Les agriculteurs auditionnent les candidats aux régionales

Les principales têtes de liste aux élections régionales ont été invitées à présenter leur projet pour le secteur agricole devant un parterre de 400 agriculteurs du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées, réunis à Montpellier le 23 novembre.
Les candidats ont été entendus par la FRSEA LR et MP, et les Chambres d'agriculture régionales

Les principales têtes de liste aux élections régionales se sont succédées à la tribune, le 23 novembre à Montpellier, pour présenter leur projet en matière de politique agricole pour la future grande région devant près de 400 agriculteurs du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées.

Chaque candidat disposait de vingt minutes pour convaincre un auditoire qui avait des attentes bien précises.

« Entre les mois de mars et juillet, les responsables agricoles [FRSEA LR et MP, Jeunes Agriculteurs (JA) LR et MP, Chambres régionales d'agriculture, Coop de France LR et MP] des treize départements se sont réunis pour construire un projet agricole pour la grande région, explique Christian Mazas, le président de la FRSEA Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Celui-ci contient dix orientations qui ont été communiquées aux candidats en octobre. Nous allons aujourd'hui les écouter pour voir dans quelle mesure ils intègrent nos propositions ».

Deux sujets principaux

Les questions de l'irrigation et de la marque Sud de France figurent parmi les principaux sujets évoqués par les candidats. De leur côté, les agriculteurs s'étaient prononcés sur « la nécessité de créer de nouvelles retenues d'eau et l'extension de la marque Sud de France à l'ensemble de la grande région ».

Dominique Reynié (LR-UDI), Carole Delga (PS-PRG) et Louis Aliot (FN) ont répondu positivement à la volonté des agriculteurs d'accroître les prélèvements sur la ressource en eau. Le premier s'est engagé à « bâtir un grand programme de retenues d'eau », la seconde à « élaborer un schéma hydraulique régional »  et le troisième à « consulter le peuple pour construire un grand plan sur l'eau et la création de retenues collinaires ».

En ce qui concerne la marque ombrelle régionale, Gérard Onesta (EELV) a déclaré préférer « un nom issu de la nouvelle identité régionale plutôt que Sud de France ». Partisane de l'extension de la marque Sud de France à toute la grande région, Carole Delga a tout de même proposé que la mention Sud-Ouest puisse figurer sur les étiquettes. Quant à Louis Alliot, il s'est dit « réservé car la marque Sud de France est un label qui ne convient pas à tous les produits, notamment à ceux issus du Sud-Ouest ».

Des propositions inattendues

Plus inattendus, des sujets telles que les assurances contre le risque climatique ont été évoqués par certains candidats. Philippe Saurel (Citoyens du Midi) a ainsi proposé « la construction d'un fonds régional pour faire face aux catastrophes climatiques » et Dominique Reynié a lui mentionné « la mise en place d'une assurance complémentaire contre le risque climatique qui sera provisionnée chaque année à hauteur de 5 M€ ».

En proposant de « passer d'une logique de subventions à celle d'avances remboursables sans prélèvement d'intérêts», Gérard Onesta a également séduit certains responsables agricoles.

« Au final, nous sommes satisfaits car chacun des candidats a montré qu'il avait pris la mesure de l'enjeu agricole pour le développement économique de la future région, conclut Grégoire de la Roussière, le président des JA du Languedoc-Roussillon. Après, il est clairement apparu que certains maîtrisent mieux le sujet que d'autres et qu'ils se le sont davantage appropriés. »

La grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées compte 74 530 exploitations agricoles, ce qui en fait la seconde région française sur ce critère. Pourvoyeuse de main d'œuvre, l'agriculture régionale crée 164 000 emplois dont 82 000 emplois agricoles, 43 000 emplois agro-alimentaires et 40 000 emplois dans les services. Son chiffre d'affaires s'élève à 13,7 Mds €, ce qui en fait le premier secteur économique de la nouvelle région (11,5 Mds € pour le tourisme et 7,5 Mds € pour l'aéronautique).

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