Pierre Meliet (AREA) veut "promouvoir l’attractivité de la filière agroalimentaire"

L’association régionale des industries alimentaires d’Occitanie, l’AREA, vient d’élire son nouveau président, Pierre Meliet. La filière, premier employeur en Occitanie avec 45 800 salariés, doit faire face à deux préoccupations majeures : recruter et s’adapter à la pression sociétale sur le mieux-manger et mieux-consommer.
Cécile Chaigneau
Pierre Meliet, DG chez Florette Food Service, est le nouveau président de l'AREA (industries agroalimentaires) en Occitanie.
Pierre Meliet, DG chez Florette Food Service, est le nouveau président de l'AREA (industries agroalimentaires) en Occitanie. (Crédits : DR)

Le 14 novembre à Carcassonne (11), l'Association régionale des entreprises alimentaires (AREA) de la région Occitanie a élu son nouveau président pour deux ans. Pierre Meliet, directeur général de Florette Food Service (entreprise de transformation de fruits et légumes pour la restauration, située à Torreilles, dans les Pyrénées-Orientales, 400 salariés) succède à Didier Barral (La Compagnie des Desserts, à Lézignan-Corbières dans l'Aude).

Il sera épaulé par trois vice-présidents : Serge Durand (Olives & Co, dans la région de Nîmes), Xavier Mazet (Les Délices d'Aliénor, dans le Gers) et Florence Pratlong (La Fromagerie Le Fédou, en Lozère).

« Nous allons continuer sur la dynamique insufflée il y a trois ans, au moment du rapprochement des deux associations régionales des industries alimentaires de Midi-Pyrénées, l'ARIA, et du Languedoc-Roussillon, LRIA », assure-t-il.

La filière est importante en région Occitanie : elle réalise 21 Mds € de chiffre d'affaires (dont 5 Mds € à l'export) et emploie 45 800 salariés dans 7 200 structures (en production et négoce de gros). Avec ses « 11 000 postes créés entre 2014 et 2016 », comme l'annonce l'AREA, le secteur est le premier employeur de la région.

« L'AREA a vocation à fédérer les entreprises de transformation et compte aujourd'hui 310 entreprises adhérentes, dont 70 à 80 % ont de moins de 20 salariés, observe Pierre Meliet. Le rôle de l'AREA est de mutualiser des actions pour aider ces entreprises à se développer. »

Question d'image

Parmi les sujets cruciaux affectant le bon développement des entreprises du secteur : la question d'emploi et de formation, qui sera l'un des axes majeurs de l'année 2020.

« Nous avons du mal à recruter des jeunes dans l'industrie agroalimentaire, nos métiers ont besoin que l'on parle d'eux plus positivement, déclare le président. Il faut éliminer les idées reçues, notamment les problématiques de qualité, et mettre en avant la diversité des métiers du secteur en région. »

Le nouveau président rappelle pourtant que de nombreuses marques nationales et internationales sont implantées dans la région Occitanie, comme Gerblé (marque d'alimentation diététique du groupe Nutrition & Santé), Andros, Cémoi, Royal Canin, Carte Noire, Perrier ou Bigard, et qui sont autant d'opportunités d'emplois.

« En Occitanie, nous avons une chance inouïe en termes d'image, souligne-t-il, optimiste. C'est une grande région, avec des produits de tradition, et qui peut faire valoir la richesse du régime méditerranéen. La difficulté, c'est de mettre une cohérence pour construire l'identité du secteur à l'échelle de la région. »

Il y a deux ans, l'AREA a donc créé un réseau d'ambassadeurs (une soixantaine aujourd'hui), des salariés des entreprises régionales adhérentes qui se rendent régulièrement dans les collèges et les lycées de la région pour témoigner de leur expérience et tenter de modifier l'image de la filière.

« En 2020, nous allons travailler sur la marque employeur qui sera portée par les ambassadeurs, formés et valorisés, avec un vaste plan de communication et de petits films sur les réseaux sociaux pour toucher les jeunes, et ainsi promouvoir l'attractivité et l'employabilité du secteur, explique le nouveau président. Nous travaillons aussi, actuellement, à la création d'un contrat de filière avec la Région et la DRAAF, dans lequel l'emploi-formation tiendra une place importante. Il devrait être signé en 2020. »

Pression sociétale

Autre préoccupation majeure de la filière : répondre à la pression sociétale sur le mieux-manger, la tendance vegan ou bio, la traçabilité alimentaire, la réduction des additifs, les circuits courts, etc.

« La plupart des entreprises ont pris conscience de toutes ces évolutions, affirme Pierre Meliet. Mais l'AREA doit les accompagner pour s'adapter aux attentes des consommateurs et passer ces caps de transformation des modèles. Ces questions sociétales sont un moteur... Les entreprises qui travaillent la viande et les plats cuisinés sont certainement celles qui souffrent un peu plus de ces sujets car elles ont nécessité de se transformer un peu plus que les autres. Mais la plupart ont des projets et regardent ces questions avec volontarisme. »

Cécile Chaigneau

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