans les campagnes lorsqu'il y a de la sécheresse c'est plus compliqué et quand vous transh...

à écrit le 30/11/2014 à 0:54
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Ils n'ont qu'à souscrire une assurance au lieu de pleurnicher l'état pour continuer à se goinfrer...

le 01/12/2014 à 7:57
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souscrire une assurance ne peut régler les problèmes de fond...

le 01/12/2014 à 9:43
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Ah bah oui, la voilà la solution miracle ! Pourquoi on n'y a pas pensé avant ??? Les assurances ! Bravoooooo Micheeeeeeeeeeeel !

le 16/12/2014 à 7:59
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une assurance sur la mort pour vivre plus longtemps de notre métier... Assurons donc la planète, les actionnaires ont déjà les yeux qui brillent !

le 21/03/2016 à 17:02
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pauvres apiculteurs! on sait que nos gouverneurs se fiche de l'agriculture, et surtout de la bio. ce qui compte pour eux c'est une politique qui leur rapporte de l'argent! et en plus les assureurs sont des voleurs....Le jours où iil n'hy aura plus d'...

à écrit le 28/11/2014 à 14:13
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Il faut vraiment aider la filiére! Que les politiques comprennent enfin l'importance à préserver les abeilles pour notre propre équilibre, environnemental et humain

le 21/03/2016 à 17:05
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Tout à fait! et si tout le monde avait l'intelligence de le comprendre on en serait pas là.

le 21/03/2016 à 17:11
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Aux députés et sénateurs: mettez fin au massacre des abeilles!.... Pour nos apiculteurs sauvons nos petites abeilles. Si elles meurent nous aussi seront menacés! elles sont notre santé...(https://secure.avaaz.org/fr/abeilles_france_neonicotinoides_...

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