Le salon Vinisud à quitte ou double

Adoptant une périodicité annuelle, le salon international des vins Méditerranéens se déroulera entre les 29 et 31 janvier prochain, à Montpellier. Présenté à la presse le 21 décembre comme une solution pour pérenniser ce salon, le nouveau format compte à date 894 exposants mais sera déficitaire pour l’organisateur, Adhesion Group.
L'édition 2016 de Vinisud a attiré 31 000 visiteurs

« L'année 2017 sera charnière pour le salon Vinisud, lance René Moreno, conseiller régional d'Occitanie, le 21 décembre, à l'Hôtel de Région de Montpellier. Créé en 1994 sur un rythme bisannuel, le salon international des vins méditerranéens s'annualise et nous devons relever ce défi pour nous projeter sur l'édition de 2018. »

Après une 12ème édition en février 2016, la 13ème édition de Vinisud se déroulera donc entre les 29 et 31 janvier 2017 au Parc des Expositions de Montpellier. Elle ambitionne de rassembler 20 000 visiteurs (dont 28 % d'acheteurs internationaux) et 950 exposants (31 000 visiteurs et 1 650 exposants en 2016).

« À date, nous sommes sur le point de relever le défi de l'annualisation, indique Ahmad Monhem, directeur général d'Adhesion Group, la société organisatrice de l'événement. Nous enregistrons 894 exposants [dont 450 entreprises d'Occitanie, NDLR] et nous attendons 20 000 visiteurs, dont 6 000 acheteurs internationaux. La tenue simultanée du FIA (Forum International d'Affaires) organisé par Sud de France Développement va également apporter 200 acheteurs étrangers.  »

Ce « défi de l'annualisation » est une réponse « prise à l'unanimité par le conseil d'administration pour assurer la pérennité du salon », explique Ahmad Monhem pour qui l'objectif est d' « établir une relation plus continue et permanente entre les acheteurs et les producteurs ».

Première opération déficitaire

Cette nouvelle périodicité ne se fait pas sans effort. Pour attirer les exposants, Adhesion Group a octroyé une remise de 22 % aux participants.

Un tarif spécial (500 €) a même été appliqué aux jeunes vignerons, occasionnant « une dépense de 35 000 € pour une recette de moins de 15 000 € », précise Ahmad Monhem. Enfin, le budget communication et marketing a été revu à la hausse (+ 35 %).

Au total, l'investissement global pour cet événement est de 2 M€, soit une augmentation de 500 000 € par rapport aux éditions précédentes.

« Nous allons perdre de l'argent pour l'organisation de l'édition 2017 de Vinisud, confie Ahmad Monhem. Nous estimons ces pertes à 500 000 € ou 600 000 €. Mais nous investissons sur l'avenir. Jusqu'en 2016, le salon était rentable mais à terme, il allait perdre en efficacité sous sa forme bisannuelle. »

L'un des facteurs de la fragilisation de Vinisud est la multiplication des salons dans le secteur viticole et la pression concurrentielle qui en découle.

« Le contexte est difficile avec la montée en puissance de certains salons comme celui de Prowein Düsseldorf en Allemagne et l'arrivée de nouveaux salons comme celui de VinoVision à Paris qui a empiété sur les anciennes dates de Vinisud », résume Fabrice Rieu, le président de Vinisud.

Quid de Millésime Bio ?

Les relations sont également compliquées entre les salons viticoles « locaux » puisque la modification des dates du salon Vinisud (les dates historiques étant en février) a débouché sur une crise ouverte avec le salon Millésime Bio, occasionnant le départ de celui-ci à Marseille, comme l'a révélé Objectif Languedoc-Roussillon.

« Nous avons tourné la page de cette polémique débuté en juin, indique Ahmad Monhem. Certains ont voulu nous faire porter la responsabilité de cette crise. Nous ne sommes pas d'accord. L'évolution des dates est une volonté de la Région, des acheteurs et des producteurs. Elle aurait permis une synergie avec Millésime Bio. »

L'affaire n'est pas close : une rencontre entre le cabinet de Carole Delga, la présidente de Région, et les organisateurs de Millésime Bio, l'association SudVinBio, s'est déroulée le 23 novembre.

« Le départ de Millésime Bio pour son édition de 2017 à Marseille n'était pas une bonne nouvelle mais il faut se projeter sur 2018 désormais, estime René Moreno. Des discussions sont entamées pour trouver une complémentarité entre ces événements. »

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