Semences potagères : AsteraSeed se diversifie

Spécialisée dans la production de semences potagères, AsteraSeed réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires à l’export, pour le compte d’obtenteurs. La société audoise, qui a doublé en quatre ans sa gamme de produits, relance des productions hybrides manuelles et se positionne sur le marché très porteur des « baby leaves ».
AsteraSeed investit régulièrement dans son usine de triage
AsteraSeed investit régulièrement dans son usine de triage (Crédits : DR)

Basée à Lasserre-de-Prouille (11), la société AsteraSeed (25 salariés) créée en 2011 par Françoise Falip et spécialisée dans la production de semences potagères, enregistre depuis sept ans une croissance continue et régulière, de l'ordre de 5 à 8 % par an.

« AsteraSeed est une PME qui est partie de zéro pour arriver aujourd'hui à un prévisionnel de 7M € de chiffre d'affaires », se félicite Daniel Pujol, président d'AsteraSeed, entré au capital de la société en 2014.

Avec à sa tête deux coactionnaires qui ont chacun plus de trente ans d'expérience dans la production de semences potagères, AsteraSeed a su se hisser parmi les leaders mondiaux, notamment dans le domaine de la carotte et du persil.

Un réseau de 300 agriculteurs multiplicateurs

Une réussite et un développement amplifiés dès 2014 par le rattachement au siège social de l'EARL Joli Cœur (exploitation française de 380 ha, spécialisée dans la production de semences potagères) et d'Innovaseed, département R&D.

« Nous nous inscrivons dans un cursus qui va de la création variétale à la distribution du produit final, synthétise Daniel Pujol. Notre département R&D vise à adapter aux évolutions environnementales les techniques culturales des espèces que nous multiplions - optimisation des programmes de traitement pour utiliser moins de produits phytosanitaires notamment -, à garder une économie de production, et à développer de nouveaux produits en tenant compte du contexte agro-climatique, économique et sociologique. »

Des essais agronomiques et variétaux en micro-parcelles (phase 1) aux techniques culturales en macro-parcelles (phase 2), il faut compter trois à quatre années avant la commercialisation du cursus technique aux agriculteurs (phase 3). AsteraSeed a étoffé son réseau et travaille avec plus de 300 agriculteurs multiplicateurs, implantés principalement dans le Sud-Ouest de la France, majoritairement dans le Tarn et l'Aude.

Baby leaves et productions hybrides

En à peine quatre ans, l'entreprise a doublé sa gamme de produits, proposant à ses clients semenciers un catalogue d'une trentaine d'espèces,, allant des plus classiques (chou, navet, melon...) aux plus exotiques (bunching, chou chinois, pak choi,...).

« Pour répondre au marché du "baby leaves" (mélanges de salades, très prisés des consommateurs, NDLR), en forte croissance, nous avons été amenés à travailler des espèces comme les feuilles de betterave, la roquette sauvage ou les épinards. Nous sommes aujourd'hui capables de produire sous nos latitudes des graines d'épinards à un prix inférieur au Danemark, gros producteur mondial », explique Daniel Pujol.

Si l'entreprise ne cesse de développer de nouvelles espèces (butternut, potiron, chicorées, laitues...), elle a également relancé les productions hybrides par fécondation manuelle. Réalisées sous serre, cette pollinisation manuelle est très utile pour accélérer le processus de fructification, notamment sur les cucurbitacées (courgette, melons, water melon) et les solanacées (tomates, poivrons, piments).

« Ce sont des productions que nous avions perdues en raison de la concurrence asiatique mais qui trouvent aujourd'hui, de par leur origine France, un marché de niche », constate le président d'AsteraSeed.

700 000 € d'investissement en 2020

Travaillant avec des obtenteurs internationaux, AsteraSeed exporte 90 % de sa production dans une trentaine de pays (Japon, USA, Chine, Corée, Europe,...).

Pour optimiser sa capacité de production, la société investit régulièrement dans son usine de triage tandis qu'un second bâtiment a été construit pour sécuriser les opérations de séchage post-récolte et assurer un pré-nettoyage rapide des lots.

L'an prochain, sont prévus une nouvelle ligne de triage, le renouvellement des outils périphériques (trieurs optiques) et l'extension d'un bâtiment. Soit un investissement global estimé à 700 000 €.

« Nous sommes certainement les seuls en France à avoir un site de production comme celui-ci », affirme Daniel Pujol.

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