L'agritech gagne du terrain en Occitanie

Le 1er salon régional de l'agriculture connectée se tient à Montpellier, les 15 et 16 novembre. L'offre de solutions innovantes, comme la proposent la trentaine d'exposants présents, convainc de plus en plus de professionnels, selon les données communiquées par les experts et les chambres d'agriculture.

Première initiative de ce genre dans la nouvelle région Occitanie, le salon de l'agriculture connectée de Montpellier, AgriConnect, a rassemblé une trentaine d'exposants au Domaine de Verchant. La palette de technologies et services proposées, par des sociétés locales telles que Wezr (premier capteur météo connecté qui rectifie les prévisions en continu), SMAG (systèmes d'information agronomique et solutions informatiques pour l'agriculture) ou encore Fruition Sciences (application web fournissant des informations décisionnelles pour la gestion du vignoble), récemment récompensée lors de La Tribune Wine's Forum, illustre l'étendue des solutions innovantes à la disposition des secteurs agricole et viticole pour optimiser la gestion des exploitations, accroitre leur productivité, développer leur e-réputation, etc.

L'agritech se répand en Occitanie

Innov'Action, le programme de sensibilisation à l'agritech lancée dès 2008 par le réseau des Chambres d'agriculture, implique désormais la quasi-totalité des régions françaises. Selon les données restituées lors du salon par la Chambre régionale d'agriculture, 25 fermes et exploitations d'Occitanie (200 en France), soit 950 participants, se sont associés au programme 2016, lors des deux sessions de juin et d'octobre.

"Face à la crise qui touche la filière, et dans l'objectif de mieux prendre en compte les attentes sociétales (notamment sur la réduction de l'utilisation d'intrants, NDLR), la recherche de solutions innovantes intéresse de plus en plus d'exploitants, confirme Pierre Goulard, coordinateur d'Innov'Action pour la Chambre. Il revient alors aux Chambres d'agriculture d'identifier ces innovations, de les qualifier, et de vérifier les données disponibles."

Sur le programme 2016, plusieurs tendances fortes ont été identifiées, dans les techniques de production (autonomie alimentaire en élevage, cépages résistants pour la viticulture, semis directs en grandes cultures, etc.), dans l'organisation du travail (vente directe en ferme bovine, élaboration de produits bois à forte valeur ajoutée, etc.), dans la réduction des intrants (transferts des technologies utilisées en agriculture biologique, désherbage mécanique, etc.) et de la consommation énergétique (stockage du carbone dans les sols grâce aux couverts végétaux, etc.).

"Au fil des ans, notre exploitation s'est spécialisée dans la production de salades à l'année, et cette spécialisation est un atout pour s'équiper en matériel performant, témoigne Emmanuel Bonnefond, dirigeant de la société Bonnefond & Fils (40 ha d'exploitation à Vic-la-Gardiole et à Maurin, CA 2015 : 1,4 M€). Nous avons investi sur une bineuse à caméra, montée sur tracteur, dont il n'existe que 15 exemplaires en France, afin de désherber mécaniquement et limiter l'utilisation d'herbicides. Son usage est d'autant plus justifiée ici en région que les herbicides conventionnels sont neutralisés par les fortes chaleurs."

L'essor du financement participatif

Du côté des financeurs, le Crédit Agricole du Languedoc confirme une hausse annuelle constante de son prêt Agilor, ciblant les agriculteurs (7 000 dossiers en 2015, soit 102 M€ investis). Sur le volet de l'accompagnement à l'innovation, la banque est en train de construire Le Village by CA à Montpellier, livrable en 2017, sur un modèle proche du Village by CA en fonctionnement depuis deux ans à Paris.

"Le secteur de l'agri-agro représente à ce jour 8 % des start-ups que nous accompagnons, indique Fabrice Marsella, le "maire" du Village by CA Paris. C'est le deuxième secteur le plus représenté dans notre activité, et sans aucun doute l'un des plus actifs dans l'économie numérique d'aujourd'hui."

Du côté du crowdfunding, MiiMosa, le 1er site de financement participatif de l'agriculture et de l'alimentation, créé par le Catalan Florian Breton, a collecté 2,2 M€ en deux ans d'activité, soit 500 porteurs de projet financés. La plate-forme s'est pourtant lancée, en 2014, sur le constat suivant : le financement participatif ne comptait alors que 0,6 % de projets en agriculture.

"Avec 8 M€ collectés tous les ans entre 2008 et 2011, 600 M€ en 2016, et 2 Mds € prévus en 2020, le financement participatif double tous les ans en France, résume Florian Breton. Nous prévoyons nous-mêmes de collecter 10 M€ à l'horizon 2020. 40 % des porteurs de projets que nous accompagnons ont plus de 40 ans : il s'agit souvent d'agriculteurs installés, qui souhaitent se diversifier grâce à l'innovation."

MiiMosa, qui s'appuie sur les réseaux des Chambres d'agriculture et les syndicats agricoles, annonce par ailleurs qu'elle lancera prochainement des appels à projet avec les caisses régionales du Crédit Agricole, dont le Crédit Agricole du Languedoc, "pour des campagnes de collecte de 20 000, voire 50 000 €".

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