Le Sitevi, salon International des équipements et savoir-faire pour les productions vigne-vin, olive, fruits-légumes, a ouvert, le 28 novembre, ses portes à Montpellier. Dès l'ouverture, les visiteurs se pressaient nombreux dans les allées de cette gigantesque exposition, dont les dix halls affichent cette année complets suite à une participation record des exposants (1 100 exposants soit 174 de plus qu'en 2015).

Malgré la conjoncture difficile pour la viticulture française, qui enregistre cette année sa plus faible récolte depuis les années 50 suite au gel de printemps et à la sécheresse estivale, les professionnels se sont déplacés nombreux, venus de France et de plus d'une cinquantaine de pays étrangers, pour s'informer sur les dernières innovations du marché, en pleine mutation sous l'effet notamment de la forte demande pour les produits bio.

Trois tendances fortes

Les organisateurs avaient d'ailleurs placé cette édition sous le signe de l'innovation et de l'anticipation, mettant en avant, à travers le palmarès du Sitevi Innovation Awards, trois grandes tendances de fond de la filière vigne et vin :

• le développement du numérique, qui permet d'appuyer le raisonnement agronomique, non plus sur quelques données par parcelle, mais sur des milliers de données, facilitant la prise de décision et permettant des actions beaucoup plus ciblées ;
• l'amélioration de l'efficacité des appareils de traitements ;
• l'optimisation de la qualité.

Nouveauté cette année sur le salon : le village start-ups, qui regroupe 10 jeunes pousses porteuses de solutions innovantes, illustre bien la percée du numérique dans la filière agricole.

Carbon Bee AgTech, jeune entreprise de la Drôme, propose par exemple un système permettant, à partir d'imagerie agronomique et d'intelligence artificielle, d'analyser la signature lumineuse du végétal et de détecter les symptômes de maladies avant même qu'ils ne soient perceptibles à l'œil. Le capteur qui récupère ces données s'adapte sur drone, tracteur ou smartphone.

Chouette, start up parisienne, propose elle aussi un suivi des maladies de la vigne (mildiou, esca et flavescence dorée) grâce à un drone, doté d'une autonomie d'une heure de vol, qui prend des images à résolution millimétrique. Ces images ensuite traitées par intelligence artificielle, permettent de détecter la présence de la maladie et d'intervenir de façon ciblée.

Un tracteur 100 % électrique

Le souci d'une viticulture plus respectueuse de l'environnement est également au cœur des préoccupations des professionnels, comme en témoigne cette initiative de la fédération gardoise des vignerons indépendants, qui présente un tracteur vigneron interligne 100 % électrique. Le syndicat de vignerons a fait appel aux compétences locales, à savoir l'Ecole des Mines d'Alès et l'IUT de Nîmes, pour mettre au point cette innovation, avec l'appui du Conseil Départemental du Gard.

Équipé de 400 kg de batterie, ce tracteur dispose d'une autonomie de 4 heures de travail. Sans bruit, sans fumée, sans vibration, sans entretien, et avec une consommation énergétique réduite, cet outil a été testé avec un outil de travail du sol. Reste à trouver des industriels qui seraient prêts à développer et fabriquer ce tracteur.

Le Sitevi se prolonge sur trois jours jusqu'au 30 novembre.