C'est en présence de Carole Delga, présidente de la région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, et de Gérard Bertrand, vigneron négociant, que Jean-Fred Coste et Jean-Luc Andrieu, respectivement président et directeur d'Héraclès, ont profité de la pose de la première cuve pour présenter le futur pôle d'innovation agroalimentaire du territoire.

« Dans notre plan stratégique de 2011, a rappelé Jean-Fred Coste, nous avions trois objectifs majeurs : permettre au plus grand nombre de producteurs de vivre de leur métier, soutenir un authentique projet coopératif autonome et moderniser nos outils de production en préservant l'environnement Ainsi est né le projet de création d'un nouveau site unique de production qui, à terme, permettra de vinifier 120 000 hl, répondant ainsi aux besoins d'un bassin de production élargi. »

Le projet industriel, dont le montant s'élève à 15,5 M€, a mobilisé l'Etat et les acteurs du territoire (Région, Département du Gard, communes et Communauté de communes, France Agrimer, Agence Bio, partenaires banquiers...). Alors qu'il manque 10% pour achever l'opération et que l'année 2017 enregistre, en raison d'une météo défavorable, une très basse production (53 000 hl contre 73 000 hl en 2015), Carole Delga a tenu à rassurer les coopérateurs.

« Malgré la conjoncture, la Région a fait d'importants efforts pour soutenir ce projet (750 000 €, NDLR) et va continuer à l'accompagner dans sa recherche de financement complémentaire. »

Premier producteur bio de France

Créé en 1939, le vignoble de la voie d'Héraclès compte aujourd'hui 68 coopérateurs répartis dans un rayon de 40 km autour de Vergèze (30). Si la cave emploie 20 salariés générant près de 9 M€ de CA, ce sont 500 emplois directs ou indirects qui sont impactés par cette dynamique collective.

Engagée dans la production bio depuis 94, Héraclès a vu, au cours des dix dernières années, son portefeuille de production s'inverser, le bio représentant aujourd'hui 80 % de l'activité.

« Nous sommes leader en France en terme de bio et ce projet innovant va fédérer de nouveaux vignerons, se réjouit Gérard Bertrand, viticulteur et partenaire historique d'Héraclès.

Implanté sur la commune de Codognan, en bordure de la RD 979, le nouveau bâti de 6 000 m2 (occupant 3,5 ha sur un espace agroforestier de 10ha, propriété de Nestlé Waters Sud), devrait être livré en juin 2017. Son innovation en terme de conception énergétique - volets d'aération sur le bâtiment, protection des cuves du rayonnement, production d'énergie photovoltaïque...- est en phase avec le projet industriel qui se veut écologique, innovant, performant.

« Ce pôle d'innovation agroalimentaire va s'appuyer sur l'optimisation foncière des fonctions : espace d'accueil adapté, ergonomie du travail (moins de déplacement et de manutention), fosse de réception semi enterrée avec quai basculant pour éviter le risque C02, et flexibilité des capacités de production pour permettre l'accueil de nouveaux coopérateurs bio », détaille Jean-Luc Andrieu.

Premier VinoLab Tech

Conçu par huit ingénieries d'expertise, le futur laboratoire assurera formation, prototypage et test de nouvelles technologies, en vue de devenir un centre de référence européen, véritable vitrine pour l'ensemble des clients et professionnels du monde de l'œnologie biologique.

« La coopération a besoin de renouveler ses outils techniques et d'aller plus loin dans le vignoble, le 4.0 part du pied de vigne jusqu'au client final, explique Gérard Bertrand. Ce projet est à la pointe de l'innovation, de la technologie mais aussi de la qualité intrinsèque des produits (traçabilité accrue). Tous les regards vont se porter sur cette première cave pilote du 3e millénaire. »

La bonne santé financière et le portefeuille de clients stables ont permis à Héraclès de se lancer dans ce projet innovant qui devrait permettre de répondre à une demande croissante en bio et créer ainsi de la valeur écologique, de l'emploi et de la richesse partagée.

« L'agriculture est un élément fondamental du développement durable et du développement économique ; c'est à ce titre qu'elle doit être prise en compte. La meilleure illustration en est ce projet », conclut Philippe Gras, maire de Codognan.