Médithau veut relancer l’élevage de moules en mer ouverte

La société de conchyliculture Médithau prend un nouveau virage. Le 10 mars, elle a démarré l’exploitation de son nouveau site à Frontignan (34), et projette de redéployer l’élevage de moules au large de Sète, dans l'espoir de redynamiser la mytiliculture en mer ouverte.
Cécile Chaigneau

L'agrément vétérinaire est tombé le 9 mars dernier. Médithau, entreprise de conchyliculture basée à Marseillan (34), n'attendait que ça pour lancer, dès le lendemain, l'exploitation de son nouveau site industriel de traitement des moules à Frontignan (lavage, purification, conditionnement, expédition).

Un investissement de 2,2 M€ de travaux de transformation et d'équipements, qui devrait permettre une croissance de 15 à 20 % par an, pour, à terme, doubler la production de moules de l'entreprise.

« On se dote d'un outil bien dimensionné pour se positionner sur le long terme, commente Florent Tarbouriech, le dirigeant de Médithau. Nous traitons 5 000 tonnes par an aujourd'hui, et on devrait passer à 10 000 sur le site de Frontignan. »

Croissance à l'export

Le site de Marseillan conservera les activités administratives de l'entreprise, ainsi que l'activité ostréicole que le dirigeant prévoit déjà de développer en profitant de l'espace libéré.

En 2015, Médithau a réalisé un chiffre d'affaires de 11 M€ dont 15 % à l'export (50 % sur l'huître), et prévoit une croissance de 15 % pour 2016. Alors que 20 à 30 % de ce chiffre se fait sur les huîtres aujourd'hui, cette proportion pourrait ainsi monter à 40 % à horizon de cinq ans.

Une dizaine de salariés de Marseillan sont partis à Frontignan, et une dizaine d'autres salariés ont été recrutés et formés, soit une vingtaine de personnes sur le nouveau site, « pour commencer », précise Florent Tarbouriech.

1 000 à 2 000 tonnes en mer

Le dirigeant a aussi une autre idée en tête : redéployer l'élevage de moules en mer ouverte, au large de Sète.

« Aujourd'hui, la production locale de moules en mer est presque réduite à néant à cause de la prédation des daurades, alors qu'il y a des milliers d'hectares de concessions disponibles, souligne-t-il. On va mettre ce qui faut en place comme solution innovante pour produire 1 000 à 2 000 tonnes en mer ouverte.

Actuellement, les gros volumes de moules traitées par Médithau proviennent de Méditerranée italienne ou espagnole. Seules quelque 500 tonnes de moules sont élevées sur l'étang de Thau.

« Nous voulons être moteur du redéploiement de la mytiliculture en mer ouverte, affirme Florent Tarbouriech. L'idée serait de mettre en place une solution à titre expérimental dès cet été, et de la déployer en 2017 pour une première production en 2018. »

Autre projet pour le printemps 2017 : adjoindre un restaurant au site de Frontignan afin de poursuivre l'activité d'agritourisme démarrée avec le Saint-Barth à Marseillan. Le restaurant s'appellera L'Usine et sera doté d'une capacité d'accueil plus importante que le Saint-Barth.

Cécile Chaigneau

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