Viticulture : les variétés résistantes aux maladies entrent en piste

Pour favoriser le développement des cépages résistants aux maladies, le Conseil départemental de l’Hérault participe à la création d’une plantation expérimentale sur un de ses sites départementaux. Onze variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium ont déjà été plantées.
(Crédits : DR)

Pour relever le défi de la réduction des traitements phytosanitaires, la viticulture régionale s'engage dans la plantation de cépages résistants aux maladies.

Le 18 avril dernier, Kléber Mesquida, président du Conseil départemental de l'Hérault, a porté sa pierre à l'édifice en participant à la plantation d'une parcelle expérimentale sur le site départemental du domaine des Trois Fontaines au Pouget, où une parcelle de 50 ares a été mise à disposition des Vignerons de la Vicomté d'Aumelas, pour tester différentes variétés de vignes résistantes au mildiou et à l'oïdium.

Le projet est mené en partenariat avec la Chambre d'agriculture de l'Hérault qui suivra le comportement de ces différentes variétés et le Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc (CIVL).

Onze variétés résistantes dites variétés Bouquet, du nom de son obtenteur, ont été plantées sur trois porte-greffes différents. Elles seront comparées à des témoins constitués par des cépages Vitis Vinifera tels que le chardonnay, le merlot et le cabernet sauvignon. Plantées depuis une dizaine d'années au domaine de Pech Rouge à Gruissan (11), ces variétés ne reçoivent aucun traitement et produisent régulièrement.

Des freins au déploiement de ces variétés

La demande des viticulteurs régionaux est forte pour déployer ces variétés Bouquet qui, outre leur résistance aux maladies, donnent des vins d'un profil aromatique proche de celui des vins languedociens.

En 2017, le CIVL a obtenu de l'INRA la possibilité pour les viticulteurs régionaux de planter ces variétés Bouquet à titre expérimental, dans un cadre très contrôlé. Une soixantaine de producteurs s'étaient portés candidats pour planter ces hybrides chez eux sur une surface totale de 90 ha.

Deux ans plus tard, ce ne sont qu'une quinzaine d'hectares qui ont été plantés. Manque de disponibilité en plants, freins administratifs, « relation compliquée avec l'INRA », selon Bernard Augé qui pilote ce programme au CIVL.

Des essais à poursuivre

Heureusement, d'autres possibilités existent. Depuis janvier 2017, quatre autres variétés résistantes développées par l'Inra sont désormais autorisées à la plantation en France. Douze autres hybrides résistants aux maladies, développés en Allemagne, Suisse et Italie, peuvent également être plantés dans le vignoble français.

Les quantités de plants disponibles sont là encore limitées, ce qui freine le déploiement de ce vignoble résistant. De plus, l'adaptation de ces différentes variétés aux terroirs languedociens reste à explorer : comment vont-elles se comporter dans notre région, quels types de vins pourront-elles donner ?

Les premiers essais donnent déjà une petite idée, qu'il reste à préciser avec des plantations à plus large échelle.

Les pépiniéristes peinent à fournir

Les producteurs régionaux s'y emploient : Vincent Pugibet, au domaine de la Colombette à Béziers (34), a été le premier à s'engager résolument dans cette voie. Un quart de son vignoble, soit une soixantaine d'ha, est aujourd'hui planté de variétés résistantes.

Le pépiniériste italien VCR annonce qu'il a vendu 250 000 plants de sa variété Soreli au cours des deux dernières années en France, ce qui représente une cinquantaine d'ha dont 80 % en Languedoc.

Le pépiniériste audois François Calmet indique avoir fourni cette année 100 000 plants de variétés résistantes allemandes (Souvignier gris et Cabernet Cortis pour l'essentiel).

« Il y a une forte demande des viticulteurs, que nous peinons à fournir car nous manquons de plants », précise-t-il.

Laurent Mayoux, de la délégation régionale de France Agrimer, estime quant à lui à une centaine d'ha les surfaces actuellement plantées en variétés résistantes en Languedoc. Malgré tous les freins, le mouvement semble donc bien lancé.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 29/04/2019 à 10:13
Signaler
J’ai planté du Cal 6.04 de Valentin Blattner.. en expérimentation .. interdit à la vente , donc j’envisage une distribution gratuite ... il est EXTRA ... 🥂.. il faut se fédérer pour sauver le soldat "Grenelle de l’environnement" né en 2012 ... chiffo...

le 28/10/2019 à 11:44
Signaler
Bonjour, Je cherche désespérément quelques pieds de Cal 6.04 (ou greffons). Puis-je savoir où vous les avez achetés? bien à vous Guilhem Mazoyer Vigneron amateur dans les Cévennes

à écrit le 26/04/2019 à 18:00
Signaler
C'est quoi ces plants? Des OGM ? J'en veux pas. Préfèrerais encore boire du Clinton, du Bacot, du Carignan ou du Boulaouane, pourvu qu'ils soient sans pesticides.

à écrit le 26/04/2019 à 13:31
Signaler
si mes variétés de plans Hybridés ressemblent aux plants de tomates Hybrides que j ai testé l année dernière..... méfiance sur le résultat gustatif des vins..... on va finir avec des vins coca cola d'ailleurs certains professionnels s inquiètent s...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.