Les vins de Pays d’Oc en mode combat

Confrontés à une baisse des prix et à un ralentissement des ventes, les producteurs des vins de Pays d’Oc IGP ont convié la coopération, les vignerons indépendants et le négoce régional à une première réunion le 3 février pour organiser la riposte, notamment vis-à-vis des vins espagnols et de la grande distribution.
De g. à d.: Jean-Marie Fabre, Boris Calmette, Jacques Gravegeal, président du syndicat des producteurs des vins Pays d'Oc IGP, et Gérard Bancillon, président des Collines du Bourdic.

Une réunion de concertation s'est tenue le 3 février, à Montpellier, entre des représentants de la production viticole (syndicat de producteurs des vins de Pays d'Oc IGP, coopérateurs languedociens et Vignerons indépendants d'Occitanie) et des metteurs en marché, notamment Grands Chais de France, la Maison Jeanjean et la Maison Castel.

« Cette première réunion avait pour principal objectif de rassembler les acteurs de  la production afin de vérifier que nous partagions la même vision de la situation et des enjeux que soulèvent la baisse des prix et le recul des sorties de chais des vins de Pays d'Oc IGP, indique Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons indépendants d'Occitanie. Les principaux metteurs en marché des vins de Pays d'Oc étaient également présents car chaque acteur de la filière doit partager la même stratégie en matière d'offre régionale. »

Opprobre sur la grande distribution

Le problème est bien là : l'ensemble des acteurs de la filière ne joue pas le jeu, selon les représentants de la production. Et c'est la grande distribution qui est incriminée, notamment pour « des anomalies d'étiquetage et d'emballage de Bag in Box confusants constatées dans les linéaires », indiquent-ils. Et ces « anomalies » permettraient de remplacer de façon discrète du vin Pays d'Oc IGP par du vin espagnol beaucoup moins cher...

Les pratiques commerciales de la grande distribution ont déjà occasionné une rencontre entre le syndicat agricole FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et la Fédération du commerce et de la distribution, le 1er février 2017, à Paris.

« Suite à cet état des lieux, l'ensemble des participants a décidé d'inviter conjointement et rapidement en région la grande distribution nationale afin d'engager un dialogue constructif et créer un relationnel régulier permettant de mettre en place le respect de l'identité et de la qualité du label Pays d'Oc dans les rayons », annoncent les participants.

Un nouveau segment de vin

Pour « protéger » le label Pays d'Oc, une seconde piste est envisagée avec la création d'un nouveau segment de vin en région. Davantage positionné en entrée de gamme, ce segment serait un « socle de vins d'assemblage » faisant office de bouclier pour « sécuriser et pérenniser » les vins Pays d'Oc IGP.

Une telle initiative n'est pas nouvelle en région. En 2013 déjà, les viticulteurs et les metteurs en marché de la section IGP du CIVL avec l'ambition de « créer un socle de vins d'assemblage » regroupant l'offre des trois IGP de département (Aude, Gard, Hérault) et baptisé « Terres du Midi », indiquait à Objectif, en mars 2016, Boris Calmette, le président de Coop de France LR.

« La création d'une IGP socle dans cette région est indispensable, estime Xavier  de Volontat, président du CIVL. Nous avions milité en faveur de la création de l'IGP Terres du Midi et je regrette que les Pays d'Oc n'aient pas associés le CIVL à cette réunion car les IGP de département sont concernés par la problématique. »

Une suite encore à venir

Le syndicat des Pays d'Oc IGP précise « que les syndicats de producteurs d'IGP de département seront conviés en temps voulu pour élaborer cette stratégie de filière ».

« La création d'un nouveau segment est une solution mais ce n'est pas la seule, précise Jean-Marie Fabre. Lors de cette réunion, nous avons proposé deux pistes de réponses pour faire face aux difficultés actuelles mais il y en aura d'autres. »

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